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Dépendance à l'alcool (article 125)

Publié le 27 octobre 2011 par Snorounanne

veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai et pour les nouveaux lecteurs, lire le descriptif, merci.

Mettre toutes les chances de son côté

Essayer d'arrêter est inutile. Cela ne vous avantagera en rien de dire: j'ai essayé d'arrêter de fumer, de boire, de trop manger... Vous démontrez seulement l'intention et non la détermination d'une action. Alors, personne ne vous gratifiera pour avoir juste essayé, dites-vous cela.

Après avoir passé des heures entre des tasses de café et à diagnostiquer les interludes de chaque action concernant Genny et le père de Gabriel Fraser, nous en étions arrivés à... à rien... finalement. Nous ne pouvions pas boucler l'affaire tant que cette affaire ne sera pas élucidée par des experts.

Mais, nous avions tous les trois raisonnés que l'histoire d'enlèvement ne se rapportait pas à ce tueur en série n'ayant pas encore été épinglé par la police. Et je leur avais caché... je ne leur avais pas tout dit au sujet de mon cartable rouge, vous savez. Je veux dire par là que je leur avais laissé croire qu'il avait été détruit dans les flammes de cet incendie. Et le Centre en Parapsychologie, par ailleurs, avait eu les mêmes informations dans l'autre semaine précédente.

La confiance en moi était donc à fleur de peau. Méfiance et prudence en tout temps. Comme des proies lancées dans la jungle camouflée de millier de prédateurs. Vers qui se tourner pour en être épargné?

Mais... le plus sérieux dans cet épisode est que vous vous demandez, mesdames et messieurs, ce que j'ai pu répondre à la lettre d'Emily? Cette courte lettre dénouant un langage d'amour. Êtes-vous des rêveurs de roman d'amour? Parce que... parce que si tel est le cas, vous allez trouver le temps long et peut-être que vous n'êtes pas patients. Soyez-le.

 

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Dédé et... mais oui! Qui c'est lui?

Xavier Valois - Et je vais souffler sur la chandelle pour que les trois petites soeurs aperçoivent la lumière et qu'elles se réchauffent de l'autre côté.

Dédé - C'est bien, fiston.

Xavier Valois - Papa?

Dédé - Oui?

Xavier Valois - Quand est-ce que maman reviendra?

Dédé - Xavier... Je t'ai expliqué.

Xavier Valois - Oui mais,...

Dédé - C'est l'heure de dormir. Allez bonhomme! (l'embrassant sur le front) Bonne nuit.

Xavier Valois - Bonne nuit. (Dédé éteignait la lumière et fermait la porte)

 

Vous êtes surpris? Moi, je le suis! Qui aurait pu croire que Dédé, mon vaillant partenaire de travail, mon ami depuis le décès d'Albert, serait un papa? Qu'il serait un père de famille? Il ne m'en a jamais parlée. Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il cherche de droite à gauche ou de gauche à droite, une compagne. Mais... qu'il ait un enfant? Ah mais je sais... je ne suis pas supposée de le savoir étant donné que c'est moi la source des informations, de l'actualité, je peux écrire et faire semblant que je ne le sache pas hen?

Comme dans les émissions de télé, comme dans les films. Les premiers à apprendre une nouvelle, ce sont les personnes devant le petit et le grand écran!

Par une journée d'automne, ce lundi 24 octobre, bénéficiant de quelques belles heures de liberté avant de passer en ondes, une idée comme tant d'autres brusquait mon intérieur. Celle d'aller sonder un cimetière.

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Tous les cimetières se ressemblent... m'enfin pour les morts, il n'y en a pas.

Je me recueillais devant une pierre tombale...

