La journée des écoliers

Par Maigremont

C'est l'ami Pierre qui recevait mercredi midi chez lui avec comme thématique la Bourgogne.

Les vins sont servis à l'aveugle accompagnés du repas.

Premier vin, bu pour lui même en apéritif. Le nez est fait de fleurs blanches, de bergamote avec une pointe fumée mais aussi de brioche. La bouche est grasse, corpulente et assez longue. Le milieu est boisé et la finale citronnée. On commence déjà sous les meilleurs hospices avec ce Puligny-Montrachet 2004 de Louis Carillon.
Certains lui trouvent un petit défaut, moi pas vraiment : j'aime bien, il faudrait être difficile.

          

Le vin suivant s'accordera à merveille avec les St Jacques écumes de noisettes. "Là, ça parle fort !" Jolies notes oxydatives pour démarrer, mais aussi de caramel salé. En bouche c'est riche tout en longueur, fait d'un fruit bien mur. C'est superbement équilibré. On a passé la vitesse supérieure avec ce Meursault 2003 "les Chevalières" de Jean-François Coche Dury. Premier "JFCD" et pas déçu. Vraiment à l'image de ce que je m'en faisais. Dire que ce n'est que le "simple village".

Les rouges maintenant pour accompagner un poulet fermier et quelques pommes de terres non épluchées du jardin. Une bouteille débouchée sur le tard dont le nez fait immédiatement penser à un vin sudiste. Tout rentre ensuite "dans l'ordre" avec un joli cassis profond et un boisé fin. La bouche donne l'impression d'être dirigée, conduite par un fruit riche. Certains lui ont reproché un boisé appuyé : je ne suis pas d'accord, d'autant que son géniteur a utilisé 20 % de bois neuf. Pierre a fait le coup d'une bouteille que je lui avait offert il y a quelques mois. Je ne l'ai pas reconnu cet Auxey-Duresses 2005 1er cru "Le Val" du domaine Vaudoisey-Creusefond. Et je confirme tout le bonheur éprouvé en le dégustant au domaine (et du coup encavé) en octobre dernier. C'est toujours 10,50 € : donné !

      

Le vin suivant présente une robe légèrement évoluée. Le  nez est un peu plus fin et évolué que l'Auxey, présentant des arômes mi fruits (cassis, pruneau) mi animal (cuir). Il y a un petit côté alcooleux qui me dérange. En bouche c'est long, mais il y a une trâme végétale qui me dérange également dans ce Nuits St Georges 1er cru 2002 du domaine Prieuré Roch. Pas conquis, désolé.

Une bouteille rebouchée et à demie entammée arrive sur la table. C'est Laurent qui propose ce vin. Il a été ouvert la veille. Rien à voir avec le thème du jour, mais juste pour le plaisir de la découverte. Nez sur un registre levurien, de cidre, pas très agréable au début, ça s'arrange un peu ensuite pour livrer quelques notes de fraises. La bouche par contre est des plus gourmandes, proposant de délicats arômes de fraise encore. Il est pas mal ce Vin de Table "LR06", (comprenez millésime 2006) "la Guerrerie" du clos du Tue-boeuf en Cheverny

Le fromage : Conté et Côtes du Jura 2003 de chez Jean Macle ! Que dire ? Que ces petites notes de noix fraîches, de pommes vertes avec cette bouche fluide mais généreuse associée au Conté affiné c'est le pied ! C'est efficace, suivant un accord classique mais que j'affectionne particulièrement. TOP

   

Le dessert ? Une poêlée de pamplemousses roses et chinois avec quelques lamelles de mangue. Le dernier vin qui l'accompagne offre un rôti des plus avenant mêlant finesse et citron confit. La bouche est joliment équilibrée grâce à une liqueur riche soutenue par une acidité élevée. Finale d'un grand éclat grâce  au retour des agrumes confits. Très beau vin, vif sans lourdeur. C'est un sauternes du Château de Malle 2001.

Un déjeuner doté d'excellents vins, soigneusement choisis par Pierre, l'homme au Tee-shirt (365 jours par an) qui aime la bourgogne plus que tout. Merci encore pour ta générosité.