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Quand Fillon & Copé (re)découvrent les vertus d’une primaire : pour… demain ! (3eme partie)

Publié le 07 octobre 2011 par Kamizole

Le premier rash de prurit anti-socialiste n’ayant visiblement fait dans l’opinion publique pas plus d’effet qu’un aca d’iau sur les plumes d’un canard - Nicolas Sarkozy n’en continuant pas moins sa dégringolade dans les sondages et autres intentions de vote - et l’Elysée pensant sans doute pouvoir profiter de «l’affaire DSK» pour déstabiliser le P.S. il leur sembla des plus utile (F-utile ?) de procéder à une piqûre de rappel avant l‘été. Les Français susceptibles de participer aux primaires socialistes étant censés réviser les "devoirs de vacances" de la nouvelle offensive élyséenne contre la primaire du PS lancée à la mi-juin 2011.

"Offensive" : il s’agissait bien d’une guerre, en témoignent deux articles d’Alain Auffray : Copé poursuit sa croisade contre la primaire PS (Libération 22 juin 2011) et Le chef de guerre Copé paré pour la campagne (Libération 23 juin 2011) ou l’article d’Emmanuel Nen (Télégramme 22 juin 2011) rendant compte d’un meeting à Vannes avec un Jean-François Copé offensif et rassembleur, venu mobiliser ses troupes - «prêcher des convaincus» - en vue de l’élection présidentielle : «se mettre en ordre de bataille». En terrain conquis comme le soulignait David Robo - et si l’on ajoutait un "t" à son patronyme ? - maire UMP de Vannes : «une ville où la droite bretonne gagne»… afin probablement de faire oublier les autres villes de Bretagne où elle est partie en couilles !

Cette mobilisation pour quel résultat ?

Renaud Dély pouvait dès le 22 juin 2011 ironiser dans son Edito du Nouvel Obs "Copé, la machine à perdre de l’UMP ?"  : «Jean-François Copé est une boussole qui indique le Sud. Depuis que le député-maire de Meaux a pris les rênes de l’UMP, il s’applique à engager ses troupes dans de mauvais combats»… Ne m’intéressant ici qu’aux primaires socialistes, je vous passerais les détails de tous ces combats d’arrière-garde qu’il aura menés depuis qu’il est secrétaire général de l’Elysée et que j’avais dûment pointés en leur temps.

«Jean-François Copé vient donc de trouver un nouvel os à ronger : la primaire du PS» écrivit Renaud Dély. «Deux mois qu’il s’acharnait à convaincre la majorité de monter au front sur le sujet. Il est parvenu à ses fins : il a convaincu l’Elysée, Claude Guéant et la plupart des caciques de l’UMP de le suivre dans cette croisadeperdue d’avance»…

Toutes les charges précédentes contre le risque de fichage des électeurs participant aux primaires socialistes étant visiblement tombées à plat dans l’opinion publique, il s’agissait maintenant de l’attaquer sur le front de ce que Renaud Dély appelle fort ironiquement «la figure du martyr imaginaire» ou autrement dit : l’employé municipal d’une mairie PS qui ne prendrait point part à ce scrutin

Ce fut, selon ce que je lus sur force articles, entre autres celui de Jim Jarrassé (Le Figaro 17 juin 2011) L'UMP saisit la Cnil pour faire interdire la primaire socialiste, l’inénarrable Franck Louvrier qui sonna le premier le tocsin dès le 16 juin 2011 à l’égard du possible «flicage» du personnel des communes, exigeant dans un communiqué «des garanties quant à la protection des opinions des fonctionnaires territoriaux» lors de la primaire PS afin d'éviter «un détournement politicien des fichiers électoraux» à cette occasion…

Il reste à espérer que l’inepte conseiller en communication de Nicolas Sarkozy quittât l’Elysée en 2012 avec son maître, sinon les oreilles qu’il a déjà fort longues au-dessus du bonnet l’empêcheraient assurément de passer sous les lambris de l’Elysée, même les plus élevés, à supposer qu’il rempilât au-delà. Si Sarkozy perd la bataille de la présidentielle - comme il a perdu toutes les élections après 2007 - cela reviendrait au même : Franck Louvrier serait doté d’une belle paire d’andouillers d’au moins si haute taille. Exit - enfin ! - le «Pôv c» qui crut faire la pluie et le beau temps de la com’ élyséenne. Enterrement sans tambours ni trompettes et vous me croirez bien volontiers : en même temps qu’un réjouissant De profundis, j’enchaînerais encore plus volontiers un jubilatoire Te deum : «champagne pour tout le monde» !