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Vous vous souvenez?

snorounanne - (parlais à la tombe) Je sais parfaitement et clairement que tu es ailleurs, Marcy. Il n'y a que cette apparence de chair et d'os. C'est inhabituel chez moi de venir poser les pieds sur les lieux de corps morts enterrés. Je le fais pour une seule raison. (moment de silence) Indique-moi où est ta soeur, Genny, je t'en prie. (un recueillement de 19 minutes et 4 secondes. Puis, je me tirais de ces lieux glacials)

 

Inévitablement, nous croisons sur nos chemins de fidèles êtres...

 

Emily Bordeleau - Pardonne-moi, c'est... Dédé. Il m'a dit,...

snorounanne - Ma foi, si je paranoïais, je dirais que vous me traquez, Dédé et toi. Ou dois-je plutôt déduire que vous êtes mes protecteurs?

Emily Bordeleau - Il a insisté. (voyait mon visage s'interroger) non, pas insisté. Il m'a demandé d'aller te chercher, cela t'évitera de rappeler un taxi.

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Bien entendu... j'étais ravie qu'elle soit là.

snorounanne - Il m'avait proposé de me conduire ici. Je sentais le besoin d'être seule, d'y aller seule. C'est fait à présent. Et... j'apprécie que tu sois venue. Je commençais à frissonner. (clin d'oeil)

Emily Bordeleau - Oh, tu as froid? On peut aller prendre un petit café, qu'est-ce que t'en dis?

snorounanne - (jetais un oeil sur ma montre) Tu es libre pour combien de temps?

Emily Bordeleau - (regardait l'heure sur sa montre) zut! Ça nous donnera peu de temps. Je dois rencontrer quelques chroniqueurs pour le magazine Clin d'Oeil. On arrête chez Tim, on commande à l'auto. Ça te va?

snorounanne - Très bien! (sourire aux lèvres)

 

La voiture roulait en direction de TVA.

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À l'intérieur de la voiture. Je souriais et je ne savais pas trop la raison. 

Emily Bordeleau - Tu as, paraît-il, rencontré une dame, la semaine passée.

snorounanne - Dédé t'a raconté, j'en étais certaine. T'a-t-il aussi dit que ce n'était pas un rendez-vous galant?

Emily Bordeleau - Ah non.

snorounanne - C'en était également pas un. J'ai revu madame Pouliot, docteure Pouliot, en parapsychologie. Non... elle n'est pas ma psy. Elle fait partie de l'association des parapsychologues de Montréal.

Emily Bordeleau - Pourquoi elle ne serait pas ta psy? Tu sais, c'est chose courante d'avoir son propre psy dans sa vie.

snorounanne - Je ne veux pas que tu penses que j'ai un suivi médical quel qu'il soit. Je ne suis pas la plus saine d'esprit, je l'avoue. Mais, j'ai toujours eu horreur de faire face aux médecins de tous genres.

Emily Bordeleau - Il n'y a pas de honte d'avoir un médecin ni un psy. Tiens, si ça peut te soulager, pendant la grossesse de Cassandra, j'ai vu trois psychologues. Donc, un des trois, je consulte encore.

snorounanne - Tu vois un psy?

Emily Bordeleau - La grossesse de Cassandra a été fort difficile. Cela nous a presque coûté une séparation. Je ne supportais pas de la voir en douleur et d'ailleurs... sa santé était précaire. Et l'est toujours. J'ai fait, de plus, un burnout. Je travaillais des 80 heures par semaine. Tu vois le portrait?

snorounanne - Ouais... (tout petit silence) Jacob, il va bien? Est-ce que lui et Karo se voient?

Emily Bordeleau - Non. Seulement à l'école. J'ai su que la mère de Karo était de retour. Alors, ça s'est bien déroulé, d'après ce que mon fils me parlait.

snorounanne - Je ne sais pas. Je n'ai pas eu de nouvelles. Si madame Dubois est rentrée chez elle, sa cure a été une réussite. Tu n'as jamais pensé d'inviter la petite Karo chez toi pour une demi-journée. Jacob et elle sont des amis. Ils doivent sûrement s'ennuyer l'un de l'autre.

