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Le Rugby au Japon – Focus sur la Top League 2011-12

Publié le 03 novembre 2011 par Sudrugby
Le Rugby au Japon – Focus sur la Top League 2011-12

George Gregan a joué 4 ans pour Suntory

Le Top 14 est aujourd’hui, d’après les experts, devenu le meilleur championnat du monde, devant le Super 15, tout cela grâce notamment à l’arrivée massive de grands joueurs venus de l’hémisphère sud depuis de nombreuses années. Mais il est un autre championnat actuellement qui attire aussi de grands joueurs, la Top League, le championnat d’élite de rugby japonais. Comme le Top 14, il se compose de 14 clubs mais dont, seuls les quatre premiers du classement en fin de saison participent aux phases finales. La Top League est un championnat récent (crée en 2003), voulu par la JRFU (Japan Rugby Football Union), autrement dit la fédération de rugby japonaise, pour doter son rugby d’un championnat d’élite professionnel (dont il ne disposait pas encore) afin d’élever le niveau global du rugby nippon et de permettre ainsi sur le long terme au XV des Cherry Blossoms de devenir une sélection avec laquelle compter sur la scène internationale.

Le Rugby au Japon – Focus sur la Top League 2011-12

Ma'a Nonu, une pige aux Black Rams avant les Blues

En Top League ainsi que dans les championnats des divisions inférieures (ligues régionales), les clubs représentent des entreprises et non des villes. Ainsi on peut retrouver des clubs représentant un fabriquant de voitures, une caserne de pompiers, une école, la police d’une ville, voire même un régiment militaire! Au Japon, les joueurs sont donc salariés pour l’entreprise dans laquelle ils jouent. Même en Top League, les joueurs japonais doivent consacrer 15% de leur temps de travail à l’entreprise, seuls les joueurs étrangers étant considérés comme totalement professionnels. Trois grosses catégories de joueurs étrangers foulent actuellement les pelouses japonaises:

1) Les joueurs en fin de carrières qui viennent ici pour des gros salaires et se faire plaisir, en grosse majorité d’hémisphère sud (exemple récent: George Smith)

2) Les joueurs jeunes originaires de l’hémisphère Sud, qui viennent chercher du temps de jeu qu’ils n’ont pas forcément dans les grands championnats, le Super 15 par exemple (exemple: Timothy Bateman, 24 ans)

Le Rugby au Japon – Focus sur la Top League 2011-12

Todd Clever avec Suntory après son passage aux Lions

3) Les joueurs provenant de championnats étrangers inférieurs à la Top League, venus pour progresser, en grosse majorité des sud-coréens, mais aussi des Américains, Chinois, Portugais… (exemples: l’américain Todd Clever, le sud-coréen Senghyuk Ahn)

Grâce à l’arrivée massive de ces joueurs étrangers et notamment des stars de l’hémisphère sud, le niveau global de la Top League est monté. A l’heure actuelle, trois clubs ont le niveau Top 14 (pour se maintenir en Top 14, pas le niveau de Clermont ou de Toulouse bien sûr). Les Suntory Sungoliath (coachés par Eddie Jones), les Toshiba Brave Lupus et les Panasonic WildKgnihts. Les autres clubs ont un niveau de Pro D2.

Malgré l’élévation de son championnat d’élite, le rugby japonais souffrent de plusieurs choses:

- Son manque d’infrastructures. En effet, le rugby au Japon est très en retard dans ce domaine au contraire du base-ball et du football. Ainsi, en ligues régionales (équivalent pro d2/fédérales), de nombreux matchs se font sur terrains neutres. Et pour certains matchs, on joue tout simplement sur du sable…

- Sa faible médiatisation. Contrairement au base-ball et au football, le rugby n’est pas diffusé sur des chaînes publiques. La Top League et la sélection nationale sont ainsi diffusés sur une chaîne privée (J-Sports 1, sur ESPN), ce qui limite le développement du rugby au Japon. Seule exception récente, le premier match de la coupe du monde pour les japonais, Japon-France, avait été diffusé sur une chaîne publique, mais ce fût le seul…

- Une faible affluence. Les rencontres de championnat en Top League attirent un faible public (en moyenne 5 000 spectateurs par match). Seul les phases finales attirent plus de monde (14 000 spectateurs pour la dernière finale de Top League en 2011). En ligues régionales, cela attire évidemment encore moins de monde. En comparaison le rugby à l’Université est très suivi et pour la finale du championnat universitaire, on compte pas moins de 40 000 personnes!

Le Rugby au Japon – Focus sur la Top League 2011-12

Brad Thorn terminera sa carrière à Fukuoka

- Le rugby n’est pas le sport roi au Japon malgré plus de 120 000 licenciés. Il souffre en effet de la concurrence du base-ball, du combat de sumo ainsi que depuis une dizaine d’années du football. En effet, le rugby qui était plus populaire que le football pendant très longtemps au Japon, a vu les choses s’inverser depuis la Coupe du monde 2002.

