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François Hollande, ou la non destinée présidentielle acte 2

Publié le 22 octobre 2011 par Xylophon

Contrairement à ma vision de mon horoscope politique qui avait prédit la destitution scandaleuse d'un des candidats, j'ai été ici peu visionnaire sur le succès de François Hollande à la primaire. J'avais écrit, en effet, il y a un peu plus d'un an et demi que je ne croyais pas en Hollande Président.

"François Hollande incarne l'image de cette vieille garde mitterandienne qui n'a pas su au fil des décennies se moderniser. L'homme reste un homme d'appareil par excellence, malgré l'exercice de quelques mandats locaux, il n'a jamais exercé de fonctions ministérielles. Secrétaire général du Parti Socialiste de 1997 à 2008, sa direction est marquée par l'échec de Lionel Jospin au 1er tour de l'élection présidentielle 2002. Si les régionales de 2004 lui ont redonné crédit, il n'a pas su redonner-malgré 10 années passées la tête du Parti Socialiste-la dynamique nécessaire à un parti marqué par les divergences idéologiques et personnelles.

L'autre difficulté de F.Hollande tient plus à sa personnalité. L'homme manque de charisme. Il reste encore peu identifiable dans le paysage politique français. C'est à la fois une force mais surtout une faiblesse. C'est une force dans la mesure où étant "transcourant", il peut être un point de ralliement au delà même du Parti Socialiste. Mais c'est aussi sa faiblesse car pour les militants, sa neutralité idéologique peut donner l'image d'une difficulté à se positionner. Or il reste bien des sujets sur lesquels le Parti Socialiste n'a pas encore exprimer une position claire et audible.

François Hollande, malgré ses compétences aura donc du mal à convaincre. Homme des synthèses, des compromis, il a les qualités d'un médiateur, d'un porteur des idées socialistes, mais pas celles d'un leader qui mèneraient un parti vers la victoire."

Les mêmes arguments furent assénés d'ailleurs par ses adversaires lors des primaires. Martine Aubry allant même jusqu'à qualifier de gauche molle son adversaire. Mais finalement, à mon grand regret, c'est la synthèse qui a triomphé. Oui, François Hollande a gagné sur sa force de rassembler, sur sa capacité à faire consensus alors que l'incarnation du projet reste encore un obstacle à franchir.

Je n'ai pas envie que la gauche perde ces élections, et je trouve que la droite a perdu déjà la dynamique électorale en critiquant les primaires, qui furent un succès de la démocratie participative et une rupture bienvenue face à la déviante et trop fréquente oligarchie des partis politiques.

Et en même temps, je m'interroge sur ce candidat et sur son investiture que j'ai trouvé très consensuelle. De même, le ralliement de Martine Aubry très souriante pour fêter la victoire de son adversaire.

Est-ce crédible? Et surtout, comment vont vivre désormais les différents courants dans ce portevoix qu'est François Hollande et comment ces courants vont pouvoir donner naissance à leurs idées?

Oui, la primaire a donné la parole à des millions de français qui ont voulu dire quel candidat ils souhaitaient pour la présidentielle.

Désormais comment le parti et comment le candidat vont s'organiser pour éviter que le positionnement légitime de l'homme providentiel ne devienne pas lui aussi une sorte de gate-kepper (de filtres)qui fasse du choix des votants aux primaires un non choix.

C'est là encore un défi à franchir pour cet homme qui a déjà le prénom d'un président de la la république, mais dont rien ne dit encore que sa destinée sera présidentielle....

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