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villes de France : le classement du déshonneur

Publié le 02 novembre 2011 par Mister Gdec

villes de France : le classement du déshonneurLe palmarès des villes françaises les plus inégalitaires

source : Observatoire des inégalités

Neuilly-sur-Seine d’un côté, Roubaix de l’autre : deux villes très différentes, mais aussi très inégalitaires. Saint-Nazaire est la plus égalitaire. L’Observatoire des inégalités dévoile le premier classement des grandes villes selon le niveau des inégalités de revenus.

Neuilly-sur-Seine et Paris sont les deux grandes villes françaises les plus inégalitaires en terme de revenus, si on utilise comme mesure l’indice de Gini [Mais les inégalités se creusent aussi par le bas. Ainsi, Roubaix apparaît au troisième rang des villes les plus inégalitaires, toujours selon l’indice de Gini, parce que les pauvres y sont encore plus démunis qu’ailleurs et que s’y maintient également une population aisée (même si cette dernière a peu à voir avec celle de Neuilly-sur-Seine).

Notre classement permet de mieux comprendre la disparité des territoires. Parler des « inégalités » en général, n’a pas la même signification à Sarcelles, à Versailles ou à Pessac. La perception que chacun a des inégalités dépend aussi du territoire où il vit. Attention tout de même. Il s’agit encore de données très rudimentaires, qui invitent à la plus grande prudence. Elles sont en particulier établies avant impôts et prestations sociales, ce qui tend à exagérer les inégalités. On ne sait rien non plus des niveaux de vie réels des très riches, les 5 ou 1 % du haut de la pyramide. Bref : il faut utiliser ces données comme des ordres de grandeurs significatifs d’une situation globale et non les interpréter à la virgule près. Il sera surtout intéressant de mesurer comment ce classement évoluera à l’avenir.

Le classement des villes les plus inégalitaires

Neuilly-sur-Seine (92) est la ville la plus inégalitaire parmi les plus grandes communes françaises, avec un indice de Gini égal à 0,517. Paris (75), Roubaix (59), Perpignan (66) suivent dans ce classement avec des indices respectifs de 0,490, 0,476 et 0,462. Les villes où la répartition des revenus est la moins inégalitaire sont Antony (92), Pessac (33) et Saint-Nazaire (44) avec un indice de Gini compris entre 0,336 et 0,330.

Les villes les plus inégalitaires selon l’indice de Gini

Dépt Indice de Gini *

Les dix villes les plus inégalitaires

Neuilly-sur-Seine 92 0,517

Paris 75 0,490

Roubaix 59 0,476

Perpignan 66 0,462

Béziers 34 0,459

Mulhouse 68 0,449

Nîmes 30 0,448

Strasbourg 67 0,445

Lille 59 0,442

Marseille 13 0,436

Les dix villes les moins inégalitaires

Cergy 95 0,356

Noisy-le-Grand 93 0,355

Cholet 49 0,353

La-Seyne-sur-Mer 83 0,352

Dijon 21 0,348

Brest 29 0,347

Quimper 29 0,336

Antony 92 0,336

Pessac 33 0,335

Saint-Nazaire 44 0,330

* L’indice de Gini compare l’état de la répartition des revenus à une situation théorique d’égalité parfaite. Plus il est proche de zéro, plus on s’approche de l’égalité (tous les individus ont le même revenu). Plus il est proche de un, plus on est proche de l’inégalité totale (un seul individu reçoit tous les revenus).

Source : Insee - DGFiP Revenus fiscaux localisés des ménages. Année des données : 2009,   parmi les 100 plus grandes villes de France.

Les écarts de revenus

Neuilly-sur-Seine (92) et Paris (75) sont les deux premières villes les plus inégalitaires selon l’indice de Gini. On les retrouve dans le classement des dix premières villes où l’écart absolu (c’est-à-dire calculé en euros) entre les revenus mensuels des 10 % les plus modestes et des 10 % les plus riches sont les plus élevés. Les habitants de Neuilly-sur-Seine les plus aisés touchent 9 417 euros de plus que leurs concitoyens les plus modestes, soit près de 11 fois plus. A Boulogne-Billancourt, l’écart de revenus est de 5 068 euros, à Paris, de 4 988 euros. Roubaix (62), classée parmi les communes les plus inégalitaires selon l’indice de Gini, fait partie des dix villes où l’écart absolu de revenus est le plus faible avec 2 012 euros. L’écart le moins élevé concerne Sarcelles (95) : il est de 1 888 euros, soit un rapport de 1 à 7 entre les plus pauvres et les plus aisés.

