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Le voyage de la loose

Par Klmchantrier

Sur l’annonce, cela semblait alléchant. Une offre à ne pas rater. 450€ TTC, avec service restauration et télévision à la demande compris. Bon, évidemment, je n’étais pas le seul sur le coup, et dans ces cas-là, il vaut mieux foncer… Ni une, ni deux, je prends mon billet pour la Martinique. Je quitte donc la maison pour quelques jours…

Tiens, tiens… On choisit une compagnie française (Air France, pour ne pas la nommer), et on doit monter à bord d’un avion américain (Boeing, un 777 pour être précis). Bon, en même temps, ça me permet de me dépayser déjà un peu. En tous les cas, vue de l’extérieur, ma nouvelle maison pour 8 heures de temps a l’air propre et bien tenue.

Avion Boeing 777

Dormir tranquille

siège d'avion Boeing

Ma nouvelle maison pour 8 heures de vol


Le coup de la panne

Ca vous fait marrer, hein? Eh bien, pas moi. Après le décollage, tout c’était bien enchaîné. Cassandre, le prénom de ma créatrice de bijoux, voisine de palier pensant huit heures et accessoirement celle qui allait me permettre de réaliser l’un des fantasmes les plus répandus sur la planète… Bref, je m’égare. Donc Cassandre rigole à mes blagues, me fait des œillades en veux-tu en voilà… Je sais pas pourquoi, ça sent le piège. Mais qui sera l’ennemi ? Une hôtesse jalouse ? Un steward un peu trop entreprenant ? (avec moi, pas avec elle, c’est un steward si vous voyez ce que je veux dire) Cassandre qui dégobille à la première turbulence ? Son mec qui n’a pas pu avoir une place à côté d’elle qui me demande d’échanger ma place avec lui? Le danger était partout, et je restais attentif. Mais ni le copain, ni l’hôtesse ne sont venus perturber ces quinze premières minutes de vol.

Le voyage de la loose

Pourquoi ça m'arrive à moi?

Cassandre propose donc que nous passions à la vitesse supérieure. On n’a que huit heures devant nous, donc une fois le premier quart d’heure de présentation passé, place au premier rencard, ce sera au cinéma. Elle propose donc que nous regardions en même temps, à la seconde près, le même film sur notre petit écran perso. Comme ça, dit-elle, on pourra rigoler en même temps, s’émouvoir en même temps, et se faire des petits clins d’œil dès qu’une image stimulera notre libido. Et là, surprise, mon écran ne marche pas. Pas de problème, ma « target » me propose gentiment de regarder un film sur son écran qui… ne marche pas non plus! Croyez-le ou non, mais nous étions les deux seuls dans ce cas. Appelons donc l’hôtesse qui ne peut que constater les dégâts, mais qui trouve qu’une solution : « Il y a un seul siège libre dans l’avion. Je suis désolée. » Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre ma créatrice de bijoux répondre, sans même m’accorder un regard : « Si la TV fonctionne, je veux bien prendre ce siège! » Euh? What? Alors ça se finit comme ça? Eh bien oui, en deux minutes, ma voisine avait déménagé au 38 C. C’était donc de là d’où venait le piège, le Mal, l’égoïsme venait d’elle. Cassandre était le fruit pourri de cet avion, et me laissait donc seul avec mon écran défectueux, mes boules pour les oreilles, mon masque de nuit, ma couverture, et mon coussin. Seule consolation : j’avais doublé ma surface habitable.

En tête à tête, avec moi-même

Tajine antillais, pâtes antillaises... Ah non! Pardon! Oups...

Bon appétit bien sûr!


L’hôtesse relève le niveau

Quand l’hôtesse est gentiment venue tapoter sur mon épaule, que j’ai enlevé mon masque et sorti mon museau de sous la couverture, j’ai bien cru que j’allais malgré tout réussir à réaliser mon fantasme. Puis, elle m’a gentiment tendu un papier, avec son nom dessus. Sans doute pensait-elle que ça me dérangerait de faire ça avec une inconnue. Par correction, j’enlève mes boules (des oreilles)… juste à temps pour l’entendre me dire « Excusez-nous pour la gêne occasionnée par cette panne informatique, voici un bon d’achat de 50€. »

Le voyage de la loose

50€, le prix du silence

Donc voilà, j’étais devenu la pute du Boeing 777 au départ de Paris et à destination de la Martinique. Pour 50€, je m’étais fait baiser, mais je n’avais pas eu le droit de m’amuser…

by Gerald


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