L’Europe sur le fil du rasoir…

L’Europe est au bord du gouffre, mais reste pour l’instant du bon côté.

Les avancées ont été importantes ces derniers jours sur le front de la résolution de la crise de la dette. Et à chaque fois les séismes majeurs ont pu être évités, mais pour combien de temps ?

En premier lieu, la troïka qui devait décider de l’attribution ou non de la sixième tranche de 8 milliards d’euros  d’aide financière à la Grèce a donné son feu vert au versement effectif de cette somme début novembre. La Grèce peut donc respirer et repousser l’échéance de sa faillite annoncée.

En second lieu, le renforcement du FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) est lui aussi sur la corde raide, car c’est désormais un petit pays, la Slovaquie, par le biais de quelques députés qui bloque le mécanisme et ainsi bloque l’Europe entière. Le fonctionnement des institutions européennes va-t-il pouvoir encore longtemps fonctionner de la sorte, avec un accord à l’unanimité sur toutes les décisions ?

Quoi qu’il en soit, les marchés sont redevenus plus optimistes, prenant en compte le changement de discours intervenu notamment en Allemagne, avec le sentiment que les politiques ont enfin pris en compte la mesure du problème et sont décidés à intervenir pour sauver la zone Euro. A cet égard la réunion qui aura lieu finalement le 23 octobre sera déterminante pour l’avenir de l’Europe et pour les marchés financiers à court terme.  Des mesures claires et effectives devraient en effet  être prises pour renforcer le FESF, recapitaliser les banques, et indiquer par ce biais que la zone Euro reste solide et solidaire. Si à l’inverse rien de concret n’est affiché, alors la rechute sera certaine.

Les marchés intègrent actuellement cet espoir dans leurs cours. Si l’espoir est confirmé, alors ils pourraient rebondir vers les 3500 points pour le CAC. Dans le cas contraire, une rechute sur les 2800 points sera à attendre.

Alors en attendant, restons prudents, car de toutes façons les problèmes du Portugal, de l’Italie ou de l’Espagne ne sont pas pour autant résolus…

Guy Roos