Qui serait responsable de la débâcle si cette occurrence - que je souhaite bien évidemment de tout cœur - se réalisait ? Je vous livre une énigme aussi difficile que celle de l’œuf et de la poule à laquelle d’ailleurs s’apparente ce cas de figure : Frank Louvrier est-il «la voix de son maître» ou le ventriloque de celui-ci ?

J’ai 64 ans et m’intéresse à la politique depuis plus de cinquante ans. Enfant et adolescente, je lisais tous les journaux et hebdomadaires - fort nombreux - qui entraient à la maison. J’ai beau chercher dans le tréfonds de ma mémoire : nulle souvenance de conseillers de l’Elysée - tels Louvrier, Guéant ou Guaino - bombardant l’AFP de communiqués ou donnant des interviews dans la presse. Nonobstant le pouvoir que leur a octroyé Nicolas Sarkozy, ces pauvres taches n’ont aucune légitimité élective à s’exprimer dans les médias. Perversion sarkoïdale de la démocratie républicaine

Un obscur fantassin - le député UMP Edouard Courtial sans nul doute affecté par le syndrome du «36-15 j’existe !» et dont j’ignorais totalement l’existence avant ce coup d’éclat (je n’étais certainement pas la seule !) - fut dépêché en première ligne par l’UMP saisir la Cnil pour faire interdire la primaire socialiste m’apprit un article de Jim Jarrassé  (Le Figaro 17 juin 2011) utilisant le même argument que Franck Louvrier : il estime que la primaire peut déboucher sur un «véritable flicage des fonctionnaires territoriaux (…) Les présidents des conseils régionaux et généraux et les maires appartenant au PS ou affichant une sensibilité proche de ce parti pourront en effet connaître l'orientation politique précise de leurs employés». Fermez le ban !

Selon Renaud Dély Jean-François Copé - reprenant comme a son habitude les «éléments de langage» fournis par Franck Louvrier et sa brillantissime équipe du staff élyséen - tentait de faire accroire que «les édiles de gauche feraient régner un lourd climat tyrannique sur leurs administrés»… Pur procès d’intention de fort mauvaise foi… Le directeur de la rédaction du Nouvel Obs put donc s’interroger à juste titre : «le secrétaire général de l’UMP pourrait-il, par exemple, citer aujourd’hui le cas d’un seul employé d’une mairie socialiste qui ait été sanctionné pour s’être abstenu lors des dernières élections municipales ?». Il me semble que poser la question est y répondre…

En revanche, il me semble - hélas ! - que l’inverse soit loin d’être toujours vrai… Attention ! Ne me faites surtout pas dire que tous les maires de l’UMP seraient d’infâmes coquins faisant pleuvoir à tour de bras des sanctions sur les personnels municipaux ou travaillant pour des organismes plus ou moins rattachés à la commune pour peu qu‘ils ne fussent pas politiquement UMP/compatibles… Il s’en faudrait de beaucoup mais comme toujours l’on ne remarque que les cas dissonants et leurs dérives.

