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Test de Deus Ex : Human Revolution

Publié le 03 novembre 2011 par Axime
Test de Deus Ex : Human Revolution

En l'an 2000, Deus Ex a quelque peu révolutionné le genre FPS en y incorporant des éléments issus du monde RPG. Acclamé par la critique, la réalisation d'Ion Storm est très rapidement devenue culte pour bon nombre de joueurs. Après un deuxième épisode nommé Invisible War plutôt décevant, pourtant réalisé par le même studio, l'annonce d'un troisième volet a empli les fans d'envie et de craintes. Ne vaut-il mieux pas arrêter les frais et laisser la licence tranquille ? Telle est la question que beaucoup se sont posés. Deus Ex : Human Revelation a donc la lourde tâche de redorer le blason acquis il y a plus de dix ans, et c'est le studio Eidos Montréal qui s'y colle, le tout édité par Square Enix. Mission réussie ?

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Il était une fois...
Detroit, 25 ans avant les évènements du premier Deus Ex. Les progrès de la science et de la technologie font qu'il est désormais possible, moyennant finances, de se faire poser des augmentations physiques et mentales visant à améliorer les capacités de l'individu. Ce procédé fait polémique et divise les foules : globalement, il y a les pro qui se font augmenter à tout va et qui crient haut et fort qu'il s'agit de l'avenir, et les anti, ayant des propos xénophobes envers l'autre camp et enchaînant manifestations en tout genre pour protester contre le caractère contre-nature de ces modifications physiques. Adam Jensen est un ex-flic chargé désormais de la sécurité de Sarif Industries, société leader de ce marché. Plutôt réservé quant aux supposés bienfaits des augmentations, c'est par la force des choses qu'il se verra à son tour transformé. En effet, une attaque du siège de Sarif Industries le laissera à la limite de la mort, et seule la greffe d'implants et prothèses pourra le sauver. Six mois plus tard, une seconde attaque visant une usine de Sarif Industries est lancée, à la suite de laquelle Adam partira à la découverte du commanditaire de ces actions. Cette quête le conduira dans les villes de Detroit, Montréal et Hengsha où il découvrira un complot bien plus grand qu'il ne pouvait l'imaginer.


Deux Ex a toujours combiné les genres, et c'est encore le cas aujourd'hui. Mélange de FPS, de RPG en monde ouvert et d'infiltration, il ne suffit pas de tirer sur tout ce qui bouge pour trouver une clé qui ouvre une porte pour terminer le niveau. Le jeu nous offre à chaque fois la possibilité de boucler de plusieurs façons une mission : la méthode gros bourrin du genre "je prends le plus gros fusil et je fonce dans le tas", la manière ninja consistant à ne pas se faire repérer, la méthode "je pirate tout le système informatique pour récupérer les informations nécessaires", la méthode "je trouve une solution à laquelle même les développeurs du jeu n'y ont pas pensé"... Si la manière forte a pour avantage de passer relativement facilement, à condition d'être bien armé, de savoir viser et de se mettre à couvert le plus souvent possible, l'approche furtive apporte un intérêt particulier dans la mesure où les phases d'infiltration sont bien pensées et agréables à jouer. Et c'est toujours jouissif d'arriver sans bruit derrière un garde et le neutraliser d'un coup. Dans les faits, on passe beaucoup de temps accroupi à se cacher derrière des éléments du décor, en appuyant sur une touche pour se glisser vers un abri distant ou en la maintenant appuyée pour passer sur une autre face de la cachette. Au final, on se déplace aisément sans se faire repérer. Et si l'envie vous prend, vous pourrez soit assommer les gardes trop gênants, soit carrément les tuer. Ne pas oublier ensuite de cacher le corps pour ne pas attirer l'attention. Il est par ailleurs possible de finir le jeu sans tuer aucun ennemi, exception faite des boss. Il faudra par contre choisir le bon chemin pour passer le plus inaperçu possible et éviter de se retrouver coincé au détour d'un couloir et où le moindre mouvement provoquerait l'arrivée d'une flopée de gardes.

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Je suis Dieu
Bien sûr, tout ceci sera facilité par l'obtention d'augmentations. Et là, on rentre dans le côté RPG du titre. En effet, ces dernières s'acquièrent grâce à des points d'expérience glanés en fonction des actions effectuées : mission réussie sans se faire repérer, objectifs secondaires atteints, documents secrets découverts... Chaque passage de niveau se concrétise par le gain de points d'amélioration, également achetables dans les cliniques en quantité limité, à dépenser pour l'acquisition de modification aux effets allant de l'accroissement de l'espace de l'inventaire à l'invisibilité en passant par la possibilité de courir plus vite et plus longtemps. Les augmentations améliorent en réalité les capacités de la partie du corps à laquelle elles sont rattachées : les jambes pour la course, la peau pour la furtivité, les bras pour le déplacement d'objets lourds, le cerveau pour les capacités sensorielles, tout est lié à un membre ou un organe. Chacun est donc libre de choisir son évolution en fonction de ses préférences de jeu. Et il est important de bien choisir car vu le nombre, il sera difficile de tout acquérir, à moins de réaliser toutes les quêtes secondaires et tous les objectifs proposés. On se rapproche sur ce point de l'univers RPG avec les orientations spécifiques à la classe du personnage.


