L’existence paraît une soirée d’été,
Chaude, douce et remplie de paix ;
Nos sentiments, libres de toute entrave, donnent
À l’âme sa pleine liberté. […]
Mais le temps, bien qu’il fuit invisible
Et lent, ne s’arrête pas ;
Du même pas, que les cieux soient clairs ou couverts,
Il fraye son chemin silencieux.
Du même pas la coupe amère du chagrin,
Du même pas la gorgée de bonheur extrême,
Sa progression ne laisse aux lèvres frustrées
Qu’un bref moment pour un baiser.
Et l'âme, alors, a-t-elle gagné,
De ce court moment de bien être,
Ne fût-ce qu'un répit, quand elle est surmené,
Qu'un rapide aperçu de la paix ?
Charlotte Brontë