A cet égard, et je taperais sur le clou Serge Grouard aussi souvent qu’il le faudra ! le très peu démocrate maire UMP  - serait-ce un pléonasme ? - d’Orléans avait eu la peau du blogueur Antoine Bardet alias Fansolo, lequel figurait sur la liste de gauche emmenée par Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret et ancien maire d‘Orléans en obtenant - outre des dommages-intérêts particulièrement salés - qu’il fût sanctionné professionnellement… Il n’en prendra que plus le retour de bâton - infligé tout récemment par la Cour de cassation - en pleine poire. Je ne lui lâcherais d’autant moins la grappe qu’il compta au nombre des rares imbéciles de l’UMP qui crurent possible de s’opposer - administrativement et/ou politiquement - à la tenue régulière des primaires socialistes dans leur commune…

Or donc, Serge Grouard s’illustra avec un brio tout particulier parmi les villes qui bloquent et celles où ça décoince pour l’organisation de la primaire PS  dont Laure Equy fit le recensement dans Libération le 21 juin 2011 : au lieu des 21 salles demandées par les socialistes, il ne mit que 3 salles à leur disposition. Je rappelle qu’Orléans compte grosso modo 100.000 habitants, La Source comprise. Au motif - évidemment fallacieux - que tous les autres lieux publics étaient déjà retenus… Trois mois à l’avance ? A d’autres… Nul doute que nombre d’Orléanais y virent une "bonne décanche" (pour mauvaise excuse, en Solognot).

Encore plus stupide, la réaction d’Eric Raoult ! Vous pensez bien que je ne pus manquer de cliquer sur le lien en voyant ce titre s’afficher sur Google Actus Un député UMP ne veut pas de la primaire PS dans son département  (TF1 21 juin 2011) qui m’apprit que le député (UMP) aurait demandé au PS de "dispenser" la Seine-Saint-Denis des primaires… Pour qui ou quoi se prend-il ?

Martine Aubry eut bien raison de répliquer «qu’un vent de panique souffle sur la droite»… Nul doute que les électeurs du "9-3" - fort stupide dénomination à l’américaine en vogue chez les jeunes par indigestion d’ineptes feuilletons made in USA - ont été tellement choyés socialement parlant depuis 2002 qu’ils voteront sans coup férir pour Sarkozy en 2012 : point ne leur serait donc besoin de passer par la case "primaires socialistes"…

Au demeurant, je crains plus que le lumpen prolétariat blanc - de Seine-Saint-Denis et d’ailleurs - ne fût plutôt attiré par Marine Le Pen quand bien même Eric Raoult n’eut-il jamais répugné à jouer dans la même cour raciste et xénéophobe, parfaite illustration de ma libre version d’Osée 8-7 : «Qui sème la tempête, récolte les fachos»…

Eric Raoult croit déployer des arguments imparables contre l’organisation de primaires dans son département de banlieue qui, selon lui «aurait connu tellement de fraudes électorales depuis 30 ans - pourquoi, sinon par pure mauvaise foi prendre comme 1981 référence alors que nous savons tous que le déclin de l’influence du PC dans les banlieues dites "rouges" (les socialistes y étant nettement moins influents que leurs alliés du «Programme commun») s’amorça précisément à ce moment et la montée en puissance du FN dans l’électorat populaire à partir de 1983 ? - «dont la culture politique ressemble plus à la pression qu’au consensus républicain, devrait être considéré comme un département sinistré électoralement et donc traité à part du reste du territoire»…

Faisant remarquer par ailleurs que les électeurs socialistes de Seine-Saint-Denis, département historiquement à gauche, votent plutôt par internet. Sans doute ne l’avait-on pas averti que le scrutin des primaires socialistes aurait lieu uniquement par un vote "physiquement" exprimé dans des bureaux de vote ?

L’UMP semblant être championne toute catégorie des magouilles sur Internet lors d’élections internes comme je l’ai suffisamment démontré nul doute qu’en suggérant une consultation électronique pour le 93, Eric Raoult - idem l'ex-socialiste Besson ! - n’espérât dépêcher sur Internet une masse de militants de l’UMP - crypto sympathisants de gauche - pour y perturber les résultats dans le sens qui lui paraîtrait favorable… L'i-riposte, à la mode UMP, l'on connaît : qu'ils ne viennent pas polluer Lait d'Beu à jets continus : la fonction "zap" n'est pas faite pour les chiens... Surtout d'Orléans !

