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Grèce : la duplicité allemande

Publié le 02 novembre 2011 par Hmoreigne

Grèce : la duplicité allemandeL'Allemagne peut faire les gros yeux à la Grèce et lui faire remarquer qu'elle a vécu pendant des années au-dessus de ses moyens. La république fédérale a largement bénéficié de cette situation puisque ses exportations vers Athènes ont atteint en 2010 plus de 5,9 milliards d’euros pour à peine 1,9 milliard d’euros d'importations. Ainsi, Entre 2004 et 2008, près du tiers des commandes d’armement grecques sont revenues à des groupes rhénans. Depuis, la justice allemande s'intéresse aux pratiques qui ont entouré la signature de ces contrats.

Comme seule défense, les intéressés évoquent la nécessité pour décrocher des marchés de s'adapter aux pratiques locales. Les industriels allemands pour battre leurs concurrents notamment français n'ont pas hésité pas à utiliser des moyens peu avouables : dessous de tables, intermédiaires douteux, paiements via des paradis fiscaux …

Le plus aberrant comme l'a dénoncé Daniel Cohn-Bendit au parlement européen c'est qu'Athènes avait pris l’habitude de dépenser chaque année 3 à 4 milliards d’euros en achats d’armement au titre de la menace Turque.

En mars de cette année, commentant l'émergence d'une nouvelle affaire de pots de vin pour une commande de 4 sous-marins au groupe Ferrostaal, le ministre grec de la Défense avait vendu la mèche et ouvertement accusé les entreprises allemandes d'avoir longtemps encouragé la corruption en Grèce.

Mais le recours à des formes de corruption n'était pas l'apanage des seuls marchands d'armes.

Le Temps (Suisse) cite d'autres grands groupes dans le domaine civil : Daimler qui aurait notamment donné des enveloppes d’argent liquide afin de décrocher entre 1998 et 2004 cinq contrats avec l'armée hellénique, la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn qui aurait, versé des pots-de-vin afin de gagner un appel d’offres lié à l’organisation des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, la filiale grecque de Siemens suspectée d'avoir recouru à des caisses noires (près de 35 millions d’euros auraient notamment été payés en toute illégalité à des intermédiaires afin d’obtenir un contrat avec la compagnie publique de télécommunication OTE) enfin, la filiale locale de Puma dont les actionnaires grecs (30% des parts de la société) sont suspectés d’avoir commis une série d’actes criminels.

Et tout cela n'est que la partie émergée de l'iceberg. Il est peu vraisemblable que les grands groupes français aient été beaucoup plus vertueux.


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