Dégradons Baroin

Suite à la mise sous surveillance de la France par l’agence de notation Moody’s, notre ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie s’est employé mardi matin, dans le cadre de l’émission Les Quatre vérités, sur l’antenne de France 2, à rassurer les Français. Il a notamment déclaré : « Nous sommes le premier pays en terme de dépenses publiques. Donc, s’il le faut, nous prendrons les mesures nécessaires pour réduire les dépenses, pour être au rendez-vous de ces objectifs. »  

Quelle mâle assurance, quelle noble adresse, énoncée de cette belle voix grave. À force de manier la langue de bois, on finit par ne plus se rendre compte de ce que l’on dit :

 - Cocorico, c’est nous qui dépensons le plus !

 - Il n’est pas certain qu’il faille prendre des mesures.

Donc François Baroin n’a toujours pas compris. Un traité international, celui de Maastricht, signé par la France en 1992, stipule que les membres de l'Union européenne doivent maintenir leur déficit en dessous de 3% de leur PIB et leur dette en-dessous de 60% de ce même PIB. En 2011, notre pays a atteint respectivement pour le déficit et la dette, les valeurs de 7,1% et 82,3%. Monsieur Baroin en est encore à se demander s’il est nécessaire d’agir ou non. Saluons comme il convient ce sens politique et ce courage.

Mais le comble de la bêtise est le raisonnement qui sous-tend ce propos : c’est nous qui dépensons le plus, donc il nous est facile de dépenser moins. Eh bien non ! Si c’était facile il y a longtemps que cela aurait été fait.  Mais je propose à toutes ces personnalités brillantes une piste pour commencer à réduire nos dépenses. Elles pourraient diviser par deux leurs frais de fonctionnement. Ce doit être facile puisque nous sommes les premiers pour les dépenses publiques ! Et, puisqu’ils ne sont mus que par l’intérêt national, que ne ramènent-ils leur salaire au niveau d’un SMIC ! Ils pourraient ainsi en même temps mieux apprécier l’évolution que ce minimum devrait avoir.