Claude Bartolone, député PS et président du Conseil général de Seine-Saint-Denis pouvait à bon droit remarquer «qu’un tel niveau de mépris pour la Seine-Saint-Denis a de quoi laisser pantois». D’autant que le député de l’UMP ne craint pas d’ajouter pour faire bon poids, bonne mesure : «Les risques de fichage y existent déjà, notamment pour le personnel communal - l’obsession sarkoïdale du moment - les présidents d'associations, les commerçants, les demandeurs de logement ou de places de crèche»… Mazette ! Cela fait sacrément du monde…

Non pas que j’oserais prétendre que le clientélisme politique n’ait jamais existé dans le 93... Cela est-il toujours vrai actuellement ? j’avoue n’en rien savoir. Eric Raoult serait nettement plus crédible dans cet exercice s’il pouvait apporter la preuve que les élus de l’UMP - du 93 ou d’ailleurs - n’ont jamais mangé de ce pain-là. Exercice qui relèverait forcément de la gageure.

Le favoritisme à l’égard des ouailles de sa famille politique étant en effet une tentation permanente de beaucoup d’élus - que toutefois vous chercheriez en vain à Montmorency : le plus sûr moyen de vous faire mal voir de François Detton consistant précisément à lui demander de favoriser une personne au détriment des autres et surtout ! si la personne qui requiert une faveur n’a aucun droit à y prétendre… Je connais plusieurs personnes qui s’y sont cassé les dents - en toute bonne foi, par pure sympathie - jurant leurs grands dieux qu’on ne les y reprendra plus…

Entendre Eric Raoult parler de «consensus républicain», voilà ce qui positivement me troue le cul !

J’oserais lui rétorquer que celui-ci a été singulièrement mis à mal par les méthodes de Nicolas Sarkozy et sa clique de malfaisants… D’autant qu’à vrai dire ses préoccupations uniquement politiciennes - «un département sinistré électoralement» - m’importent peu eu égard à la dimension humaine et sociale : le 93 étant avant tout «sinistré socialement» comme un certain nombre de "bassins d’emplois" naguère industrialisés - Nord-Pas de Calais, Lorraine et Ardennes, en n’ayant garde d’oublier dans cette interminable liste Saint-Etienne (Manu-France, dépecée par le bon Bernard Tapie), Le Creusot ou la Basse Normandie. Ainsi, Moulinex, censé «libérer la femme» et que les actionnaires gloutocrates ne libérèrent - à leur corps défendant et à leur seul détriment - que du travail… salarié ! Je pourrais multiplier les exemples à l’infini sur l’ensemble de l’Hexagone.

Le député-maire du Raincy affirmant «qu’il n’entend pas coopérer à un scrutin camouflé» - en tenue de campagne (électorale) ? Lors même que les choses sont on ne peut plus claires et explicites du côté du Parti socialiste - qui selon lui, «n’a rien d’un acte civique»… refusant «d’ouvrir une école pour un vote qui n’est pas vraiment républicain»… Préférant sans doute "ouvrir des prisons" à l'encontre de Victor Hugo "Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons" ! Mais la droite fachoïde n'a rien compris au film...

Dans la bouche d’un élu de la République qui semble de plus en plus attiré par les dérives à la Le Pen, voilà qui ne manque guère de sel ! Du côté de l’UMP, adouber le candidat Sarkozy, sans vote ni discussion est autrement civique et démocratique, n’est-il pas ? Qu’ils en se plaignent pas qu’ensuite un certain nombre de militants voire de personnalités de droite s’estimassent cocufiés, grosjean comme par devant…

Je ne pus m’empêcher de pointer dans ses déclarations déjà ineptes l’ânerie du siècle, forcément longtemps méditée par un des imbéciles patentés de l’UMP, qui, à la demande du Parti socialiste local de prêter la Mairie osa rétorquer : «pourquoi pas mon bureau et mes tiroirs ?». Pour cette déclaration la plus conne de l’année, Eric Raoult mérite incontestablement d’être nominé - en concurrence avec Serge Grouard et Franck Louvrier - pour la nouvelle distinction que je propose : "l’Âne d’or"…