Emily Bordeleau - Puisque tu le mentionnes, j'y songerai pour le prochain weekend. Je partirai tout le reste de la semaine et devine un peu vers quelle destination?

snorounanne - Tu pars encore?

Emily Bordeleau - Eh oui. Pour la Turquie. Il y a eu un terrible séisme dimanche dernier et on m'a qualifiée de bonne photographe pour y aller. (silence entre nous) T'inquiète... je serai extrêmement prudente.

snorounanne - (sortant de la lune) Je sais que tu l'es.

 

Lundi 24 octobre 2011

L'émission d'Humour vous proposera un entretien avec une dame ayant consommé beaucoup d'alcool pour presque tout perdre.

Heure - 16:30

Après les pauses commanditaires, nous étions de retour en ondes pour la seconde moitié de l'émission et pour le second sujet: dépendance à l'alcool.

snorounanne - Rebonjour mesdames et messieurs. Pour la deuxième tranche de notre émission, nous aborderons le sujet de l'alcoolisme. Cette forme de dépendance. C'est quoi la dépendance à l'alcool ou si vous préférez, l'alcoolo-dépendance est l'incapacité du sujet à s'abstenir de consommer sous peine de souffrance physique et/ou psychique.

- On ne parle plus d'alcoolique mais de trouble biopsychosocial ou de maladie alcoolique multifactorielle. L'alcoolo-dépendance est due à une relation de cause à effet comprenant 3 points : tout d'abord, l'alcool, l'environnement et l'individu. Les différentes consommations d'alcool sont:

- Non-usage : celui qui ne consomme pas du tout d'alcool. Il peut être soit primaire (n'ayant jamais consommé) ou secondaire (ayant arrêté de consommer). Usage à moindre risque : n'entraînant ni complications somatiques, ni dommage pour autrui. Usage à risque : alcoolisation ponctuelle ou régulière dont la consommation est supérieur aux normes de l'O.M.S. et non associé à un dommage médical, psychique ou social.

- Usage nocif : caractérisé par au moins un dommage d'ordre médical, psychique ou social avec absence de dépendance. Dépendance: Caractérisée par une perte de la maîtrise de consommation et ayant une souffrance physique et/ou psychique.

 

- Nous allons passer cette demi-heure avec madame Sylvie Demers. Elle nous partagera son vécu face à l'alcool. Madame Demers, bonjour.

Sylvie Demers - Bonjour madame d'Humour.

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Petit changement à cet effet. Nous diffusions l'émission dans le studio des Nouvelles TVA.

snorounanne - Madame Demers, quand et pourquoi avez-vous commencé à boire?

Sylvie Demers - J'ai commencé à boire petit à petit, à l'âge de 14 ans. À l'âge de 23 ans, j'avais une entreprise de carrelage. C'étaient les bonnes années. Au début, l'entreprise tournait bien, tout le monde était content de moi, l'argent coulait à flots. Je n'avais donc pas trop de soucis à me faire.
Quand on possède une PME, les occasions de se retrouver dans des clubs sont nombreuses. Je buvais donc régulièrement avec mes clients et l'apéro tous les jours à 11h30. Au départ, c'était pour le côté convivial. Mon père était alcoolique. Cela a pu aussi être un facteur.

snorounanne - Quelle a été votre consommation d'alcool au début et par la suite?

Sylvie Demers - Ma consommation s'est faite petit à petit. Au début, c'était simplement l'apéro avec des clients ou des copains copines. Et, au fur et à mesure, j'avais besoin de boire de plus en plus pour me sentir bien. Il me fallait le premier verre à 9h00 le matin sinon j'étais en manque. Toutes les occasions, bonnes ou mauvaises, étaient prétextes à boire. Je supportais beaucoup. J'en suis arrivée, dans les dernières années de dépendance, à boire 5 litres de vin rouge par jour. C'était un engrenage. 
 

snorounanne - Quel genre d'alcoolique étiez-vous?

