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Max | Cicatrices

Publié le 13 octobre 2011 par Aragon

movie1.jpgAngélique de Sancé de Monteloup, comtesse de Peyrac, marquise de Plessis-Bellière (surnommée Marquise des Anges) est née en 1957... enfin, le bouquin est né en 57. Michèle Mercier vint et irradia les scènes, les écrans. Sex symbol absolu. Gloire inimaginable. S'il y avait eu le dixième de la couverture médiatique actuelle on ne sait pas ce qu'il se serait passé. De la démence ! En France, plus que Marilyn, plus que Gina, plus que Sophia, plus que toutes ces incroyables filles : MM !

Et pourtant ! Michèle Mercier est née avec une cuillère en platine dans le bec, elle aurait pu reprendre l'affaire familiale. Labos pharmaceutiques opulents. Elle dit NON. Elle veut danser, veut jouer la comédie. Elle se casse de sa cage dorée. S'enfuit au grand dam de ses géniteurs. Elle est à Paris à seize ans. Côtoie Maurice Chevalier. Se barre à Londres, suit des cours d'art dramatique. Refuse d'épouser le shah d'Iran qui se meurt d'amour pour elle, préférant les beaux yeux de Giani Esposito (je ne résiste pas au bonheur de vous mettre une petite chanson youtoubée de ce bel oiseau). Elle vit à 300 à l'heure, fait tout, entreprend tout. Danse avec Roland Petit. Laisse Giani, se marie avec un autre qui va sombrer dans l'alcoolisme, dans la folie. Se remarie. Hollywood. Le cinéma. Sex symbol mondial ! Est ruinée, se remarie encore. Âme soeur, un homme qu'elle va à présent passionnément aimer. Il meurt d'un cancer.  Remonte du fond du puits. Vit, vit, vit intensément. Des peaux contre sa peau, des corps contre son corps. Il faut vivre. Je veux vivre dit-elle. Solaire Michèle Mercier. Rencontre ensuite un prince romain... Amour fou. Mais il va se barrer. Toujours debout Michèle, sa vie est un tsunami perpétuel, un tourbillon renouvelé...

"Tourbillon de la vie" oui, la belle et libre Jeanne de "Jules & Jim" serait une gamine a côté d'elle. Et Angélique ! les Angéliques. Nanars ont dit les cinéphiles. Bluettes gnangnan correspondant à une époque... époque "cape et épée" ou l'on voyait se mouler dans de gracieux justaucorps les petites fesses de Jean Marais qui gravissait à mains nues  d'incroyables donjons qui n'en finissaient pas de leurs hauteurs extravagantes, ou l'on voyait - médusant les spectateurs - pirouetter authentiquement (sans doublure) deux fabuleux gamins:  l'incroyable JPB, le ténébreux AD. Angélique scénarios invraisemblables : on s'en fout. Angélique adorée ou détestée. Angélique premier personnage de femme libre et libérée de l'histoire du cinéma : Angélique vit comme elle veut et aime qui elle veut. On est en plein dans la France rigide-cul-bénie gaullienne de 1964 !

Pourquoi je pense à elle en l'instant ? Michèle Mercier m'a fasciné par sa beauté quand j'étais boutonneux. Premiers émois sous la braguette, premiers tripotages. Incroyable que cette fille si belle puisse aimer un mec encore plus ténébreux que Delon himself, encore plus balaize que Belmondo : Robert Hossein. Joffrey de Peyrac. Un balafré, un brisé par la vie, par les épreuves, par mille et une morts. Balayée la laideur. Envolés les complexes. Libérés les coeurs, les cerveaux et les sexes. Une fille incroyable nous tendait un miroir, une fille pouvait donc aimer un balafré, quelqu'un qui avait des cicatrices...


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