Ces chercheurs de l'Université de l'Utah ont découvert un nouveau modèle, « tout simple » pour prédire l'évolution d'un cancer du sein. Ce cancer est-il enclin à rester in situ ou à métastaser ? Leur méthode, greffer à des souris un peu de tissus tumoraux prélevés sur le patient. Les cellules cancéreuses vont se comporter chez l'animal comme elles le feraient chez le patient. Des résultats, publiés en ligne dans l'édition du 24 octobre de la revue Nature Medicine, permettant de développer de nouveaux mode de prédiction du risque de propagation mais aussi d'ajuster le traitement au mieux.
Pour créer ce modèle d'étude du cancer du sein, les chercheurs ont choisi de greffer des tissus tumoraux de patientes consentantes, directement dans les glandes mammaires de souris, plutôt que d'adopter l'approche traditionnelle qui consiste à cultiver en laboratoire les cellules cancéreuses.
En fait, chez la femme ou chez l'animal, les cellules cancéreuses évoluent de manière similaire. Les chercheurs constatent que les greffons conservent pratiquement la même structure que dans le cancer du sein humain, à la fois sur le plan génétique et sur le mode d'évolution cellulaire, à la différence de ce qui se passe avec des méthodes basées sur les cultures cellulaires.
In situ ou métastases: «Le résultat le plus surprenant est que les cellules des greffes de tumeurs restent cantonnées au site d'origine ou bien « métastasent », comme elles le feraient et l'ont fait chez les patients humains», constate l'auteur principal de l'étude, le Pr. Alana Welm, professeur adjoint au Département Oncologie de l'U.U. En résumé, des greffes de tissus tumoraux de patients dont le cancer s'était propagé aux poumons, se propagent également aux poumons des souris qui les ont reçues.
Les auteurs rappellent que la plupart des décès par cancer du sein résultent de la propagation de la maladie à d'autres zones du corps par le système lymphatique, aux poumons, au foie, aux os ou au cerveau.
Cette méthode de modélisation sur la souris, pourrait déterminer si la tumeur est susceptible ou non de se propager et permettre aux médecins d'opter pour la meilleure approche thérapeutique et en fonction du patient et de l'évolution prévisible de la maladie. Des modèles similaires peuvent être développés pour d'autres formes de cancers en utilisant cette méthode et les chercheurs travaillent déjà à l'application du modèle avec des tissus de cancer du côlon.
Source: Nature Medicine doi:10.1038/nm.2454 online23 October 2011 « Tumor grafts derived from women with breast cancer authentically reflect tumor pathology, growth, metastasis and disease outcomes” (Vignette Tissu tumoral de la Femme, visuel tissu tumoral greffé)
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