Jean-Martin Aussant a annoncé le 19 septembre dernier la fondation d’Option nationale, un tout nouveau parti souverainiste. Pour plusieurs souverainistes (notamment moi), il s’agit d’une excellente nouvelle compte tenu du climat qui sévit actuellement à l’intérieur du cercle politique provincial. Cependant, la simple création d’un nouveau parti politique ne certifie rien en ce qui à trait à la réalisation de l’indépendance. Au cours de ce billet, je vais expliquer mon opinion face aux bienfaits que le Web pourrait avoir sur le succès de l’Option nationale. J’espère qu’il pourra ouvrir les yeux à certains et peut-être servir dans la construction de ce parti.
Situation actuelle
Actuellement, la politique provinciale nage dans des eaux troubles. Aux dernières élections provinciales en 2008, 57,3% des Québécois sont allés aux urnes pour user de leur droit de vote. Parmi la population absente, on peut observer qu’une grande quantité de personnes qui n’ont plus aucune confiance envers le système politique actuel, surtout des jeunes de 18-35 ans. Malheureusement, rien ne semble démontrer une tendance à la hausse de l’intérêt public, surtout suite aux divers dossiers chauds traités abondamment dans les médias. La population se sent dépourvue d’outils pour changer les choses, alors que le gouvernement au pouvoir ne fait rien pour changer les choses. Le Parti québécois également fait parler de lui, fait soulever le scepticisme des gens. Comme l’a dit Aussant lors de sa démission du PQ:
« Je ne pense pas que Pauline Marois soit la chef que les gens veulent suivre pour que le Québec devienne un pays. Je pense que Mme Marois doit penser à la cause souverainiste d’abord. » – Jean-Martin Aussant
Ces paroles, plusieurs dans la population en sont persuadés depuis longtemps. Selon moi, à l’Assemblée nationale, on doit en parler tout bas. Pauline Marois ne me représente pas du tout et sa manière de faire, que ce soit dans le cadre de la souveraineté ou d’autres projets, me repousse. Lors de l’annonce de la fondation de l’Option nationale par Jean-Martin Aussant, on apprend à la suite que l’exécutif du Parti québécois de Nicolat-Yamaska (le comté de Aussant) démissionne pour aller rejoindre Aussant. Pourquoi?
À mon avis, c’est parce que ces personnes connaissent bien M. Aussant. Elles savent qu’il est une personne compétente, de coeur et de convictions. Bien qu’il parle souvent avec un ton humble dans ses diverses interventions politiques, il est une personne réaliste, respectueuse qui n’a pas peur de dire son opinion. Il est peut-être inconnu de plusieurs, mais je suis convaincu qu’il a tout le potentiel pour amener le Québec à la souveraineté.
Raisons d’utiliser le Web
Le Web est un environnement qui a la capacité de faciliter plusieurs choses, alors qu’il peut en complexifier d’autres. Dans le cas d’Option nationale, je vois plusieurs bonnes raisons d’utiliser l’Internet pour aider la réalisation du but premier du parti.
En voici quelques-unes qui sont pertinentes à mes yeux:
- Faciliter la communication : L’Internet est un excellent canal pour diffuser de l’information, tout en permettant de rejoindre une grande masse de personnes facilement et à très faible coût. Dans le cas d’un nouveau parti politique, il s’agit d’un excellent moyen de se faire connaître. Il donne également la possibilité de limiter les intermédiaires entre l’émetteur et le récepteur, favorisant donc l’intégrité du message. Pour diffuser un message sur la souveraineté, il est facile d’informer les citoyens québécois et de protéger le message de toute teinte que pourrait donner un journal ayant une allégeance politique divergente.
- Faciliter l’interaction : La population est affectée par les décisions politiques. Grâce au Web, celle-ci à la possibilité d’en apprendre davantage sur l’actualité et de donner son avis. Suite à cet exercice, les politiciens peuvent (et doivent) effectuer une « veille politique » pour en savoir davantage sur la réception des actualités politiques auprès de la population, pouvant s’en servir pour mieux représenter leurs intérêts. Cette considération de l’avis populaire ramène le peuple québécois à la table des décisions et peut selon moi augmenter l’intérêt des Québécois pour la politique (donc augmenter le taux de participation).
