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Banderille n°375 : Fêtons-tous son Chevènement ! (Air connu)

Publié le 06 novembre 2011 par Toreador

Amis de la Démocratie, bon Dimanche

Qui craint le grand méchant loup, c'est p'tête vous, c'est pas nous…

Un peu pitoyable, la manière dont la Gauche a critiqué maladroitement l'annonce de la candidature de Jean-Pierre Chevènement. Ouh, le vilain, il ose se présenter sans s'être d'abord plié aux jeux d'Intervilles organisés par le PS il y a un mois. Le Mouvement des Citoyens perd son brevet de citoyenneté : diviseur ! disperseur ! vilain !

Bonjour, le sens de la démocratie ! La plus belle phrase – éclairante – est d'Arnaud de Montebourg : «Le mieux, ce serait que François Hollande reprenne une partie de ses idées», et ainsi «de rendre inutile la candidature de Jean-Pierre Chevènement». En démocratie, il n'y a ni vote, ni candidat inutile. 

C'est curieux cette manie qu'ont les grands candidats de vouloir, à Gauche comme à Droite, faire le ménage parmi les petits candidats. Autant organiser un seul second tour – ou un duel sur le pré -, si c'est pour n'avoir sur la ligne de départ que Sarkozy et Hollande, et deux témoins. C'est comme si le PS faisait un merveilleux lapsus révélateur en flinguant le premier tour des élections présidentielles pour mieux favoriser ses primaires. 

En plus, Hollande et Sarko n'ont pas visiblement intégré que plus il y a de candidats, moins il y a de chances qu'un 3ème homme vienne effectivement éliminer l'un d'eux au premier tour des présidentielles. En flinguant Borloo, Villepin, Morin, Chevènement, les deux compères créent un bel espace pour Bayrou, et tous ceux qui chercheront un peu de diversité. 

Usé, vieilli, fatigué

D'autant que nous sommes loin de la situation qui prévalait en 2002, lorsque Jospin avait été éliminé : la Gauche ne sort pas de cinq années d'exercice du pouvoir cogéré avec la Droite ; le candidat de Gauche est "tout-neuf" et vient d'être sacré par le peuple de Gauche ; et surtout, surtout, Chevènement est retiré des camions, a pris dix ans, et ne bénéficie plus de l'aura qu'il avait acquis lors de son dernier passage au gouvernement. 

Il se trouve que j'ai récemment dîné avec Jean-Pierre Chevènement, ainsi que quelques privilégiés. J'ai trouvé un homme éteint dont l'horloge s'était arrêté à Maastricht, extrêmement réaliste sur la situation mais aussi découragé, voire pessimiste. A trois reprises, je lui ai demandé : mais si vous êtes élu, que ferez-vous. Et rien n'est venu. 

Non, Chevènement n'est pas un danger pour Hollande, loin de là. Il affaiblira un peu Mélenchon, Marine Le Pen, voire Boutin, mais il ne fera pas 5%, sauf à moderniser radicalement sa pensée pour la rendre plus ouverte sur l'avenir. Il a 72 ans, quand même. Seule consolation : pour Juppé, en 2017, qui aura le même âge…

Chevènement

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