Sylvie Demers - J'étais une alcoolique pacifique. Je ne m'énervais jamais. J'étais très gentille. Quand mon mari me demandait quelque chose, je ne le lui refusais jamais. 

snorounanne - Combien d'années avez-vous passées en étant dépendante de l'alcool? 

Sylvie Demers - J'ai vécu avec l'alcool au quotidien depuis l'âge de 14 ans jusqu'à 28 ans. J'ai aujourd'hui 42 ans et je suis sobre depuis 13 ans.
  

snorounanne - À partir de quel moment êtes-vous devenue dépendante? 

Sylvie Demers - À partir du moment où il fallait que je boive pour me sentir bien. Le moment où le vin a dirigé ma vie, j'étais prise par l'alcool, tout le reste ne valait rien. Je ne voyais plus le temps, ni le soleil et j'étais devenue insensible aux saveurs. 

snorounanne - Pour ne pas couler, si vous le voulez bien, nous passerons à quelques pauses commerciales et reviendrons pour faire suite, mesdames et messieurs. À plus.  

Vous prenez un verre pour cette pause? Allons... prendre un verre, ce n'est pas mal. Tout dépend de ce qui vous y verserez dans ce verre... Et 3-2-1! Nous revenons face aux caméras.

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Intelligemment, je n'oublie en rien la présentation de l'émission

snorounanne - Pour nos téléspectateurs qui viennent d'ouvrir leurs téléviseurs, nous parlons de la dépendance à l'alcool et pour ce faire, madame Demers, avec nous pour cette demi-heure, elle nous raconte son histoire. Dites? Et comment réagissait votre entourage?

Sylvie Demers - À l'époque, l'alcoolisme était vraiment un tabou. Pour mon mari, c'était une honte de vivre avec une conjointe dans cette situation. Vis-à-vis des autres, sa femme n'était pas alcoolique. Il était devenu co-dépendant à l'alcool. Il se rendait bien compte de mon état. Il a menacé de partir.
Mon fils aussi essayait de me faire prendre conscience. J'allais le voir jouer au baseball mais, bien sûr, je passais beaucoup de temps à la cantine. Si bien qu'à la fin du match, il partait tout de suite.

- Il ne voulait pas me voir ivre. Au travail, j'avais droit à quelques remarques de mes employés par rapport à mes petits yeux le matin. Ils m'ont même demandé de faire les séances de travail dans la matinée car l'après-midi, je n'étais plus en état pour les diriger.
Malgré cela, je continuais à boire. Je me considérais comme normal. Les autres étaient dans le tort. Je n'avais pas du tout conscience de mon état.

snorounanne - Comment tournait votre entreprise pendant ces années?

Sylvie Demers - J'ai commencé à négliger mon entreprise. Je n'assumais plus mes responsabilités. C'est l'alcool qui me commandait. De plus, je recherchais des personnes comme moi, c'est-à-dire des alcooliques, les seules personnes qui, à mes yeux, étaient normales. J'ai mis l'entreprise au fond du trou, au bord de la faillite. 

snorounanne - Avez-vous eu des ennuis de santé liés à votre consommation?

Sylvie Demers - Oui. Je ressentais beaucoup de fatigue. J'ai eu des crises de goutte. J'avais souvent mal à la tête et à l'estomac. Mes visites chez le médecin devenaient régulières. J'ai fait un calcul : j'ai coûté 75,000$ à la société pendant mes 5 dernières années en tant que dépendante. Et, après mon rétablissement, en 10 ans, je n'ai pas coûté un sou.

snorounanne - C'est de l'argent, ça madame! Et vous, comment vous êtes-vous sortie de cet engrenage? 

Sylvie Demers - J'ai eu le déclic à 27 ans et demi, alors que j'étais dans un club avec un de mes employés. Il était 8h55 du matin. Je lui ai dit qu'il ne me restait plus que cinq minutes avant de pouvoir boire mon premier verre de vin. Là, il m'a fait remarquer que je devais avoir un problème avec l'alcool. J'ai commencé à me poser des questions et pris conscience de ma maladie. J'ai décidé alors d'aller à l'hôpital pour un sevrage, c'est-à-dire d'arrêter net à l'aide de substituts pour éviter les crises de manques.

