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(Cest) La vie des autres

Publié le 30 octobre 2011 par Poclatelephage
Si je me fie aux retours que j'ai eus sur Facebook, nous sommes plusieurs à avoir passé une partie de l'après-midi hier devant l'excellent « c'est ma vie » sur M6. C'est, je l'avoue, mon péché mignon du samedi. Après une semaine plus ou moins pénible – croyez-moi, je sors d'une semaine PARTICULIEREMENT pénible – je laisse retomber toute la pression devant le récit d'une étape clé de l'existence d'inconnus que je ne vais pas me gêner pour juger*.
(Cest) La vie des autres
(*Je pars en effet, à tort ou à raison, du principe que PERSONNE n'est obligé d'exposer son existence devant des caméras, ni celle de ses descendants et ascendants d'ailleurs.)
Hier, M6 m'avait concocté un programme de rêve, avec pour commencer une dame qui a pris beaucoup de poids et qui n'arrive pas à maigrir car...(et là je vous promets, je m'attendais à compatir à une horrible maladie ou à une névrose terrible)...elle adore manger. La chaîne voudrait attiser le courroux des téléspectateurs agacés par une semaine de travail, qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.
Comme souvent en ce moment dans les émission de télévision de ce type, la dame décide donc de se faire poser un anneau gastrique, malgré le point de vue de sa meilleure amie qui connait au moins trois personnes qui sont mortes ou mal en point à cause de cette intervention (cette dame est soit très alarmiste, soit amie avec les victimes d'un boucher). Cet avis d'expert ne rassure pas la fille de la future opérée, ni son mari, mais ne décourage pas le sujet du reportage.
Sans vouloir me vanter, je dois détenir le record du monde de visionnage d'émissions dédiées à la pose d'un « bypass ». C'est une passion comme une autre. Comme dans chacun des sujets que j'ai pu voir à la télévision, la dame avant de passer sur le billard fume l'équivalent d'une dernière cigarette avant l'exécution en se goinfrant, dans le cas présent, à la communion de sa nièce. Dans un autre sujet, un monsieur s'empiffrait chez un étoilé... C'est une figure imposée, comme l'ingurgitage de soupe ou de nourritures finement mixées après l'intervention.
Le second sujet tout aussi amusant prêtait moins à polémique. Un jeune couple bien installé dans la vie : une jolie maison, deux enfants, deux CDI, deux voitures... décident de toute abandonner pour partir durant deux ans faire le tour des AmériqueS.
C'est très courageux, et limite admirable, je vous l'accorde...
Sur le papier, rien à dire, j'ai aussi beaucoup suivi via mon petit écran la grande aventure de vrais baroudeurs endurcis qui chargent le camion pour faire le tour du monde. Mais dans le cas des charentais d'hier, ils étaient faits pour un road-trip comme moi, ce qui n'est pas peu dire et limite j'étais plus routarde qu'eux (ça fait peur, je vous jure).
A peine, le pied mis sur le continent américain, en Argentine, madame réalise que monsieur n'est pas bien bonhomme et balance un atroce : « de toute façon, c'est un suiveur, pas un meneur ! » et plein de « je voudrais qu'il fasse l'homme ». Leurs enfants perdent leurs doudous un peu partout dans Bueno-Aires au grand dam de leurs parents, qui ont un mal de chien à récupérer leur camping-car. Une fois sur la route, la petite famille est rackettée par la police locale car elle a oublié de s'informer au préalable des normes pour la circulation d'un véhicule du type de celui qu'ils conduisent sur les routes sud-américaines. Le couple se querelle sur la route à suivre et comme monsieur n'entrave pas un mot d'espagnol, il se perd systématiquement. A un moment, ils réalisent même qu'ils n'auront probablement pas assez d'argent pour mener leur projet à bien.
Bref, c'est l'horreur et le téléspectateur jubile devant ce spectacle pathétique.
Comme je suis un warrior, je me suis enfilée en plus la rentrée difficile d'un « précoce » traumatisé autrefois par ses camarades de classe et d'un provincial issu d'un quartier difficile à Sciences Po. Le soir venu, j'avais bien besoin de m'élever un peu et « Tintin » m'a sorti la tête du quotidien de mes contemporains.

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