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Le noir et la brume succédant au gris du crépuscule
Ne reste qu’à écrire en lettres blanches sur la page sombre
D’un doigt malhabile dessiner les lettres sur la vitre embuée
Puis les regarder couler et s’effacer sous l’œil narquois du jour
*
Jamais les heures ne suffisent à éponger les actes
Toujours il s’en présente sur le pallier qui frappent à la porte
La poussent sans y être invités et font leur histoire au salon
Tandis que là-haut, les doigts vitupèrent sur le clavier
*
Lorsque viennent les souvenirs
Ils sont chargés de cette mémoire
Tissés de nouvelles qui invitent à bondir
.
Il me vient cette vague de Santiago
Un retour de mémoire sur une place mouillée
Des affiches placardées à la sauvette
Entre deux embruns d’une Manche triste
.
A peine la mémoire d’un président défunt honorée
Viennent les larmes pour un poète mort
Pour ses livres brûlés sous yeux agonisants
Et le silence qui s’en suivit
*
Le ciel cette année là n’avait pas assez de larmes
Pour arrêter la folle course de navires chargés d’armes
Promptes à tuer là-bas les rêveurs et les folles âmes
.
Car ici ce qui compte est ce qui se vend
Quelque soit le visage de l’acheteur
On vend
*
Demeure alors le rêve colporté d’années en années
Les vaines tentatives de ne rien laisser éteindre de la flamme
Traverser les intempéries de la vie sans lâcher le flambeau
.
Manosque, 12 septembre 2011
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