Les villes les plus inégalitaires selon l’écart de revenu entre les individus les plus pauvres et  les plus riches

Dépt Revenu mensuel maximum des 10 % des individus les plus modestes (en euros) Revenu mensuel minimum des 10 % des individus les plus riches (en euros) Ecart (en euros) Rapport

Les dix villes les plus inégalitaires

Neuilly-sur-Seine 92 975 10 392 9 417 10,7

Boulogne-Billancourt 92 794 5 862 5 068 7,4

Paris 75 482 5 469 4 988 11,4

Levallois-Perret 92 826 5 567 4 740 6,7

Rueil-Malmaison 92 1 006 5 239 4 233 5,2

Versailles 78 1 024 5 215 4 191 5,1

Saint-Maur-des-Fossées 94 888 4 974 4 086 5,6

Courbevoie 92 699 4 758 4 059 6,8

Issy-les-Moulineaux 92 877 4 879 4 002 5,6

Asnières-sur-Seine 92 514 4 249 3 735 8,3

Les dix villes les moins inégalitaires

Drancy 93 358 2 579 2 221 7,2

Cholet 49 562 2 771 2 209 4,9

Saint-Nazaire 44 519 2 689 2 170 5,2

Calais 62 109 2 233 2 124 20,5

Saint-Denis 93 216 2 320 2 104 10,7

Roubaix 59 10 2 022 2 012 210,9

Tourcoing 59 262 2 240 1 978 8,6

Vénissieux 69 242 2 212 1 970 9,1

Aubervilliers 93 203 2 127 1 924 10,5

Sarcelles 95 315 2 203 1 888 7,0

Source : Insee - DGFiP Revenus fiscaux localisés des ménages. Année des données : 2009,   parmi les 100 plus grandes villes de France.

Pauvreté et richesse

Neuilly-sur-Seine (92) arrive encore en tête avec 10 392 euros si l’on considère le revenu mensuel minimum des 10 % des individus les plus riches. Boulogne-Billancourt (92) est en seconde position avec un revenu de 5 862 euros, soit près de deux fois moins qu’à Neuilly-sur-Seine. Les dix premières villes où les riches sont les plus riches sont exclusivement situées en région parisienne.

Ce sont principalement des villes de province du Nord et du Sud de la France qui abritent les personnes les plus pauvres comme Roubaix (59), Perpignan (66), Béziers (34), Calais (62). Roubaix affiche pour les 10 % des individus les plus pauvres un revenu mensuel maximum de 10 euros [2]…un revenu aux antipodes des 10 392 euros de Neuilly-sur-Seine. Perpignan, Béziers, Calais et Nîmes (30) suivent de près Roubaix avec un revenu mensuel maximum pour les 10 % les plus pauvres, allant de 68 à 169 euros. Certaines de ces villes font partie des plus inégalitaires selon l’indice de Gini car y vit aussi une population relativement aisée.

2]…un revenu aux antipodes des 10 392 euros de Neuilly-sur-Seine. Perpignan, Béziers, Calais et Nîmes (30) suivent de près Roubaix avec un revenu mensuel maximum pour les 10 % les plus pauvres, allant de 68 à 169 euros. Certaines de ces villes font partie des plus inégalitaires selon l’indice de Gini car y vit aussi une population relativement aisée.

2]…un revenu aux antipodes des 10 392 euros de Neuilly-sur-Seine. Perpignan, Béziers, Calais et Nîmes (30) suivent de près Roubaix avec un revenu mensuel maximum pour les 10 % les plus pauvres, allant de 68 à 169 euros. Certaines de ces villes font partie des plus inégalitaires selon l’indice de Gini car y vit aussi une population relativement aisée.

