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L’économie argentine, une bombe à retardement ?

Publié le 26 octobre 2011 par Rene Lanouille

La casa rosada, le palais présidentiel La casa rosada, le palais présidentiel Selon Melconian, l’économie argentine qui se porte si bien aujourd’hui, ne serait qu’une bombe à retardement. « On me demande ce qui se passe en Argentine. Ce n’est pas facile à expliquer car nous avons un record de voitures vendues, un record de gens qui votent pour Cristina Kirchner et une grande volatilité des capitaux. Alors au lieu de demander conseil à un économiste comme moi, peut-être faudrait-il demander à un psychologue ce qui se passe dans ce pays, » commente Melconian devant un parterre d’hommes d’affaires réunis à Montevideo.

Il poursuit : « L’Argentine est en train de suivre un chemin qui mène à l’anesthésie. Les prix élevés des matières premières cachent en fait la réalité. » Pour Melconian, la bonne santé économique de l’Argentine est simplement due aux prix élevés des matières premières, la production agricole étant stagnante. Sans avoir investi ou amélioré leurs méthodes de production, « les paysans argentins peuvent s’asseoir et boire un bon maté » car le surplus au niveau des échanges leur garantit une balance positive de 10 milliards de dollars d’ici la fin 2011.

Mais pour Melconian, une épée de Damoclès pèse sur l’économie argentine : le flux des capitaux n’a jamais été aussi élevé selon les données de la banque centrale. Melconian, ajoute « que sur les quatre dernières années, 73 milliards de dollars ont quitté le pays pour aller à l’étranger. Le gouvernement de Fernando De la Rúa a explosé en vol en Décembre 2001 lorsque 19 milliards de dollars ont quitté l’Argentine. C’est donc un miracle que rien n’est encore arrivé. On peut remercier que les exportations agricoles ont rapporté 98 milliards de dollars au pays. »

Melconian affiche un certain pessimisme pour l’avenir de l’Argentine : « un historien pourrait écrire sur les opportunités manquées par le gouvernement argentin : les ressources viennent par une porte et sortent par une autre. Derrière les efforts du gouvernement d’augmenter les dépenses sociales se cache l’inflation et un déficit fiscal grandissant. Je ne crois pas que Cristina Kirchner va soudainement faire preuve de transparence au niveau de sa politique. Je pense que lors de son prochain mandat, le gouvernement sera encore plus interventionniste et le marché de plus en plus contrôlé. »


Juan Martin Soler

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