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L'honneur perdu de Georges Papandréou dans la crise grecque

Publié le 05 novembre 2011 par Francisrichard @francisrichard

Parlement-grec.jpgLe référendum, par lequel Georges Papandréou voulait consulter le peuple grec sur son asservissement à l'Union soviétique européenne, n'aura pas lieu, comme la guerre de Troie, revue et corrigée par Giraudoux.

Il aura suffi à Papandréou d'agiter ce mistigri - donner la parole au peuple grec, qui est le premier intéressé à son destin - pour que se déchaînent contre lui tous ceux qui en Eurocratie ont peur des démentis populaires.

Les dernières fois que les eurocrates ont permis à des peuples de s'exprimer ils ont reçu des gifles sur une joue. Ils sont d'autant moins enclins à tendre l'autre qu'ils ne veulent pas entendre non plus parler des racines chrétiennes du continent...

La comédie du renoncement démocratique grec s'est déroulée en cinq actes, ce qui est d'un classicisme trivial :

Acte 1 : L'échec calamiteux de l'Etat-Providence grec est devenu patent et préfigure celui des autres Etats-Providence européens

Acte 2 : Par une belle nuit d'automne les dirigeants de ces Etats-Providence accouchent au forceps d'un accord pour sauver leurs fesses 

Acte 3 : L'impopulaire Papandréou propose de demander au peuple de se prononcer sur cet accord dans les urnes plutôt que dans la rue

Acte 4 : Les dirigeants des autres Etats-Providence convoquent l'imp(r)udent et lui demande de renoncer à cette drôle d'idée

Acte 5 : Papandréou n'écoutant que la voix de ses maîtres renonce et obtient la confiance de ses pairs pour éviter à tous le verdict populaire

Tout est bien qui finit bien ...sauf que l'Etat-Providence grec fera de toute façon faillite, tôt ou tard... et les autres aussi.

Dans cette histoire, Papandréou, discrédité, aura perdu son honneur. S'il était sincère quand il voulait demander son avis au peuple grec, il aura montré qu'il était incapable de tenir tête à ses maîtres européens. S'il ne l'était pas, il se sera révélé maître-chanteur hors pair pour obtenir la confiance de son parlement [la photo provient d'ici].

Dans cette histoire les dirigeants de l'Union soviétique européenne auront montré qu'il ne fallait pas leur mettre le nez dans leur caca anti-démocratique. On sait que d'entendre ce que veulent les peuples est le cadet de leurs soucis. Fonctionner par diktat est chez eux seconde nature. Ce n'est donc qu'une nouvelle confirmation de leur constante imposture... 

Un dessin de cette semaine de Mix et Remix ici dans L'Hebdo du 3 novembre 2011, résume bien la situation avant ce piteux dénouement. Il a pour titre : Grèce : annonce d'un référendum sur la dette ; et sous-titre : Nicolas Sarkozy consterné. Un personnage dit à l'autre : "... leur gouvernement veut demander son avis au peuple..." L'autre (Nicolas Sarkozy ?) lui répond : "... ces Grecs n'ont rien compris à l'Europe..."

Et d'aucuns voudraient que la Suisse adhère à cette Europe-là !

Francis Richard  


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