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Maîtriser la comm....

Publié le 14 octobre 2011 par Egea

Il y a, sur égéa, une rubrique "maîtrise stratégique de l'information". Un billet récent, sur le blog zone militaire, repose la question de cette maîtrise.

Maîtriser la comm....
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1/ En effet, le billet se fait l'écho des déclarations du porte-parole des armées qui ne peut que rappeler les consignes données aux soldats engagés en opération. Celles-ci considèrent qu'avant même la question des relations avec le public, il y a des aspects de "secops", sécurité opérationnelle" : une image trop vite diffusée donne des informations opérationnelles qui peuvent être utilisées par l'ennemi. Il s’agit là de l'information opérationnelle.

2/ Mais cette information est "brute", duale : si elle a des aspects opérationnels, elle a des aspects grands publics. Ce qui est en jeu dans le cas présent. D'autant que (deuxième dualité) non seulement la consommation d'information est grand public (ultra médiatisation de notre société planétisée), mais aussi sa production. Autrement dit, c'est la question de la "maîtrise" de l'information qui est posée.

3/ Ce qui fait question est alors non la transmission "marginale" de l'information, mais sa diffusion massive, grâce au pouvoir persistant de la télévision. C'est le débat suggéré par le colonel Burkhardt quand il distingue les souvenirs personnels (tolérés) de leur utilisation pour un documentaire à grande diffusion (moins tolérables).

4/ Ici, il faut aller un peu plus loin : cette information "grand public" n'est pas aussi civile (non opérationnelle) qu'il y paraît,. Elle comporte, à cause justement de la médiatisation, des aspects opérationnels. En effet, le centre de gravité ami réside, comme souvent de nos jours , dans le soutien de l'opinion publique à l'opération. C'est la logique du primat donné à la pointe "populaire" de la trinité clausewitzienne.

5/ Et force est de constater que les Talibans veulent toucher, plus que jamais, cette cible là : d'ailleurs, leur refus de l'engagement direct et leur multiplication des attaques indirectes, soit par bombes de fortune, soit par attentats, soit par des actions téméraires (action au centre de Kaboul) visent, d'abord et avant tout, à toucher l'opinion publique occidentale.

6/ La réaction officielle a donc des aspect opérationnels de "défense" du CDG ami, et n'est pas simplement une question de "communication" (ou de censure de celle-ci), comme pour une campagne de recrutement ou les journées portes ouvertes de dimanche prochain. J'ai en fait l'impression qu'on est passé d'une maîtrise directe de l'information à la nécessité d'une maîtrise indirecte : plus facile à dire qu'à faire, d'où l'embarras du porte-parole.

7/ Reste la question de la différence entre notre attitude et celle des Anglo-Saxons, qui semblent beaucoup plus permissifs. D'aucuns l'affirment, et je veux bien les croire, même si je me méfie de l'effet de masse dû au surnombre de soldats américains, britanniques et anglophones sur les réseaux sociaux. Reste aussi la question de l'efficacité de cette plus grande "permissivité", et de l'efficacité des contre-mesures quand il y a des débordements : voici un sujet d'étude qui mériterait d'être creusé par des communicants opérationnels : tient, l'IRSEM, si vous mettiez un jeune chercheur là-dessus ?

Bref, la question est (AMHA) bien différente de celle de la liberté d'expression, thème un peu bateau qui sert surtout à faire la publicité de l'émission, et qui utilise les fantasmes répandus sur "on nous cache quelque chose". Méfions-nous quand des médias mobilisent les grandes causes éthiques au service d'un de leurs "scoops" et allons voir un peu derrière....

Réf : le documentaire "c'est pas le pied la guerre"

O. Kempf


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