Vous me croirez sans nul doute : à chaque fois que je lis une info du même tonneau, et Dieu sait si elles ne manquent guère en Sarkozie où l’art de la "dentelle" - qu’elle fût du Puy, de Calais ou d’ailleurs - leur fait cruellement défaut… - outre rigoler, parfois jaune ! je ne peux m’empêcher de m’écrier : «mais quels cons ! »…Ne me demandez pas d’édulcorer le langage qui me vient spontanément. Si je suis vulgaire, Nicolas Sarkozy l’est tout autant, le mémorable «casse-toi, pôv con» lancé en 2008 au Salon de l’Agriculture à un visiteur refusant de lui serrer la main étant rentré - par la petite porte - dans l’histoire de son quinquennat.

Car il existe dans toutes les mairies de France et de Navarre (au moins) une salle publique qui peut servir - dans les plus petites d’entre elles - à la fois de salle des mariages et de réunion du Conseil municipal. Et dont je doute fortement que le Maire y laissât traîner ses gommes et crayons et qui plus est, des documents confidentiels.

Eric Raoult ajoutant, «IIs peuvent se servir de leur permanence ou installer une roulotte ou une tente»… «Chiche !» rétorqua Stéphane Lapidus, secrétaire de la section socialiste : «Si ça ne marche pas, pour faire voter les gens on finira par poser une guitoune juste devant la mairie»…

Après tout, pourquoi pas ? Même si c’est plutôt risqué sur le plan politique.

Je fis bien partie en 1989, de la promotion de 1ère année de Deug de la Fac de droit de Villetaneuse - au choix : Paris-Nord ou Paris XIII pour les non-initiés aux dénominations administratives de l’Educ-Nat - qui, faute de place suffisante dans les amphis…. 800 étudiants au lieu des 400 que la Fac accueillait en temps normal fit la rentrée sous un amphi en toile. Bucolique et charmant sous le beau soleil de l’été indien mais positivement invivable dès les premiers frimas car nous grelottions nonobstant les chauffages infrarouges suspendus et ce fut encore bien pire quelques jours plus tard lorsque les tempêtes d’automne firent claquer les toiles, couvrant le son des micros.

Comme en 1986 (contre la loi Devaquet) Villetaneuse fut à l’origine d’une grève étudiante nationale mémorable, les conditions dans l’ensemble de l’enseignement supérieur n’étant pas meilleures. Eric Raout - s’il avait quelque chose entre les deux oreilles (mais cela se saurait !) devrait donc y réfléchir à deux fois avant de lancer des réflexions aussi idiotes.

Nul n’est besoin d’être grand clerc pour subodorer qu’il sera totalement contreproductif de laisser les socialistes organiser les primaires dans des conditions indignes d’un tel scrutin, ceux-ci ne manquant pas de dénoncer publiquement les entraves mises par certains élus de l’UMP à leur bon déroulement des primaires… Il suffit de voir l’impact des débats télévisés sur l’opinion publique pour savoir à l’avance que ce combat d’arrière-garde (cf. Hervé Gattegno, Le Point 21 juin 2011) fera considérer ces récalcitrants comme de parfaits ringards n’ayant rien compris aux règles de la démocratie. Une nouvelle pierre dans les jardins de l’Elysée !

Trois boules puantes sinon rien : le 22 juin 2011 Copé accuse Ayrault de «fichage» apprenions-nous à la lecture d’un article de Judith Waintraub (Le Figaro). Le secrétaire général de l’UMP : «Heu-reux! Jean-François Copé n'a pas caché sa joie, mercredi matin, en montrant sa trouvaille au bureau politique de l'UMP : une lettre de Jean-Marc Ayrault (député-maire PS de Nantes) demandant en 2007 à quelque 200 militants (…) de signaler - sur une fiche - la présence de relais connus ou d’opposants notoires à la municipalité»…

Sans doute - Ayrault lui-même l’a reconnu - n’était-ce pas très intelligent mais de mon avis, cela ne casse pas trois pattes à un canard car cela ne peut nullement s’apparenter à un «recensement des opposants» comme le suggérait Copé… «Du pain bénit» - transformé tôt fait en «étouffe-chrétien» ! - pour l’UMP qui, comme l’a rappelé son secrétaire général «essaie depuis deux mois de créer la polémique - insistons sur le terme «créer» ! Risible quand l’on songe que ce sont toujours ces gnolguis qui ne cessent d’accuser la gauche de susciter des polémiques sur tous les sujets sensibles - «autour du danger que représenteraient les primaires socialistes pour les libertés individuelles et le secret du vote».

