Un policier a fait usage du pistolet à impulsion électrique lors d'une intervention musclée au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. Six personnes se plaignent de mauvais traitements.
(Sipa)
La Préfecture de police de Paris en a donné confirmation lundi 25 février: un policier a bien fait usage du Taser lors d'une intervention musclée au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, lors de la nuit du 11 au 12 février. Cette intervention donne lieu à une double enquête de l'IGS (Inspection générale des services, la "police des polices").
Plusieurs associations dénoncent l'usage de ce pistolet à impulsion électrique. La Cimade, seule association habilitée dans les CRA, a adressé dès le lendemain un courrier à l'Inspection générale des services. Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une administrative et l'autre judiciaire.
Hospitalisé 4 jours
Au moins six personnes retenues, citées comme s'étant plaintes de mauvais traitements, devraient être entendues ainsi que le policier qui a fait usage de son Taser", selon la préfecture de police (PP).
"C'est certain qu'il y a eu un usage de moyens de contrainte. La question qui se pose est le caractère légitime ou non de l'usage de la violence. L'enquête de l'IGS va trancher", a assuré la préfecture.
La PP, tutelle des centres de rétention parisiens, a retracé à l'AFP les événements de cette nuit mouvementée.
Vers 23h30, le 11 au soir, après l'extinction des téléviseurs, "il y a un refus collectif de regagner les chambres, avec une rébellion violente de certains retenus qui ont dégondé les portes et sortis des matelas, ce qui provoque une demande de renfort des policiers" du centre.
"Une soixantaine de policiers extérieurs sont arrivés vers 0h15". Selon les éléments de la PP, un homme notamment "se rebelle et refuse violemment de regagner sa chambre: les policiers décident de le maîtriser avec le Taser, un seul coup de Taser".
Ce retenu "qui continue à se débattre après le coup de Taser" et que les policiers "essaient de maîtriser" se blesse alors "en heurtant un lit métallique", explique la PP, précisant qu'il sera hospitalisé 4 jours.
Evacuation
"Dans les échauffourées, un autre homme est blessé et hospitalisé quelques heures", a ajouté la PP.
Les autres retenus ont regagné leurs chambres vers 2h00 mais des départs de feu volontaires dans trois chambres nécessitent leur évacuation, dans les salles communes ou dehors, pour permettre l'intervention des pompiers.
Lors de la fouille des chambres, trois briquets sont saisis -pour éviter tout incendie. La préfecture n'a en revanche pas eu connaissance d'un coran déchiré ni de plainte à ce sujet. La Cimade avait indiqué, selon des témoignages recueillis, qu'un Coran avait été détérioré. (avec AFP)
source:NOUVELOBS.COM