- Favoriser le partage d’information : Non seulement les internautes se sentent concernés par l’actualité, mais ils ont également la possibilité de participer à la propagation du message en retransmettant l’information à leurs contacts par bouche à oreilles, que ce soit physiquement ou par les outils offerts sur le Web.
- Valoriser la transparence : Le fait de faire un effort pour rendre l’information accessible sur le Web démontre une volonté d’informer le public. Celui-ci, ayant une plus grande accessibilité à l’information, peut aller chercher l’information qui l’intéresse et se sent donc plus en confiance vis-à-vis la politique et les décisions.
Bien entendu, le Web peut apporter plusieurs avantages. Afin d’atteindre ces avantages, il est nécessaire d’utiliser les bons outils et d’intégrer le tout de manière adéquate, sans quoi le résultat pourrait s’avérer partiel ou totalement différent.
Outils disponibles
Il existe plusieurs outils permettant d’atteindre les divers avantages énumérés ci-haut. En voici une courte liste:
- Site Web : L’incontournable, soit la création d’un site Web pour le parti politique. Grâce à un site Web, il est facile de partager de l’information, du contenu interactif, de suivre les statistiques, de susciter l’adhésion et de relier aux divers comptes sociaux sur le Web. Cet outil est non négligeable et il est déjà utilisé par la majorité des partis politiques. Il est également intéressant d’intégrer les diverses fonctionnalités qu’offrent les médias sociaux de manière efficiente. Je mets de l’accent sur le terme « efficient », car beaucoup trop de sites intègrent de manière très mauvaise les médias sociaux, perdant toute leur utilité. Le but est de susciter l’interaction de manière simple, efficace et non intrusive. Placer tous les boutons existants de médias sociaux n’aura pas l’effet escompté, perdant la puissance que peuvent apporter ces outils.
- Facebook : Probablement le réseau social le plus connu par le public et le plus utilisé. Selon les statistiques de la compagnie, le réseau comporte 750 millions utilisateurs actifs au total, dont 3,7 millions d’utilisateurs au Québec seulement. La possibilité de créer une page pour communiquer plus facilement avec son public cible, de commenter l’information, de partager l’information, de suivre les statistiques d’utilisations, de promouvoir à l’aide de publicité, de partager du contenu interactif sont certaines des nombreuses fonctions à disposition. Pour la mobilisation populaire, c’est un impératif.
- Twitter : Le média social consacré au microbloggage arrivant vraisemblablement en deuxième après Facebook. Il est facile de communiquer et d’interagir avec un grand bassin d’utilisateurs. Bien que Facebook demeure primordial, l’utilisation de Twitter demeure également intéressante, bien qu’elle soit un segment totalement différent.
- Vidéos : L’utilisation de vidéos est une excellente façon de transmettre un message. Dépendamment de leur réalisation, ce médium peut captiver l’attention plus facilement et ajouter un caractère humain à l’interaction en ligne. Les sites comme YouTube, Dailymotion ou Vimeo permettent de partager facilement le contenu interactif créé. Celui-ci peut être relayé facilement sur les différents médias sociaux et sur le site Web.
Exemple concret: Campagne de Obama aux États-Unis
La stratégie Web que le clan Obama a utilisée est probablement une raison significative de son succès. Voici quelques chiffres tirés Igor Beuker de viralblog.com:
- 5 millions de supportaires sur les médias sociaux;
- 200 000 évènements populaires ont été planifiés en lien avec la campagne;
- 400 000 articles sur des blogues ont été rédigés;
- 35 000 groupes de volontaires ont été créés;
Ces statistiques sont très parlantes. L’effet d’une campagne sur le Web est souvent exponentiel si elle est gérée de façon appropriée. Vous pouvez voir ci-dessous un graphique largement répandu dans les médias du nombre d’amis sur le réseau social MySpace entre Obama et McCain.
