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Top14 : Paris, magic à nouveau ?

Publié le 06 novembre 2011 par Lben

Chronique du lundi 7 novembre 2011.

Paris a réalisé une belle performance face à Clermont, l’ogre de ce début de saison. Est-ce que cela veut dire que le club est reparti vers le haut ? A voir. Analyse…

Un match référence pour la suite :

Il est toujours important de réussir un match plein qui permet, en plus de la victoire du moment, de bâtir pour la suite. Les joueurs prennent confiance en leur moyen et l’entraîneur peut s’appuyer dessus pour augmenter les objectifs en termes de jeu. En battant Clermont, l’équipe qui avait gagné à Toulon et au Racing-Métro, les Parisiens n’ont pas fait que se rassurer, ils ont aussi posé une pierre pour leur futur en montrant des choses intéressantes.

Premier élément positif, le comportement du 5 de devant. Face aux colosses Auvergnats, les Stadistes ont bien répondu présent. Une mêlée qui réussi à récupérer des pénalités, une touche avec beaucoup de possibilités, Papé, Moster et Palmer, Rabadan voire Parisse, et surtout de l’engagement dans le combat sont autant de points positifs. Autant l’an dernier, le 5 de devant tenait sur… 5 joueurs, autant cette année, avec les arrivées de Wright, Moster, De Malmanche, en plus de la montée en puissance des Slimani, Sampere et Flanquart, le Stade Français peut espérer durer toute la saison et même être performant face aux meilleures équipes.

La performance de la charnière Dupuy ( puis Fillol ) – Contepomi dans l’organisation du jeu a permis à l’équipe de jouer en avançant et de prendre de vitesse son adversaire sur les extérieurs. Il faut dire que l’Argentin a réalisé son meilleur match depuis 2 ans, histoire de faire oublier son drop comique de la semaine dernière. S’il reste à ce niveau pour le reste de la saison, le Stade Français pourra mieux varier son jeu et poser des problèmes à la défense adverse dans l’alternance. A la mêlée, le problème sera plus de gérer la quantité et la qualité avec Dupuy, Fillol et Kelleher, 3 joueurs qui peuvent amener beaucoup à l’équipe, à condition qu’ils ne se marchent pas sur les pieds et que leur concurrence ne pollue pas le quotidien de l’équipe.

La ligne de trois-quarts pose question mais le repositionnement de Paul Williams au centre amène des réponses intéressantes. Celui qui est l’arrière de l’équipe Samoane a montré toutes ses qualités de joueur de rugby à un poste qu’il découvre. Sa créativité est l’élément manquant à une ligne de trois-quarts qui, l’an dernier, n’avait pas de fil conducteur. Avec Contepomi en 10 qui attaque la ligne, Williams en 13, des ailiers incisifs et un arrière qui apporte un plus dans la ligne d’attaque, le Stade Français retrouve une certaine cohérence. Il manque, encore, un centre perforateur au côté de Williams. Tiesi ? Valençon ? A Christophe Laussucq de trouver le joueur qui fera oublier le départ de Mathieu Bastareaud.

Une victoire en trompe l’oeil :

Attention à ne pas s’emballer après un succès, certes, probant mais encore unique. L’an dernier, à la même époque, le Stade Français avait corrigé Toulouse de la même manière. Et, pourtant, cela n’avait pas permis à l’équipe de décoller et de réussir une saison constante. Alors, il faut se montrer prudent. Les Parisiens ont bénéficié de conditions idéales pour réussir un match plein : 1er match de la saison au Stade de France, l’obligation de gagner pour remonter au classement face à un adversaire qui n’avait pas la même pression et qui avait, déjà, un peu la tête au démarrage de la HCup la semaine prochaine, la possibilité de marquer rapidement un essai sur une faute grossière de défense, sont autant d’éléments qui ont permis aux Parisiens de se sublimer et de remporter brillamment ce match. Le véritable enseignement de cette rencontre, comme lors de la Coupe du Monde avec l’équipe de France, c’est que la détermination des joueurs fait toujours la différence. Le rugby reste un sport d’envie et, ce samedi, les Parisiens avaient définitivement plus envie de remporter ce match que leur adversaire.

Le problème, c’et que l’envie des Parisiens ne sera pas toujours supérieure à celle de leurs opposants. Et ce, notamment, lorsqu’il s’agira de retourner à Charlety, stade qui ne procure pas naturellement ce petit plus de motivation décisif. Les joueurs Stadistes seront définitivement guéris lorsqu’ils seront capables de réaliser ce type de performance : envie, détermination, capacité de prendre l’adversaire à la gorge, dans n’importe quel contexte et face à n’importe quel adversaire. Et c’est là qu’intervient la mauvaise nouvelle de la journée. Avec seulement 63 000 spectateurs, la moyenne des spectateurs au Stade de France est fortement en baisse par rapport aux autres saisons, ce qui est normal au vu des résultats sportifs de la saison dernière. Mais ce qui risque de limiter de plus en plus le nombre des rencontres organisées au Stade de France. Du coup, les joueurs ont intérêt à être capable de remporter les matchs à Charlety, qui va, encore pour quelques temps, rester leur terrain d’accueil.

Le rôle de Ledesma :

L’arrivée de Mario Ledesma, comme entraîneur des avants, coïncide avec les 2 premières bonnes performances de cette équipe au niveau du combat, à Toulouse et au Stade de France. Même s’il est trop tôt pour tirer des conclusions, il est certain que le Stade Français a besoin de retrouver le goût pour le combat et que l’Argentin peut amener beaucoup à ce niveau-là. Un des problèmes à la base de l’inconstance de cette équipe l’an dernier venait de son incapacité à s’appuyer sur un pack fort et structuré qui lui assure une base de lancement constante d’une rencontre à l’autre. Avec un recrutement densifié à ce niveau-là, il devrait naturellement y avoir du mieux cette saison. Mais le combat, c’est avant tout la tête et l’envie. Il faut que les Parisiens retrouvent un homme qui les fédère derrière cette motivation commune à prendre le dessus sur leurs adversaires. Ce peut-être leur capitaine mais ce doit surtout être leur entraîneur. Et, à ce niveau-là, Mario Ledesma a montré qu’il pouvait tenir ce role sur un terrain et, donc, logiquement, aussi, sur la touche, dans l’accompagneent de ses joueurs.

Il est important à Paris, dans un contexte d’entraînement et de vie au quotidien plus difficiles qu’en province, que les énergies soient bien canalisées et fédérées autour d’un même objectif, la performance de l’équipe. Le renforcement du staff avec l’arrivée récente de Mario Ledesma va totalement dans ce sens. Il suffit de se rappeler ce qui s’est passé à Toulouse, lorsque l’équipe était en situation d’échec. L’arrivée d’Yannick Bru et l’effort mis sur la conquête et le jeu d’avant a permis aux Toulousains de redevenir champion de France la saison suivante. Paris est loin d’en être là mais l’arrivée d’un technicien du jeu d’avant, ancien talonneur, est sûrement un bon moyen de redonner à l’équipe de la force et la capacité d’enchainer des victoires.

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