La pauvreté et la richesse dans les grandes villes françaises
Unité : euros

Les dix villes où les pauvres sont les plus pauvres

Dpt Revenu mensuel maximum des 10 % des individus les plus modestes (1er décile)

Roubaix 59 10

Perpignan 66 68

Béziers 34 92

Calais 62 109

Nîmes 30 169

Saint-Quentin 02 198

Marseille 13 199

Aubervilliers 93 203

Lille 59 207

Avignon 84 208

Les dix villes où les riches sont les plus riches

Dpt Revenu mensuel minimum des 10 % des individus les plus riches (9e décile)

Neuilly-sur-Seine 92 10 392

Boulogne-Billancourt 92 5 862

Levallois-Perret 92 5 567

Paris 75 5 469

Rueil-Malmaison 92 5 239

Versailles 78 5 215

Saint-Maur-des-Fossées 94 4 974

Issy-les-Moulineaux 92 4 879

Courbevoie 92 4 758

Antony 92 4 520

Source : Insee - DGFiP Revenus fiscaux localisés des ménages. Année des données : 2009,   parmi les 100 plus grandes villes de France.

Les revenus médians

Les dix premières villes où le revenu médian mensuel par habitant est le plus élevé sont aussi celles où les riches sont les plus riches. C’est le cas notamment de Neuilly-sur-Seine (92) avec un revenu médian de 3 656 euros, de Boulogne-Billancourt (92) avec 2 508 euros, de Rueil-Malmaison (92) avec 2 490 euros mensuels.

La région parisienne apparait comme celle qui concentre une grande partie de la richesse en France. Mais une partie de cette région est aussi touchée par la pauvreté. Le revenu médian mensuel par habitant est très faible à Saint-Denis (93), et à Sarcelles (95), respectivement 980 et 992 euros. Parmi les autres dix grandes villes les moins riches, le revenu médian oscille entre 1 140 euros à Perpignan (66) et 786 euros à Roubaix (59). Trois des dix villes les plus inégalitaires sont classées parmi les dix villes les moins riches : Perpignan (66), Béziers (34) et Mulhouse (68), communes où se concentrent une grande pauvreté mais aussi de la richesse.

Les villes les plus riches selon le revenu mensuel médian par habitant
Unité : euros

Dépt Revenu mensuel médian

Les dix villes les plus riches

Neuilly-sur-Seine 92 3 656

Boulogne-Billancourt 92 2 508

Rueil-Malmaison 92 2 490

Levallois-Perret 92 2 429

Versailles 78 2 426

Issy-les-Moulineaux 92 2 360

Antony 92 2 350

Saint-Maur-des-Fossées 94 2 333

Courbevoie 92 2 306

Paris 75 2 052

Les dix villes les moins riches

Perpignan 66 1 140

Béziers 34 1 124

Pantin 93 1 112

Calais 62 1 107

Mulhouse 68 1 091

Vénissieux 69 1 068

Sarcelles 95 992

Saint-Denis 93 980

Aubervilliers 93 886

Roubaix 59 786

Source :  Insee - DGFiP Revenus fiscaux localisés des ménages. Année des données : 2009,   parmi les 100 plus grandes villes de France.

La méthodologie utilisée
 Nous avons retenu dans notre classement les 100 villes les plus importantes par leur population. Nous les avons ensuite classées selon l’indice de Gini, l’écart et le rapport entre le revenus des plus riches et des plus pauvres, le revenu médian mensuel, le revenu minimum des 10 % les plus riches et maximum des 10 % les plus pauvres. Les données utilisées sont des données fiscales de l’Insee. Elles ne comprennent pas les impôts payés et les prestations reçues. Elles tendent donc à exagérer les écarts en surestimant les revenus réels des plus riches et en minimisant ceux des plus pauvres.

[1] L’indice de Gini mesure la répartition des revenus. Il est compris entre zéro et un. Plus il est proche de zéro, plus on tend vers une égalité parfaite c’est-à-dire que tous les individus ont le même revenu. Plus il est proche de un, plus la situation est inégalitaire. L’inégalité est totale à un : un individu détient tous les revenus.

[2] Attention, ce chiffre est hors prestations sociales.


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