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lettre de Mikis Théodorakis aux peuples d’Europe

Publié le 30 octobre 2011 par Mister Gdec

lettre de Mikis Théodorakis aux peuples d’Europe« au rythme où vont les choses les banques  ramèneront le fascisme sur le continent ».

Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la  Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés  et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le  compositeur Mikis Theodorakis  a appelé les grecs à combattre et mis en  garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques  ramèneront le fascisme sur le continent.

Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a avertit que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant« partenaires européens », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ».

Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi » face à ces « partenaires », alors que le peuple le voit comme « brutal et  offensif ».

Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ».

Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant  républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des  colonels, Théodorakis a également adressé une lettre ouverte  aux  peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux… grecs.

Extraits :

Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe  libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements  lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…)

Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques  étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens  et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a  mené à la crise actuelle.

Il n’y pas d’autre solution que  de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du  développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la  Finance.

Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés,  ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous  les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à  Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie  européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même  générées sous forme de dettes.

Nous ne vous demandons pas  de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire  fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des  concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)

Nous  vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez  aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour.

Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes.

Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons  ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère,  pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.

Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la  transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns  contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. (source

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