Magazine Journal intime

Pour le meilleur et pour le pire

Par Evainlondon

9h30, le lendemain du mariage.

Scrogneugneugneu.

Je me réveille avec un mal de tête lancinant. De trois choses l’une : soit j’ai beaucoup trop bu hier, soit j’ai dormi trois heures, soit je me suis mariée. Chacune de ces choses suffirait à me coller un bon mal de crâne. La conjonction des trois, c’est l’apocalypse dans mon cerveau. Normalement, je déciderais de me rendormir illico, mais si je me suis mariée hier, j’imagine qu’aujourd’hui c’est le lendemain du mariage et donc le « brunch ». Ou l’occasion pour tous les invités – donc tous les gens que j’aime et dont j’avais envie qu’ils soient à mes côtés pour le-plus-beau-jour-de-ma-vie, mais aussi, ne nous leurrons pas, la cousine Amélie qui ne manque jamais de me demander si j’ai encore grossi « ou si c’est juste ta robe, tu sais les bustiers ce n’est pas très flatteur quand on a la taille mal dessinée », et autres âmes mal intentionnées – le brunch est donc l’occasion pour la mariée de se soumettre à une sorte de terrible   »avant / après » à l’envers. Un peu comme si Prince rencontrait Cendrillon version princesse, la ramenait chez lui tout content, et se réveillait à côté d’une souillon mal fagotée.

Je m’explique.

Avant, c’est le jour J : la mariée est parfaitement habillée (oui, même si son bustier lui tombe des hanches à force de vouloir maigrir et qu’elle n’a pour ainsi dire plus de taille à souligner), parfaitement maquillée (puisqu’elle a finalement remis la main sur la maquilleuse en goguette) et parfaitement coiffée. Dans mon cas, donc : méconnaissable.

Pour le meilleur et pour le pire

Après, c’est le brunch du lendemain :

- non seulement la tenue de la mariée n’a pas coûté un mois de salaire, mais elle est maculée de taches douteuses : « J’aurais vraiment dû faire attention et ne pas manger de chocolat en rentrant hier soir… pas grave, je n’ai qu’à la nettoyer un peu. Zut, j’en ai étalé partout. Tant pis »

- elle a dû se maquiller toute seule, reproduisant ainsi le même maquillage que depuis ses 16 ans (en moins bien) : « J’aurais vraiment dû me démaquiller hier soir… pas grave, je n’ai qu’à remettre du mascara directement, ni vu ni connu. Zut, ça a coulé ! Tant pis »

- et renoncer à démêler le nid d’oiseau qu’est mystérieusement devenue sa coiffure pendant la courte nuit de noces : « J’aurais vraiment dû me passer la brosse dans les cheveux hier soir… pas grave, je n’ai qu’à en faire un chignon faussement négligé. Zut, c’est juste négligé. Tant pis »

Est-ce pour montrer au marié que « pour le meilleur et pour le pire », ça veut dire que le pire  commence dès le lendemain du mariage ? Toujours est-il qu’en me réveillant, je vois immédiatement la cousine Amélie me faire remarquer que « c’est fou ce qu’un maquillage professionnel peut couvrir comme imperfections, mais en fait tu as toujours beaucoup d’acné. Je connais un excellent dermatologue, si tu veux ».

Je me rendors.

Pour le meilleur et pour le pire

Midi, toujours le lendemain du mariage.

Prince ronfle toujours à côté de moi. Je le dévisage, donc débordante d’amour pour mon mari tout neuf.
Damned ! Lui a exactement la même tête qu’hier. Personne ne risque de faire des gorges chaudes à son sujet. C’est vraiment injuste.
Re-damned ! Il est MIDI ? Les invitations précisaient que les festivités autour de mon absence de maquillage et de coiffure commenceraient à 11 heures ! Quel excès d’optimisme. Et le brunch, comme le dîner, a lieu chez mes parents ; ceux-ci nous ont donc explicitement d’être là à l’heure dite. Il y a une heure. Je secoue Prince.

- Mmm ? C’est à quel sujet ?
- Réveille-toi !
Prince me sourit d’un air narquois.
- Tu veux consommer la nuit de noces ?
(Si vous connaissez un couple de jeunes mariés qui, après avoir fait des sourires crispés pendant 12 heures, a trouvé l’énergie de faire autre chose que s’effondrer sur le lit, faites-le moi savoir)
- Réveille-toi, triple buse (il n’est jamais trop tôt pour les petits noms affectueux) ! Il est MIDI !

Lorsque, penauds, nous arrivons enfin sur place, les premiers invités sont déjà partis. Y compris la cousine Amélie. C’est toujours ça de pris.

PS : ceci est le premier article que je rédige depuis qu’on m’a retiré le cerveau la naissance de MiniPrincesse. Un peu d’indulgence sera la bienvenue, chers lecteurs !

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