- Pendant mon séjour à l'hôpital, j'ai eu la visite d'un groupe contre la toxicomanie et on m'a conseillé de suivre une cure chez les AA. Encouragée par mon mari et mon fils, j'y suis allée pendant 5 semaines. Il y avait une bonne structure d'écoute. J'ai été bien encadrée par une psychothérapeute qui a su me comprendre. Je suis ressortie de cette cure plus solide et depuis lors, je n'ai plus bu un verre d'alcool. 

snorounanne - Qu'est-ce qui a été le plus dur au moment de votre prise de conscience? 

Sylvie Demers - Entre mon séjour à l'hôpital et ma cure, il y a eu une semaine. Ça été très dur. Je devais éviter les occasions de boire.
J'avais honte. Mais le 50 % du travail était déjà fait en prenant conscience de ma maladie. 

snorounanne - Votre famille a-t-elle été soulagée de vous voir sobre?

Sylvie Demers - Bien sûr. Mais mon mari a fait une dépression après ma sortie de cure car, auparavant, j'étais toujours d'accord avec lui.  Mais ce n'était plus l'alcool qui dirigeait à présent, c'était moi.
Ce changement n'a pas été facile pour lui. Maintenant, en famille, il y a davantage de dialogue. S'il y a un problème, on en parle... 

snorounanne - On dit qu'un alcoolique l'est toute sa vie malgré l'abstinence. Qu'en pensez-vous? 

Sylvie Demers - Il faut bien faire la différence entre l'abstinence et la sobriété. L'abstinence, c'est ne plus boire d'alcool. Mais la sobriété, c'est plus que ça. C'est un travail sur soi-même. C'est-à-dire une remise en question. Ça peut prendre des années. Moi, ça m'a pris en tout cas 7 ans. La plupart des personnes n'ayant pas faites ce travail rechutent.

- On dit que la rechute fait partie du rétablissement. Mais moi, je n'ai jamais rechuté. Le fait d'avoir trempé, par inadvertance,  une fois depuis ma cure, mes lèvres dans un verre de whisky m'ont fait culpabiliser pendant plusieurs jours.
Se sortir de l'alcoolisme, c'est une thérapie à vie. Si un jour, je reprends un verre, je replonge. C'est comme ça pour tous les alcooliques. 

snorounanne - Comment vous sentez-vous depuis votre cure?

Sylvie Demers - Je vis à présent dans la sobriété. C'est une renaissance. Ma qualité de vie est énorme. C'est mon plus beau cadeau. Il faut avoir passé par là pour comprendre... 

snorounanne - Une question que personnellement je me pose.  
Pensez-vous que le fait de vivre tout près des Sociétés des Alcools, favorise l'alcoolisme?

Sylvie Demers - Non, je ne pense pas. L'alcoolique n'achète pas de bons vins. Il achète plutôt des bouteilles bon marché. Je pense que les gens arrivent bien à éviter l'amalgame. Mais, je pourrais me tromper en spéculant le contraire.

snorounanne - Vous êtes à présent vice-présidente de l'association des AA de votre région. Quelles sont vos tâches?

Sylvie Demers - Je fais de la prévention. Je raconte mon parcours dans les écoles, à la radio et à la télévision. J'anime des groupes de parole une fois par semaine afin de faciliter la réinsertion des gens. Tout cela m'aide aussi. Ça fait partie de ma guérison. 

snorounanne - Madame Sylvie Demers, pour les minutes qui nous restent, nous retournerons pour des messages publicitaires et à notre retour, ferons face à quelques appels de personnes concernées. À tout de suite.

 

Vous vous en doutiez bien, n'est-ce pas? Nous n'irons pas aux appels téléphoniques. Pour venir en aide aux gens concernés par ce problème, cette maladie, voici comment contacter pour de l'aide.