L’article soulignant que «Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n’a pas ménagé ses efforts pour que la mayonnaise prenne»… Il n’a rien d’autre à foutre ? Pas étonnant que la délinquance, les violences et le grand banditisme soient en progression constante quand bien même les chiffres seraient-ils trafiqués.

M’sieur Copé, faites gaffe : à force de vous pencher pour fouiller les poubelles, vous risquez de tomber dans celles de l’Histoire ! Si vous n’y êtes déjà. Méfiez-vous aussi car, de même que Claude Guéant, vous êtes rattrapés - comme fort amis de Ziad Takieddine - par toutes les sordides machinations du Karachigate et c’est autrement grave qu’un petit questionnaire de rien du tout sur les opposants de Nantes

Bien évidemment, Copé, ne se sentant plus pisser et cherchant précisément à faire monter «la mayonnaise» contre les primaires socialistes- sans penser le moindre instant que celle-ci vire encore plus facilement qu’elle ne prend ! - dévoila un trac ayant pour slogan «primaires du PS = fichage politique»… «Ça accroche!» se serait-il réjoui… Un peu trop tôt, non ? Expliquant que «le rôle d’un parti, ce n’est pas toujours de faire dans la colossale finesse»… - pour la finesse intellectuelle de Jean-François Copé, mieux vaut suivre la sagesse populaire et «ne jamais dire du mal des absents» ! - il ajoutait que les adversaires de la majorité, «déjà privés du thème de «la droite bling bling» depuis l'affaire Strauss-Kahn, ne pourraient plus, non plus, exploiter le thème d'un pouvoir liberticide».

Il se félicitait de «semer des petits cailloux» - il pourrait bien les retrouver dans ses chaussures ! - et précisait que «désormais l’UMP disposait d’un antidote à un succès des primaires PS» - méfiez-vous ! Quand il est manié sans toutes les précautions d’usage, un antidote peut être tout aussi létal que le poison qu’il est censé combattre… - «S'il y a du monde, on dira que les gens ont peur de ne pas avoir de place en crèche!» ! Le «pôv c» ! Lui aussi rêve comme il pisse : debout !

Même dans son propre camp tous étaient loin de partager son enthousiasme délirant. Ainsi, Damien Meslot (député UMP du Territoire de Belfort) lançant un fort sage avertissement : «Attention à ne pas faire trop de pub aux primaires! Personne ne nous en parle dans nos circonscriptions. Il ne faudrait pas que nous poussions les gens à y participer !» ou encore Pierre Lellouche se demandant si «à force de cogner sur les primaires», l'UMP ne risquait pas de «blesser les bobos parisiens». ou Hervé Mariton : «Au nom de quoi peut-on empêcher des citoyens de dire qu'ils sont proches du PS ?».

Il n’y eut, semble-t-il que le très ultra-droite Lionel Luca - Droite populaire, antichambre du FN - à éructer un sonore «Merci Jean-François» ! Il considère que «la politique ne consiste pas seulement à prendre des claques du PS mais aussi à en donner de temps en temps»… Je ne saurais augurer du résultat de l’élection présidentielle mais j’espère vivement que les Français donneront à Nicolas Sarkozy et sa clique UMP suffisamment de belles baffes électorales en avril, mai et juin 2011 ! Même s'il est élu - dans un département à sa mesure - le très fachoïde député du Var tomberait dans les poubelles de l'Histoire dont il n'eût jamais dû sortir.