Le nombre d’amis MySpace de Obama était largement supérieur à celui de McCain octobre 2008. Il est important d’interpréter cette information de manière adéquate. L’avantage d’avoir une large banque d’amis est que ces personnes reçoivent les actualités de la campagne de Obama sur leur fil de nouvelles, pouvant donc être à jour sur les développements et facilitant la participation. Il peut être utilisé comme indicateur de satisfaction et d’indicateur de propagation du message.
Ce graphique généré par AdultAddCoach et basé sur des données du 5 novembre 2008 démontre très bien la position de Obama sur Facebook face à John McCain. Une grande quantité de supportaires, une grande quantité de contenu dans le moteur de recherche interne de Facebook et une activité supérieure. À l’heure actuelle, le compte Facebook de Barack Obama compte 23 236 557 supportaires.
Utilisation actuelle de M. Aussant
De son côté, Jean-Martin Aussant est un utilisateur occasionnel de médias sociaux. Il a un compte actif sur Facebook et également sur Twitter. Bien que la fréquence de ces interventions ne soit pas nécessairement régulière comme plusieurs peuvent le faire, la qualité de ses messages est très grande et poignante: il va directement à l’essentiel.
Plusieurs personnalités publiques ne vous répondront pas si vous les contactez que ce soit par courriel ou via les médias sociaux. Dans le cas de Aussant, il répond de son mieux aux interactions des utilisateurs. C’est une excellente chose et très souhaitable pour garder ce sentiment de proximité et d’importance auprès des citoyens. Selon moi, Option nationale doit se doter d’un système de communication similaire, de manière à respecter les utilisateurs qui ont de l’intérêt pour la politique et qui souhaitent s’impliquer davantage.
De plus, un nouveau site Web semble être en cours pour représenter Aussant sur le Web (aussant.com). Du côté d’Option nationale, il est primordial d’avoir un site Web pour faciliter l’accès à l’information. C’est également une façade accessible pour les citoyens curieux et pour les médias conventionnels.
Médias conventionnels
Bien entendu, il ne faut pas négliger les médias conventionnels. Ceux-ci ont la possibilité d’apporter le message à une tout autre partie de la population. Bien qu’il soit plus difficile de contrôler le message qu’en utilisant les technologies qu’offre le Web, elle peut rejoindre une plus grande masse de personnes qui, de son côté, peut aller chercher davantage d’information sur le Web.
Conclusion et rectification
J’ai commencé a écrire ce message au cours du mois de septembre. Depuis ce temps, il a été en attente principalement à cause de la charge de travail que l’université avait sur mon quotidien. Depuis le 22 septembre (date à laquelle j’ai débuté la rédaction), il y a eu plusieurs changements, notamment la création du nouveau site d’Option nationale (http://www.optionnationale.org/) ainsi que le site de Jean-Martin Aussant (http://www.jeanmartinaussant.org/). Les sites apportent de l’information intéressante aux utilisateurs. La possibilité de participer sur le site d’Option nationale est intéressante et nous pouvons effectivement voir une tentative d’intégration des médias sociaux. Cependant, il serait nécessaire de faire attention aux bogues dans l’interface qui pourraient en ralentir certains et penser davantage à l’intégration du pouvoir des médias sociaux. Plusieurs sites sur le Web en font l’intégration, mais rares sont ceux qui en retirent un potentiel réel. C’est un très bon début pour Option nationale, mais il ne faut pas s’arrêter là! Également, il y a certaines vidéos de Aussant sur YouTube qui sont très intéressantes et faciles à partager. Une très bonne utilisation du médium. Afin d’améliorer le potentiel, il serait intéressant de prendre le temps de sélectionner un titre porteur pour chaque vidéo, une description ainsi que des métadonnées représentatives.
J’ai hâte de voir le futur d’Option nationale! Nous avons clairement un parti fort intéressant qui se forme et qui gagne a être connu davantage.