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Le jeu de Léo

Publié le 13 novembre 2007 par Adadala

La semaine dernière, j’ai rattrappé mon retard en regardant Les Infiltrés de Martin Scorsese, un merveilleux film sorti l’année dernière sans beaucoup de tapage médiatique. Pourtant ce n’était pas faute d’un casting prestigieux où pléthore de stars hollywoodiennes se bousculaient pour manger la grosse part du gâteau. Un Jack Nicholson, déjanté comme il faut, Leonardo DiCaprio en personne, mais aussi Matt Damon, dans le rôle du méchant, Mark Wahlberg dans un rôle complètement décalé et c’est une réussite, Martin Sheen. Mais à polar solide et sans flon-flon, critique respectueuse et sans plus. Pas si dommage que ça d’ailleurs. Il se pourrait bien qu’à la longue, Les Infiltrés devienne dans la filmographie de Scorsese ce que L’Ultime Razzia est devenue pour Stanley Kubrick, l’affirmation éclatante d’une maîtrise aboutie de l’art cinématographique. Un exercice de style auquel ils se sont pliés avec exigence et humilité.
Pour en revenir au sujet qui m’occupe, Leonardo trouve, avec Les Infiltrés, peut-être son premier rôle de la maturité. Certes, il s’agit d’un jeune homme livré à lui-même dans un monde de brutes, certes il est le gentil, l’orphelin, le héros, celui qui possède la moralité la moins douteuse. Mais dans ce film, il a l’occasion d’accepter d’être en roue libre, sous la férule d’un Scorsese inspiré. Etant l’un des infiltrés en question, un « rat » comme on l’appelle dans le film, ses face-à-face avec Jack Nicholson donnent matière à des scènes âpres. Léo joue les schizophrènes sur le fil du rasoir, devant mentir à son entourage, se mentir à lui-même, vivre une aventure amoureuse dans le mensonge. Tout cela sans omettre de jouer la souffrance. Un rôle qui fait écho au rôle joué par Matt Damon.
Moins beau que James Dean, moins charismatique que River Phoenix, moins sexué que Marlon Brando, avec sa petite gueule d’angelot, Léo est devenu en un film, Titanic, une star internationale. Cela aurait pu s’arrêter là. Il aurait pu continuer dans ce registre pendant longtemps encore, ses traits poupins le lui permettaient. Mais Léo en a voulu plus. En plus d’être une star, il a voulu devenir un acteur. La meilleure chose qui ait pu lui arriver, à mon sens, est d’avoir croisé la route de Martin Scorsese et de devenir sa nouvelle égérie. Ceux qui pensent que Leonardo DiCaprio occupe à présent la place qu’occupait De Niro pour Scorsese se trompent. Scorsese n’a jamais été le pygmalion de De Niro et je doute que des films comme Taxi Driver ou Raging Bull auraient jamais vu le jour si ces deux-là ne s’étaient pas rencontrés.
Tout cela pour dire que ça fait plaisir de voir Léo grandir. Même si j’ai trouvé qu’il avait un peu trop tendance à plisser des yeux pour appuyer ses effets. Il n’avait pas besoin de ça. Pour moi, il est vraiment en train de devenir ce qu’il rêve d’être, un acteur, et un p…..n de bon acteur pour être polie.
Plus d’infos sur le film avec Allo CinéMes Petites Fables

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