Un autre aspect issu du monde du jeu de rôle est présent dans Deus Ex, il s'agit des phases d'exploration et de dialogue. Il est possible de parler à presque n'importe quel personnage, et dans le cas de conversations plus cruciales à l'avancée de l'histoire, un dialogue à choix multiples s'engage. Même si les réponses n'influent que peu sur la suite de l'histoire, sauf sur la fin du jeu et en dehors des missions facultatives qui se verront impactées par les choix effectués, les dialogues gagnent en interactivité, ce qui n'est pas un mal. Cependant, il est dommage que la synchronisation des lèvres soit si imparfaite. C'est d'ailleurs par ces phases de dialogues que l'on pourra découvrir des quêtes annexes qui apportent des pierres supplémentaires au scénario et feront gagner quelques points d'expérience en cas de réussite. Comme pour le reste, les quêtes secondaires ne seront pas limitées à un seul chemin menant à la réussite, et le dénouement sera également soumis au choix du joueur. Il est par exemple possible de terminer une quête en tuant une personne précise ou bien en aidant à son arrestation, trouver ou non certaines informations et j'en passe. Il est à noter que ces missions ne pourront toutefois pas toujours être réalisées immédiatement, il faudra parfois avoir effectué certaines augmentations pour pouvoir franchir un passage ou pirater le système d'ouverture d'une porte. Le choix des compétences à acquérir en priorité est donc à faire en prenant en compte la volonté de réaliser ces différentes quêtes.


En parlant de piratage, il se symbolise par un mini-jeu où il faut parcourir un réseau informatique nœud par nœud pour arriver jusqu'à l'objectif sans se faire repérer par le serveur central. Une idée de gameplay qui s'avère bien sympathique ce qui est plutôt une bonne chose compte tenu du nombre de terminaux à pirater. Ces phases d'intrusion sont utiles pour débloquer un système de sécurité, contrôler des caméras et tourelles de défense ou obtenir des informations comme des codes pour ouvrir une porte. Il arrivera même parfois que le piratage d'un ordinateur permette d'obtenir un e-mail donnant des informations capitales, terminant ainsi immédiatement la mission en cours. Il ne sera donc pas inutile d'améliorer ses compétences dans ce domaine, surtout pour ceux qui privilégient la furtivité à la destruction massive.


Ceux qui choisiront la manière forte pourront compter sur un arsenal relativement complet allant du pistolet 10mm au fusil d'assaut en passant par le fusil à pompe et les grenades. Il est également possible de modifier les armes grâce à des objets trouvés dans un casier au détour d'un vestiaire, permettant de réduire le recul, améliorer la puissance ou encore la précision. Bien sûr, cet arsenal ne servirait à rien sans quelques gunfights bien prenants, où les ennemis arrivent en masse. Il est néanmoins dommage que l'IA ne leur permette pas plus de manœuvres de contournement. Au mieux, vos assaillants arriveront droit sur votre cachette, mais la plupart du temps, ils restent à l'abri et vous canardent sans relâche. Attention toutefois, leurs tirs sont d'une précision redoutable et quelques balles suffisent à provoquer la mort d'Adam. Il est donc fortement conseillé de ne pas trop se mettre à découvert et préférer les petites salves bien placées. Dans certaines situations, leur hostilité ne sera pas immédiate, les potentiels ennemis vous demanderont tout simplement de partir, mais n'hésiteront pas à faire feu à la moindre résistance.

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Il vit que c'était beau
Côté graphique, on est dans le bien mais pas top. Pour un jeu de deuxième moitié de 2011, on pouvait s'attendre à mieux. Pas qu'il soit moche, mais en comparaison des dernières sorties du moment, Deus Ex : Human Revolution fait pâle figure, techniquement parlant. C'est principalement le cas sur la version console du jeu. Les textures manquent un peu de détails et l'animation des personnages n'est pas des plus réussies, notamment pendant les phases de dialogues. Pourtant, la mayonnaise prend malgré tout et cela grâce à des effets d'ombres et de lumières efficaces dans des environnements bien conçus. La direction artistique fait des merveilles et on se retrouve plongé dans un monde qui paraîtrait presque réel. Le level design efficace fait qu'on s'immerge facilement dans cet univers punk qui regorge mine de rien de pas mal de petits détails et clins d'œil discrets à des films, livres ou autres jeux vidéo. Quant à la musique, elle s'adapte si bien qu'elle fait partie intégrante de l'ensemble. Discrète mais présente, on ne la remarque pas forcément mais son absence se ressent. Il ne s'agit pas de grands thèmes épiques mais plutôt de musiques d'ambiance participant grandement à l'immersion. En bref, l'ambiance se pose et on ne prête finalement pas plus attention que ça aux défauts techniques.
Deus Ex : Human Revolution dispose d'un background poussé. L'univers qui y est décrit est riche et on le découvre petit à petit au gré des pérégrinations entre deux missions. Que ce soit en écoutant les conversations ou en lisant les nombreux journaux électronique disséminés un peu partout, on en apprend vite un peu plus sur l'univers qui nous entoure. Même si ces informations ne sont pas utiles pour le cheminement de l'histoire, elles participent grandement à l'immersion et on se surprend à perdre des dizaines de minutes à chercher de quoi en savoir plus.


La durée de vie du titre est quant à elle plutôt bonne. Il faut compter entre quinze et vingt heures pour terminer la trame principale et environ le double pour tout fouiller de fond en comble. La difficulté globale du jeu vient renforcer ce sentiment, car comme expliqué plus haut, les ennemis sont dignes des meilleurs tireurs d'élite, et il ne sera pas rare de devoir recommencer de nombreuses fois un passage avant de s'en sortir. Les boss en feront également rager plus d'un. Ils sont souvent puissants et si votre arsenal n'est pas adapté ou suffisamment fourni, vous allez en baver. Il faut néanmoins bien garder en tête que si un chemin paraît trop compliqué, il existe très probablement un autre moyen de passer.


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