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My taylor speaks english !

Publié le 22 octobre 2011 par Livmarlene
My taylor speaks english !



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Le hasard de la vie m'a récemment amenée dans un cours d'anglais, suivi par des étudiants ayant derrière eux en moyenne huit ans d'apprentissage de cette langue. Quelques minutes après le début de la dite-leçon, plusieurs questions se sont mises à tourner dans ma tête et je m'excuse d'avance auprès des étudiants sus-cités, lesquels pourraient se sentir attaqués par ce qui va suivre. Mon but n'est pas ici de tailler des shorts, car la saison en est passée. Je pourrais bien les habiller pour l'hiver, mais il est encore trop tôt pour cela. Donc, veuillez garder à l'esprit que les prochaines lignes sont totalement dépourvues d'agressivité. Ce point étant éclairci, voilà les questions que je me suis posées :

Pourquoi les Français sont-ils aussi mauvais en langues étrangères ? (Et je ne m'exclue pas de ce constat.) Croient-ils que la réputation de leur talent lingual suffit à les dispenser d'efforts linguistiques ?

Que les rosbifs ne jugent pas utile de se fatiguer, on peut le comprendre. Cela dénote un certain manque de curiosité, car saisir le fonctionnement d'un langage, c'est accéder à une bonne part de la façon de penser d'un peuple, du moins si l'on en croit Hegel, qui affirmait ceci : "C'est en mots que nous pensons." Mais la paresse est d'autant plus humaine quand on peut la justifier.

Concernant les Frogs, (donc nous !), la question est plus délicate. Côté excuses plus ou moins valables, on pourrait souligner l'effet irrésistible du typique accent franchie, et ce, qu'on le fasse entendre à Pinseque (petite ville d'Espagne) ou à Durmersheim (petite ville d'Allemagne). En effet, le Français comme la Française parle les langues étrangères avec un accent à couper au sabre. Il ou elle aplatit de façon charmante les accents toniques de l'anglais. Il ou elle rechigne gracieusement à se râcler la gorge pour produire la "jota" espagnole. Quant aux sonorités gutturales des langues germaniques, elle restent désespérément inaccessibles à l'un comme à l'autre.

OK, d'accord, sacrifions la prononciation sur l'autel de la séduction. Mais pour ce qui est du vocabulaire ou de la maîtrise de la syntaxe, nous nous montrons tout aussi médiocres et là, j'avoue ne rien trouver pour nous défendre. D'aucuns mettent leur faiblesse linguistique sur le dos de la pauvre Education Nationale (pauvre, elle l'est de plus en plus, alors tâchons de ne pas faire preuve de trop de mauvaise foi). D'autres arguent que notre chère langue française est déjà assez compliquée, sans y ajouter la confusion avec d'autres idiomes bourrés de faux amis ou de déclinaisons. Ces derniers ont les poils qui se hérissent dès qu'on leur parle de verbe rejeté à la fin des phrases... Je compatis.

Pourtant, les Français adoptent un comportement dans lequel on pourrait voir le symptôme d'un complexe. Ainsi, ils truffent leurs phrases d'anglicismes, de néologismes et autres acronymes servant à exprimer l'hilarité (lol, mdr, ptdr... classe, vraiment !). Parler et écrire "franglais", c'est à la mode. Une évolution en partie bénéfique. Rappelons que pour être considérée comme vivante, une langue doit être parlée et continuer à s'enrichir de nouveaux mots.

Donc, n'ayons pas peur de la nouveauté ! Elle est parfois pleine d'élégance, comme lorsqu'un internaute plussoie, c'est-à-dire qu'il ajoute sa voix ou son pouce en l'air à un propos. Ce terme aurait, j'en suis sûre, beaucoup plu à Molière. L'auteur se serait sans doute beaucoup amusé du retour en grâce du signe impérial par excellence, à l'ère numérique qui se dit moderne. Cette ère où l'on voyage grâce à des webdocus ou des GPS, dans laquelle on drague un profil à tête d'avatar flanqué d'un pseudo, cette ère de correcteurs orthographiques, de traducteurs en ligne, d'applications mobiles servant à tout et souvent à rien.

Certains de nos compatriotes, se berçant encore de la douce illusion de la francophonie, espèrent voir un jour leur langue maternelle gagner ses galons de langue internationale. Ce qui les dispenserait de se demander : "to learn or not to learn ?" A ces doux rêveurs, je dis cela : parlez et écrivez correctement, vous contribuerez à faire aimer le français. Soyez aimables, accueillants et ouverts, vous ferez aimer les Français, jusqu'ici tristement réputés hors de nos frontière pour leur prétention, leur manque de sens de l'accueil et leur hygiène approximative...


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