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Les marchés et la droite sont contre la démocratie !

Publié le 01 novembre 2011 par Leunamme

Depuis 2 ans, les Grecs subissent plan d'austérité sur plan d'austérité. Les salaires, les retraites, les aides sociales ont été diminués, le nombre de fonctionnaires drastiquement réduits et les impôts de toutes sortes ont subi une augmentation sans précédent, sans oublier les vagues de privatisations. A chaque plan d'austérité décidé par le gouvernement grec, Avec l'aval du FMI, l'UE devait débloquer une aide substantielle. Pourtant, les plans se succèdent, et la Grèce n'en finit plus de s'enfoncer dans la crise et la dette. Il faut croire qu'imposer l'austérité à tout un peuple, ce n'est peut-être pas la solution.

Le plus révoltant dans tout cela, c'est que jamais le peuple grec n'a été consulté. C'est pourtant lui qui va payer les erreurs et les indigences des autres. Depuis 18 mois, il y a eu 13 grèves générales, toutes massivement suivies, toutes accompagnées de manifestations à chaque plus grandes et plus violentes. Attention, qu'on ne s'y trompe pas, les Grecs ne refusent pas de faire des efforts, ils refusent seulement d'être les seuls à les faire. L'Eglise et les armateurs, les plus grandes fortunes du pays, ne sont pas ou peu mis à contribution. Ce que réclament les Grecs dans ces mouvements, ce sont deux choses : des réformes plus justes et validées (ou pas) par référendum populaire.

Après l'accord européen trouvé mercredi, le premier ministre grec a décidé enfin de recourir au référendum. Il faut dire qu'il a de moins en moins les moyens d'y échapper. Ce nouveau impose encore un durcissement des mesures de rigueur. Pire, s'il était adopté, les Grecs sont surs d'en prendre pour au moins dix ans. Le rejet est massif, la colère immense, mais cette fois-ci Papandréou n'est plus certain d'avoir la majorité au Parlement. Il n'a pas d'autre issue que le vote populaire. Terrible choix qu'auront donc les Grecs à faire, entre la faillite de leur pays ou l'austérité et la galère pour 10 ans. Au moins auront-ils enfin le choix, ce qui en démocratie est la moindre des choses.

 Mais visiblement, en Europe, tout le monde est loin d'être de cet avis. A commencer par les marchés. Rappelons quand même cette petite chose : c'est pour contrer la chute des bourses que les Européens, Français et Allemands en tête se sont donnés tant de mal. Peu leur importe le peuple grec dans cette histoire, par contre, une éventuelle faillite des banques qui ont spéculer sur la dette grecque, oui, c'est plus gênant pour ces soi-disants décideurs. Alors forcément, à l'annonce de l'accord de mercredi soir, les bourses ont flambé, pour mieux chuter depuis que Monsieur Papandréou veut recourir au référendum. Un vote démocratique pour une mesure qui implique toute la population ? C'est l'incertitude, autant dire que c'est inconcevable pour ces messieurs. Il suffit d'écouter tous ces économistes de salon, ces éditorialistes politiques qui font la pluie et le beau temps, pour se rendre compte que la démocratie n'est le meilleur système que lorsqu'elle sert à valider les thèses de ces gens.

 Que les marchés soient contre la démocratie, rien de surprenant, après tout, leur boulot c'est de faire de business, peu importe le moyen. Le plus surprenant, c'est quand des politiques s'insurgent contre ce recours au vote populaire. Mais de qui tiennent-ils leur légitimité ces gens-là ? Il est choquant, voire révoltant qu'à peine la décision grecque connue, le président français ait contacté la chancelière allemande, afin de voir quelles mesures prendre pour faire en sorte que le plan puisse être mis en place quoi qu'il arrive. Autrement dit, quel que soit la volonté des Grecs, la France et l'Allemagne vont tout faire pour que l'accord de mercredi soir soit appliqué in fine. Mr Sarkozy n'en est pas à son coup d'essai, il l'a déjà fait. Ne jamais oublier que le traité constitutionnel, refusé par les Français et les Néerlandais existe désormais sous un autre nom et sous une autre forme : le traité de Lisbonne que les peuples n'ont pas ratifié.

S'il faut s'assurer définitivement qu'une partie de la droite n'aime pas le peuple, il suffit de lire cette déclaration de Christian Estrosi, maire de Nice (5ème ville française) et ancien ministre de l'insdustrie  : "Cette décision me paraît incompréhensible. Quand on sait le mal que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont eu à faire adopter ce plan courageux, je déplore cette décision qui me paraît totalement irresponsable de la part du Premier ministre grec. Lorsque l'on est en situation de crise et que d'autres veulent vous aider, il est insultant de tenter de sauver sa peau plutôt que prendre ses responsabilités." Autrement dit, Sarkozy et Merkel sont trop bons et leur volonté ne peut être contestée. Malheureusement pour Mr Estrosi, la France et l'Allemagne restent des démocraties et en 2012 et 2013, Français et Allemands voteront. Pas sûr qu'ils soient du même avis que lui.


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