La dame, c’est Anne GARDE, photographe accro aux paysages industriels, surtout les friches, qui gardent en mémoire l’esprit ouvrier de quartiers en recomposition. De l’Asie à Bordeaux, elle fixe sur la pellicule les zones portuaires et les bouts d’usines, les gens aussi.
Le monsieur qui collectionnait les fers de chaussures (mais aussi les gants et les portefeuilles, entre autres), c’est, ou plutôt c’était, Thierry AGULLON. De ces fers de chaussures, il faisait notamment des pochoirs :
Thierry AGULLON est mort à 35 ans en 1980, d’un accident de voiture. Il était l’ami de Pierre MOLINIER, autre artiste bordelais, dont j’avais présenté la maison il y a quelques temps. Il en était aussi le modèle.
Lien entre la dame et le monsieur ? une expo des photos d’Anne GARDE représentant Thierry AGULLON, posant dans le quartier populaire de Bacalan, à Bordeaux. Voici l’homme :
L’expo est directement accrochée sur les murs de la rue, en particulier sur la façade du Garage Moderne, à la fois garage associatif et lieu culturel de plus en plus prisé : il accueillera ainsi une expo d’art contemporain à partir du 10 novembre prochain.
Anne GARDE, en plaquant ainsi ses clichés sur des murs délabrés, a voulu marqué son attachement à un quartier ouvrier avant qu’il ne perde totalement son âme, les projets immobiliers en cours n’ayant rien de « popu ». Quant à la rue où sont visibles les photos, elle s’appelle vraiment « rue des Etrangers », parce-que c’est par cette rue, qu’autrefois les migrants tout juste débarqués des bateaux entraient dans la ville.
Jeu de briques
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