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Quand crime d'honneur rime avec horreur

Publié le 25 février 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Quand «Ces femmes qui appartiennent aux homme » sont brûlées vives, attaquées à l’acide, battues à mort, ou massacrées à la hache, au moindre soupçon d’infidélité à leurs maris. Combat d’une femme révoltée : portrait de Shahnaz Bukhari

Entre 1994 et 2006, plus de 10 000 femmes ont été brûlées vives au Pakistan. Shahnaz Bukhari a fondé l'"Association des femmes progressistes" pour lutter contre cette violence et contre les coutumes tribales qui la cautionnent. Depuis 1986, l’association a aidé environ 20 000 femmes maltraitées et a créé un réseau de foyers et de centres juridiques dans tout le pays.Née en 1955, Shahnaz Bukhari décroche son diplôme de psychologie à l'université Penjab de Lahore à l’âge de 21 ans. Pendant sept ans, elle travaille en tant que psychologue en Arabie Saoudite. Shahnaz a toujours été révoltée par la violence domestique qui s'exerce contre des milliers de femmes au Pakistan. En 1983, elle décide de retourner dans son pays d’origine pour lutter contre ces maltraitances et contre les "crimes d'honneur". Dans certaines communautés du Pakistan, "les femmes appartiennent aux hommes de leur famille qui les harcèlent pour des vétilles", explique Shahnaz. Les types de crimes varient selon la région et la tradition : "Une femme sera battue à mort au Baloutchistan, brûlée vive au Penjab ou massacrée à la hache au Sind, simplement parce qu'on la soupçonne d'avoir déshonoré son mari", ajoute Shahnaz. En 1985, elle fonde à Islamabad l’"Association des femmes progressistes" qui a pour but d'aider les femmes victimes de crimes d’honneur. La police, majoritairement masculine, ne cherche pas à mettre un terme à ces pratiques. En 1994, Shahnaz réussit à convaincre le gouvernement pakistanais de créer des commissariats féminins.
En 1999, elle met en place le premier asile pour les femmes victimes dans sa maison de Rawalpindi. Deux ans plus tard, elle est accusée de complicité d'adultère pour avoir défendu et accueilli une femme maltraitée qui réclamait le divorce. Shahnaz est condamnée à 15 ans de prison. Elle est internée pendant deux ans et demi. Puis, sous la pression des ONG internationales, le tribunal fédéral d'Islamabad la libère en février 2003.
Shahnaz Bukhari mène le combat contre les comportements de victimisation des femmes, issus des coutumes traditionnelles des sociétés tribales. Elle essaie de faciliter les divorces des femmes maltraitées. Elle accueille les femmes battues dans les trente foyers de l'association, leur offre un support médical et psychologique et leur facilite l’accès à des services juridiques. D'autre part, elle se rend dans les hôpitaux pour rechercher les femmes torturées. Elle veut déclarer le plus grand nombre possible de crimes au tribunal. "La plupart de ces femmes ne survivent pas", explique Shahnaz, "mais il faut punir les assassins pour agir contre la violence faite aux femmes au nom des traditions". Shahnaz a également créé un réseau national qui compte les victimes afin de "rompre le silence".
Entre 1994 et 2006, plus de 10 000 femmes ont été brûlées vives au Pakistan. Selon la Commission nationale des droits humains, au moins trois femmes par jour sont victimes de "crimes d'honneur", brûlées ou torturées à mort dans toutes les régions du pays. Durant la même période, l’"Association des femmes progressistes" a trouvé 7 700 corps de femmes brûlées dans les hôpitaux du Pakistan. Grâce à son intervention, la police a investigué 600 cas de crimes. Au total, depuis 1986, l’association a aidé environ 20 000 femmes maltraitées dans les communautés tribales. Shahnaz Bukhari a été lauréate du "Prix des droits de l’homme de la République française" en 1995, et du "Civil Courage Prize" en 2003 aux Etats-Unis.
Contacter ou recevoir des informations de l'"Assocation des femmes progressistes"
Téléphone    +92 302 8922466
Mail :   [email protected]
Adresse postale    PWA Islamabad
24A house, street 38, sector-F8 / 1
Islamabad, Pakistan
Site web    www.pwaisbd.org
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LES COMMENTAIRES (1)

Par TCHAN
posté le 20 juin à 08:57
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De culture chrétienne et boudhiste, je souffre personnellement de toutes les horreurs que doivent endurer dans leur corps les femmes pakistanaises.

J'espère qu'un jour une armée mondiale des femmes se levera pour combattre toute cette multitude d' actes de barbarie contre les femmes qui se produisent dans quantité de pays musulmans.

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