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Tour 2012 : moyenne montagne et chronos en force

Publié le 18 octobre 2011 par Jeanpaulbrouchon

Il y a bien longtemps que le Tour de France n’est plus seulement un événement cycliste mais une super-production mondiale. En s’appuyant sur le succès populaire de cette année, on l’a bien rappelé au Palais des Congrès, à Paris, où a été présentée la 99ème édition qui aura lieu du 30 juin au 22 juillet 2012. Un Tour qui s’élancera de Liège, en Belgique (comme en 2004) et où les contre-la-montre font leur retour en force avec un total de 96 kilomètres (contre 42,5 en 2011) et où les grands cols alpins sont escamotés au profit des massifs intermédiaires de moyenne montagne avec des difficultés inédites qui offrent un terrain d’attaque permettant une course de mouvements.
C’est la volonté exprimée par le directeur Christian Prudhomme qui parle du Tour des nouveautés. Comme on a parlé jadis du Tour de la santé, en 1968, ou du Tour du renouveau, en 1999, voire du Tour du changement ? Celles-ci interviendront essentiellement en montagne avec une densité de difficultés qui devrait garantir le spectacle. Via les Vosges, le Jura et le Jura suisse, le peloton et les suiveurs découvriront ainsi l’ascension de La Planche des Belles Filles (5,5 km à 9,5 % avec les 200 derniers mètres à 20 % !) à l’occasion de la première arrivée en altitude, au cœur de la Franche Comté, le petit col de La Croix sur le territoire helvétique (8ème étape Belfort-Porrentruy) puis, dans le magnifique décor du lac du Bourget, le difficile Grand Colombier, qui fait enfin son entrée dans le Tour, sur la route de Bellegarde. Sans oublier qu’auparavant des occasions auront déjà été offertes de débrider la course, notamment le lendemain du prologue, avec un final en côte (2 km à 14 %) vers Seraing, puis dans les monts du Boulonnais (3ème étape, Orchies-Boulogne-sur-Mer).
Après 2006 et l’épisode Landis, la station de La Toussuire est de retour après un périple via les cols de la Croix de Fer et de la Madeleine. C’est la principale étape des Alpes qui sont singulièrement allégées. Dans les Pyrénées, au lendemain du second jour de repos, Aubisque, Tourmalet et Aspin sont au programme sur la route de Bagnères de Luchon (16ème étape). Un programme classique et bien connu. Mais c’est surtout l’arrivée en altitude, le lendemain, dans la station de Peyragude qui est la grande inconnue avec un final très dur, dit-on, qui fait suite à l’ascension de Peyresourde. De quoi réjouir les grimpeurs, mais en restera-t-il vraiment à ce stade de la course ?
Au total, cinq étapes de montagne sont proposées, susceptibles de faire des écarts, du moins sur le papier. Car, si les organisateurs proposent, ce sont les coureurs qui disposent et on l’a bien vu cette année avec une traversée des Pyrénées totalement insipide et sans aucun effet sur le classement général. L’avantage sera-t-il alors aux rouleurs avec deux rendez-vous marquants pour extérioriser leurs qualités : Arc-et-Senans-Besançon (38 km sur un parcours accidenté) et Bonneval-Chartres (52 km, à plat) à la veille de l’arrivée sur les Champs Elysées ? Deux échéances très importantes dans le découpage du Tour 2012 qui offre de belles possibilités aux traditionnels coureurs complets, en premier lieu Cadel Evans, le vainqueur de cette année, mais aussi Contador, Wiggins, Tony Martin, sans doute plus à même d’inscrire leur nom au palmarès qu’un des deux frères Schleck.
2012, le Tour du changement, vraiment ?

Bertrand Duboux


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