Quant à «faire savoir que les gens qui passent leur temps à nous parler de Vichy, ce sont eux qui fichent les électeurs serait une excellente manière de rendre les coups»… M’sieur Luca, un peu de pudeur ! J’ai beau savoir que ni vous ni votre famille n’étaient en France aux heures sombres de l’Occupation, vous devriez y réfléchir à deux fois avant de comparer un petit questionnaire de rien du tout qui ne constitua même pas un semblant de fichier avec le fichage systématique des Juifs dont Pétain et ses semblables se servirent pour les envoyer par millions vers les camps de la mort…

Renaud Dély, qui écrit à juste titre que les débiles attaques de la droite contre les primaires socialistes - qui n’avaient d’ailleurs comme seul but non pas d’en faire invalider la procédure mais de limiter le nombre de participants - risquent de «virer en boomerang pour la droite en contribuant en effet à ressouder les socialistes autour d’une procédure dont l’UMP assurait il y a encore quelques semaines qu’elle serait le tombeau de leurs ambitions». Chacun sachant que la propriété physique du boomerang étant précisément de revenir avec la même force qu’utilisée par le lanceur, il risque d’y avoir force dommages à l’UMP !

Si vous souhaitez savoir Pourquoi l’UMP s’est ainsi attaquée à la primaire socialiste  Gino Delmas en résumait la clef de l’énigme dans l’Express le 20 juin 2011 :

- «Fatiguer les militants : L'UMP espère que le PS sortira exténué de la primaire, et fait tout pour lui compliquer la tâche (…) Voici donc les militants PS mobilisés plusieurs mois avant les troupes de l'UMP» … Rétrospectivement et avec un peu plus de 3 mois de recul, il semble bien que cet handicap se fût transformé en avantage : c’est l’UMP qui a lâché prise… Rien d’étonnant au demeurant, désormais l’opinion publique se torche le cul avec les communiqués et autres interventions de l’UMP;

- Saper la mobilisation des électeurs potentiels. A l’heure où j’écris je ne saurais dire si elle atteindra effectivement le nombre espéré par les socialistes - entre 2 et 4 millions - mais elle sera de toute façon, eu égard à l’impact des débats télévisés largement supérieure aux quelques 400.000 ou 500.000 participants auxquels l’UMP entendait la limiter. Or, rappelle Gino Delmas, le nombre de participants à la primaire socialiste est crucial pour «légitimer le candidat du PS». Wait and see.

- Faire oublier l’absence de primaire à droite : sur le plan de la démocratie interne, ils auront beaucoup de difficultés à faire oublier que l’UMP - même pas les militants ! - n’aura aucune part dans la désignation de leur candidat… Gros doute chez les affreux : Nicolas Sarkozy serait-il aujourd’hui le meilleur des candidats pour gagner en 2012 ? Selon toute logique, la réponse est forcément négative mais le Sardanapale de l’Elysée et son entourage - les fameux «communicants» de l’Elysée - la réponse est forcément positive : ils lui cachent que - comme dans le conte d’Andersen - le «roi est nu» et qu’il est le seul à ne point s’en apercevoir.

- Instiller le doute chez les électeur potentiels en rappelant le calamiteux Congrès de Reims… Lequel me reste évidemment en travers du gosier ! Mais rien de comparable au hold’up de Martine Aubry (je préfère crever que voter pour elle !). Il eût fallu à l’époque des huissier de justice pour enregistrer les votes. Tout semble au contraire mis en œuvre pour un déroulement tout à fait "clean" des primaires. Quand même pas si conne la meuf ! Elle sait bien qu’une nouvelle magouille lui ferait rejoindre son père dans le "cimetière des éléphants".

Je ne voterai pas pour lui - autant afficher la couleur : ce sera François Hollande parce qu'il me semble le plus apte à faire chuter Nicolas Sarkozy et cela seul m'intéresse - mais j'ai tout autant d'estime pour Arnaud Montebourg. Non seulement parce que j'adhère à son concept de "démondialisation" - patience ! la mondialisation ultralibérale de même que l'Europe vont d'elles-même imploser façon puzzle ! - mais parce que grâce à son obstination sans faille que le Parti socialiste adopta le principe des primaires... Il reste à souhaiter qu'à l'avenir y particpassent toutes les composantes de la gauche démocratique. C'est, de mon avis, un moyen nettement plus sûr pour chacune des composantes de "se compter" au lieu de diviser les voix.

