Quand l’avenir de la France tient en 3 lettres

Publié le 22 octobre 2011 par Edelit @TransacEDHEC

Ce Lundi 17 Octobre 2011 Moody’s, une des trois principales agences de notation avec Fitch et Standard & Poor’s (S&P), a, par une phrase qui semble de prime abord anodine « Moody’s va surveiller et évaluer cette perspective stable de la note », provoqué un véritable mouvement de panique en France. Quel peut être le véritable impacte d’une telle dégradation ?

Le 6 Aout déjà la sphère financière avait tremblé suite à la dégradation de la note des Etats-Unis de AAA à AA+. Si beaucoup n’avait pas saisi tous les aboutissants de la déclaration de S&P, d’autres ont promptement réagit sur les marchés, poussant le président américain Barack Obama à faire une élocution publique rassurante. En effet les notes de ces agences permettent aux entreprises, et ici aux états, d’emprunter aux meilleurs taux possible afin de financer leur déficit.

On comprend donc pourquoi des ministres tels que François Fillon ou François Baroin ont très vite pris la parole pour rassurer les Français (et surtout les marchés) et promettre que tout serait fait pour maintenir notre sacro-saint AAA, maintenu depuis 1975.

Mais n’exagère-t-on pas la toute-puissance des agences de notation ? Certes le cours du CAC40 chutait de 2,01% le lendemain de l’annonce mais la bourse française était déjà dans une tendance négative. L’Espagne, qui a subi une nouvelle dégradation par la S&P le 14 Octobre (AA-) n’a souffert ni du côté de l’IBEX ni du côté de ses taux d’emprunt. Les Etats-Unis ont même fait plus fort : leurs taux ont baissées, dû à un effet refuge sur le dollar ! Attendu qu’elles se basent sur des données publiques, les agences de notation arrivent souvent après la bataille, les marchés ayant souvent déjà dégradé de facto la note du pays en achetant moins d’obligation d’Etat ou en haussant les taux. Mais leur effet reste capital auprès de certains fonds qui indexent leur mécanisme de vente ou d’achat sur ces notes.
Au final, comme très souvent dans le monde financier, l’avenir est incertain. Mais la mise en perspective d’autres situations similaires à la nôtre devrait pouvoir enrayer la panique qui, elle, mène très certainement à la crise.

Timothée Guérin.