Tout d’abord, on aimerait souligner que notre souhait, sincère et authentique est de revoir notre Rino Gattuso guérir le plus vite possible de cette blessure grave qui le tourmente depuis presque deux mois et l’empêche, non seulement de jouer au football, mais aussi d’accomplir des gestes simples de la vie. Forza Ringhio, on espère que ce sera bientôt un mauvais souvenir. Ceci dit, certaines de ses déclarations en conférence de presse méritent d’être analysées de près car elles prouvent, une nouvelle fois, que le pouvoir des sénateurs à Milan est totalement démesuré.
Sa déclaration la plus emblématique est à la limite incroyable quand il avoue que : « ma blessure n’est pas née du contact avec Nesta, au contraire, c’est la démonstration du problème parce que je n’ai pas vu Sandro. Je voulais jouer ce match à tout prix » Gattuso voulait jouer à tout prix et a décidé de jouer. Et l’avis du staff médical? Et l’avis de l’entraineur? Rino l’a dit clairement et ne laisse pas place à des suppositions. Gattuso a décidé de jouer et il l’a dit en compagnie du médecin milanais. Le vice capitaine milanais a une grande qualité, la sincérité, mais dans certains cas, elle ne joue pas en sa faveur. Ainsi, il a continué à parler honnêtement, sans réfléchir à la conséquence de ses déclarations : « Le problème s’est manifesté 4 jours avant Milan – Lazio. Je me rappelle d’avoir appelé le docteur Tavana et je luis ai dit que ça faisait 2-3 heures que je commençais à voir flou. J’avais une visite importante le 10 septembre mais je n’y suis pas arrivé parce que les 20 minutes contre la Lazio ont été les pires de toute ma carrière, j’avais l’impression d’être saoul, je voyais 4 Ibra sur le terrain et puis le contact avec Nesta a été le prétexte pour sortir » Ces affirmations sont graves mais le site officiel les publie sans honte. Un joueur informe le médecin du club d’avoir un problème 4 jours avant un match officiel et il est quand même aligné! Sans connaitre la gravité de son problème! Il veut jouer? Qu’il joue!
Mais si ce que Rino a dit est vrai, et il n’y a aucune raison d’en douter, est-ce une situation normale dans un club de football pro? Ceux qui lui ont permis de jouer ont pris un risque hallucinant! Pour l’équipe (qui l’a d’ailleurs payé…) mais surtout pour le joueur lui-même! Le docteur Tavana en a parlé : « Le symptôme s’est peu à peu aggravé avec le pic le jour du match contre la Lazio, on a ensuite demandé l’opinion de spécialistes pour nous aider, pour exclure toute forme de tumeur, de crise, de forme neurologique dégénérative ou de trauma. On a voulu commencer par éliminer les choses les plus graves dès le début. » Donc, tous ces examens ont été effectués après le match contre la Lazio. Mais comment un joueur qui accuse un tel symptôme, qui aurait pu être quelque chose de très grave comme par exemple un cancer, peut-il être aligné sans savoir de quoi il souffre réellement?
Et l’entraineur dans tout ça? On n’en parle pas. Il prend acte et envoie Gattuso sur le terrain. Quel est la réelle importance de l’entraineur dans les choix de Milan? Elle semble être minime. Comme lors des prolongations de contrat des sénateurs en juin, notamment celui de Seedorf qui avait annoncé : « Je parlerai avec Allegri le jour de la reprise, je n’ai rien à lui dire aujourd’hui » Clarence avait affirmé cela après avoir vu Galliani qui avait lui même déclaré aux journalistes que le joueur devait discuter avec l’entraineur avant de signer. Il a finalement prolongé sans avoir l’avis de l’entraineur… Le constat est clair (et loin d’être nouveau) : quand les sénateurs sont disponibles, ils jouent. Jusqu’à présent, les nouvelles recrues jouent quand les sénateurs ne sont pas disponibles, pas par choix technique. Aquilani ne jouait pas quand Seedorf était disponible. Nocerino aurait-il joué si Gattuso et Ambrosini étaient disponibles? A peine de retour, dès qu’Ambrosini a été annoncé comme disponible, il a été aligné titulaire malgré une condition physique désastreuse.
La conférence de presse de Gattuso montre une nouvelle fois le fonctionnement à Milan. Les sénateurs décident eux-même s’ils sont aptes à jouer. Ce n’est que s’ils ne sont pas disponibles qu’on pense aux autres. Peu importe l’âge et les pépins physiques. Par exemple, Malesani, l’entraineur de Genoa a parlé de Merkel en disant « Si un joueur est bon, il doit jouer même s’il a 16 ans ». A Milan, c’est le contraire, si un joueur est bon, son âge n’est pas important, s’il a 40 ans il joue. Gattuso ne va pas bien et ne sait pas quand il sera de retour mais il ne veut pas penser à une éventuelle retraite : « J’aurai bientôt 34 ans mais moi cette histoire de l’âge des joueurs me fait sourire, tant qu’il y a de l’enthousiasme… » Qui sait, Baresi a peut-être encore de l’enthousiasme, est-ce une bonne raison pour bien jouer au foot? Le docteur Tavana était présent et peut le confirmer : l’âge n’est pas une variable négligeable! Ensuite il continue « Quand je suis bien physiquement, peu de joueurs sont meilleurs, je suis toujours présent dans les vestiaires » Est-ce un message envoyé indirectement à Nocerino? Tel un lion qui marque son territoire : ici, c’est moi le patron.
« Je n’acceptais pas que cela puisse se finir ainsi et je ne l’accepte toujours pas. La vie continue, j’en sortirai plus fort qu’avant » dit Gattuso. C’est vrai, la vie continue et on espère que Gattuso guérira sans aucune séquelle mais on ne voudrait pas non plus qu’il s’obstine à vouloir rejouer à tout prix, comme Inzaghi l’a voulu, pour ensuite vivre l’humiliation des bancs de touche et des tribunes, passer du guerrier, symbole de Milan à un indésirable. Un grand champion doit aussi savoir dire « stop » avant qu’il ne soit trop tard… Ancelotti, Leonardo, Allegri : les entraineurs passent, les sénateurs restent… et décident. Jusqu’à quand?
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