Au final, le rugby monte en puissance au Japon grâce à son championnat professionnel et à l’arrivée massive de grands joueurs étrangers, qui élèvent le niveau de la Top League et apportent leur expériences au japonais. Mais la concurrence des autres sports phares ainsi que la non diffusion du rugby japonais sur ses chaînes publiques freinent son développement qui est malgré tout en marche. Le Japon est un pays de rugby depuis plus d’un centenaire et il faudra compter avec ce pays dans les “grandes nations” d’ici une dizaine d’année.

Voici la liste des joueurs étrangers dans les 14 clubs de Top League pour la saison 2011/2012:

Coca-Cola West Red Sparks (Fukuoka)
Timothy Bateman (NZL) – Jonathon Fa’amatuainu (SAM) – Angus McDonald (NZL) – Lelea Paea (AUS) – Kyul Kim (CDS)

Fukuoka Blues Sanix (Munakata, Fukuoka)
Karne Hesketh (NZL) – Tafai Ioasa (NZL) – Jake Paringatai (NZL) – Brad Thorn (NZL) – Mahe Tuvi (TON) – Shin Dongwon (CDS) – Choi Kijoon (CDS)

Honda Heat (Suzuka, Mie)
Hayden Triggs (NZL) – Daniel Linde (AUS) – Rodney So’oialo (NZL) – Tapuosi Pongi (TON) – Tyrone Smith (AUS) – Bryce Robins (NZL) – Kim Yonug Geun (CDS) – Yang Young Hun (CDS)

Kintetsu Liners (Higashiōsaka, Osaka)
Fa’atonu Fili (SAM) – Rico Gear (NZL) – Jeffrey Ierome (NZL) – Lua Lokotui (TON)

Kobelco Steelers (Kobe)
Fraser Anderson (NZL) – Nathan Anderson (NZL) – Josh Blackie (NZL) – Peter Grant (AFS) – Jason Kawau (NZL) – Pasuka Mapakaitolo (TON) – Scott McLeod (ECO) – Hrishikesh Pendse (IND) – Wang Sibo (CHI)

NEC Green Rockets (Abiko, Chiba)
Dean Budd (NZL) – Nili Latu (TON) – Hottie Louw (AFS) – Cameron McIntyre (NZL) – Nemani Nadolo (FIJ) – Anthony Tuitavake (NZL) – Sungku Park (CDS) – Senghyuk Ahn (CDS)

NTT Docomo Red Hurricanes (Osaka)
Mitchell Chapman (AUS) – Iongi Sioeli (TON) – Moliteika Taito Inoke (TON) – Stephen Setephano (NZL) – Hamish Gard (NZL) – Mils Muliaina (NZL)

NTT Shining Arcs (Ichikawa City, Chiba)
Sosene Anesi (NZL) – Fotu Auelua (SAM) – Taka Crawford Aston (NZL) – Darren Murphy (AUS) – JP Nel (AFS) – Isaac Ross (NZL) – Craig Wing (AUS)

Panasonic WildKgnihts (Ōta, Gunma)
Mike Delany (NZL) – Nicholas Ealey (NZL) – Jaque Fourie (AFS) – Daniel Heenan (AUS) – Sam Northon-Kgniht (AUS) – Hamish Paterson (NZL) – Hendrik Tui (NZL) – Yougnam Yu (CDS)

Ricoh Black Rams (Setagaya, Tokyo)
Michael Broadhurst (NZL) – Tamati Ellison (NZL) – Rocky Havili (NZL) – Marc Le (NZL) – Daniel Peters (NZL) – Emosi Kauhenga (TON) – Roy Kinikinilau (TON) – Ma’a Nonu (NZL) – James Haskell (ANG)

Suntory Sungoliath (Fuchū, Tokyo)
Fourie du Preez (AFS) – Peter Hewat (AUS) – Tusi Pisi (SAM) – Danie Rossouw (AFS) – George Smith (AUS) – Todd Clever (USA) – Shinji Gen (CHI)

Toshiba Brave Lupus (Fuchū, Tokyo)
Steven Bates (NZL) – Neil Brew (NZL) – David Hill (NZL) – Bernie Upton (NZL) – Daiuke Estrella (USA) – Nataniela Oto (TON)

Toyota Verblitz (Toyota, Aichi)
Orene Ai’i (NZL) – Stephen Alan (AUS) – Stephen Brett (NZL) – Brett Gillespie (AUS) – Hayden Hopgood (NZL) – Api Naikatini (FIJ) – Steven Yates (NZL) – Dustin Cooper (AUS)

Yamaha Jubilo (Iwata, Shizuoka)
Jerry Collins (NZL) – Male Sau (NZL) – Deryck Thomas (FIJ) – Tane Tu’ipolotu (NZL) – Moses Tuiali’i (NZL)


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