Magazine

Les trains de nuit, mais des cotons-tige.

Publié le 27 février 2008 par Tachdecaf
Je suis violent.
J'ai de la violence au fond de moi, réprimée, qui sort de temps en temps, souvent l'alcool aidant.
J'ai pu défoncer une trentaine de pare-brise en 1996, dans un parking en sous-sol, place de l'Odéon. Non loin de la statue de Danton, sous laquelle, bac en poche, je pissais sur les gens, avant de leur quémander de l'argent.
J'ai pu casser une vitrine pour y dérober un tableau moche, deux bronzes hideux et quelques argenteries de cheminées du XVIe. J'ai pu me rendre qqs mois plus tard au commissariat rue Mozart, et me faire fouiller le cul. Puis passer en jugement, pour rien, duffle-coat sur les épaules.
J'ai pu gifler ma fille jusqu'à la marquer, pour pas grand chose.
J'ai pu me créer des tics, qui durent, qui pourrissent, qui affaiblissent, par ce trop-plein de violence.
Je me frappais déjà la tête contre les portes, tout petit.
Il y a des morceaux de vie, normal. D'autres, éponge.
Et l'éponge trop pleine devient violente, et cogne. Mais reste souvent éponge.
Action directe, prendre le train, faire chier le monde, casser des voitures, gifler sa fille.
34 ans. Dont au moins la moitié à tenter de réparer. Sans colle.
Se faire bien voir. Se faire estimer. Se faire aimer. Jouer. Jouer. Jouir de jouer. Y arriver, encore une fois. Et déchanter. Tout est trop facile. Il n'y a jamais eu de limites, jamais de douanes, jamais de garde-fous. Agnès Jaoui dans "On connaît la chanson ", alors pourquoi ? Et on essore, et on accumule.
Coups dans les murs. " Bientôt ce sera moi". "mais non". Et pourquoi pas, après tout ? Deux têtes dans un corps unique. Des doigts de musicien comme des battoirs insensibles.
La lutte armée, mais la brosse à ongles.
Les trains de nuit, mais des cotons-tige.
La liberté, mais le tabac.
Envie de provoquer, mais envie d'aimer aussi.
L'alcool.
Le suicide.
Tout ça, à peine un an sur terre.
Rêver d'être un père, souriant et heureux. Mais Janis Joplin aussi.
Fatigué. Optimiste. Un jour, quand je serai grand, je dirai merde et je passerai le permis. En attendant, je vis de rêves et de projets, et le temps passe...


 Les trains de nuit, mais des cotons-tige.  Maodite Verseuse !  Les trains de nuit, mais des cotons-tige.


Retour à La Une de Logo Paperblog