Ceci dit, comment a contrario ne pas remarquer que c’est Nicolas Sarkozy qui nomme le secrétaire général de l’UMP qui n’est pas élu par l’ensemble des militants comme le veut la tradition républicaine dans l’ensemble des partis politiques… Pas plus qu’ils n’auront le droit de voter pour désigner le prochain candidat à l’élection présidentielle, nonobstant leurs statuts qui le prévoient pourtant. Qu’ils ne viennent pas nous donner des leçons de démocratie !

Jean-François Copé qui n’en rate jamais une et doit s’y connaître en matière de magouilles électorales d’ajouter : «Pendant le déroulement du vote, rien n'empêche un militant de noter qui vote. La destruction des fichiers ne règle pas le problème». Il ne savait pas encore que la Cnil estimerait avoir obtenu les garanties demandées… Pan ! Sur le bec…

Mais oui, pauvre tache ! Mais pour «noter qui vote», encore faut-il en avoir le temps, ce qui suppose bien évidemment une faible participation qu’ils appelaient de tous leurs vœux grâce à leurs manœuvres politiciennes et le tir de boules plus puantes les unes que les autres, espérant que la «primaire socialiste serait le tombeau de leurs ambitions» (Renaud Dély)…

A l’heure où j’écris, je ne saurais augurer de la participation des électeurs à la primaire mais compte tenu de l’audience des trois débats télévisés et des sondages, j’ai l’intuition qu’elle devrait largement dépasser les 400.000 électeurs auxquels ils l’eussent tant voulu réduire. A force d’entonner leurs chants de guerre contre la primaire socialiste, ils lui ont fait paradoxalement une super publicité gratuite !

Quand les communicants se trompent de cible leur «publicité comparative» fait souvent le jeu de la concurrence.

En conclusion de son article, Gino Delmas écrivit : «L'UMP cherche donc à ne pas laisser le terrain médiatique aux socialistes. Et finalement à être un acteur de cette primaire PS»… Non seulement, ils auront perdu dans les plus grandes largeurs - en même temps que tout crédit - sur le terrain médiatique qui leur est si cher, au point d’envisager demander au CSA l’organisation de débats télévisés entre personnalités de l’UMP pour… «riposter» ! Ais-je lu dans Le Monde du 29 sept. 2011 Le succès de la primaire du PS fait des envieux à l’UMP

Mais ils auront très certainement encore beaucoup de mal à regagner prochainement et promptement le terrain perdu sur le plan médiatique d’autant que toute la semaine prochaine l’ensemble de la presse écrite, les radios et télévisions ne bruiront plus que des résultats de la primaire, les gagnants et les perdants, leurs réactions, les supputations sur le vainqueur possible au soir du 16 octobre. Ce que pourront faire ou dire Nicolas SarKozy et l’UMP pour contrer ce buzz médiatique, sera peanuts. Journalistes et public s’en tamponneront. Ils en seront réduits à attendre novembre et l’arrivée d’un chiard, pour autant que cela fît encore pleurer Margot dans les chaumières où l’on s’inquiète plutôt du manque de pain.

Quant à des shows médiatiques organisés par l’UMP pour discuter de son programme - quelle qu’en fût l’audience - il serait bien plaisant de retourner à Nicolas Sarkozy ses ineptes «C’est pas "qui veut gagner des millions ?", c’est "qui veut dépenser plus ?"»  (20 minutes 16 sept. 2011) ce qui en dit long sur ses références culturelles… Ajoutant tout aussi stupidement selon un Flash-actu du Figaro le 16 sept. 2011 PS : "Les dépenses, ça y va" (Sarkozy) . Il est vrai qu’il parle drôlement en connaisseur, le bougre… Il s’y entend pour faire valser l’argent public, dans des dépenses aussi pharaoniques que superflues ou arroser généreusement les banquiers et ses amis du COUAC-40...


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