Alcooliques Anonymes A.A. 

adresse: 3920 Rachel, Est, Montréal, QC, H1X 1Z3

téléphone: 514-374-3688

http://www.arrondissement.com/montreal/alcooliquesanonymesaa

En cliquant sur ce lien, les gens de Montréal et dans les environs pourront suivre les autres coordonnées. Je vous remercie et bon courage!

Sans ménager plus de minutes, j'empruntais l'allée menant à mon bureau, ma loge, mon coin personnel. Il était 17 heures 28 décidant de prendre une douche. J'avais pris soin d'examiner des appels sur mon cellulaire, j'en avais eu 3 manquants. Un soupir claquait de ma bouche, ils venaient tous d'Emily et j'en étais incapable de lui retourner les appels. Pourquoi? Je ne faisais pas face régulièrement à mes craintes de toutes natures. J'étais sûre qu'elle voulait me parler de la lettre écrite. Et je... comprenez-moi, Genny vit toujours en moi.

J'allais prendre une douche. Une pluie corporelle, rien de mieux pour oublier. Et Dédé avait suggéré de me prendre autour des 19 heures. Du temps abondamment pour relaxer. À cet instant, mon cellulaire jouait un son musical. Je vérifiais. C'était encore Emily.

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Espoir que je décroche...
  

Emily Bordeleau - Allez! Mais qu'est-ce que tu fais, snorounanne, merde! (une hôtesse de l'air l'avisait que l'avion allait décoller dans moins de quelques minutes) je boucle ma ceinture, merci.
 

Et elle partait sans avoir pu me dire quoi que ce soit et moi, sans avoir pu lui dire ce que je sentais et ce que je pensais. Vous me trouvez incorrecte dans ce cadre de situation, vrai? Et je l'étais. Non que je me fiche complètement de ses sentiments. J'ai lu et relu sa lettre à plusieurs reprises. Même que je l'emporte avec moi, discrètement cachée dans mes poches pour la lire.

Je suis entre deux eaux. Elle a été sincère avec moi. Je ne le suis pas. Au lendemain, mardi 25 octobre, à mon réveil, une sensation merveilleuse m'inondait. J'avais fait un rêve, mesdames et messieurs. Mais un de ces rêves où le réel bloquerait en ce qui m'appelle. Dans les rêves, les issus les plus restreints s'ouvrent à soi. C'était d'elle. Elle, Emily.

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 Oh God! Un sauna partagé avec Emily.

Dans l'avant-midi ma mère et moi se rendions faire un peu d'épicerie. Elle m'avait dirigé vers la réfrigération des boissons non alcoolisées.

 

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Un vaste choix! Je n'étais pas alcoolique de ces boissons à jus de toutes saveurs.

madame d'Humour - snorounanne, tu vas laisser combien de minutes le réfrigérateur grand ouvert? Tu fais la même chose à la maison.

snorounanne - (la bulle du tendre rêve crevait) Oui, euh... Laquelle tu voudrais? Celle-ci? Ou... ou celle-là? Ou... les deux?

madame d'Humour - Je t'ai demandé de prendre de la bière, pas de cette cochonnerie de jus pour enfants... Tu es en amour, toi?

snorounanne - De la bière... j'suis pas dans la bonne rangée.

madame d'Humour - Quelque chose te dérange. Serait-ce... (poussait le chariot d'épicerie) c'est cette jolie Emily.

snorounanne - Mais qu'est-ce que tu me rabats? Emily est une amie. Et je ne veux pas étaler ma vie personnelle dans un super marché.

madame d'Humour - De toute façon, ça aussi, tu m'en parlerais pas.

snorounanne - (section bières) Bud Light? Tu veux une caisse de 12 ou de 24?

madame d'Humour - Je t'en prie, ne le crie pas plus fort. On passerait pour des ivrognes.

snorounanne - Nous sommes seules, maman.

madame d'Humour - Une caisse de 12 fera bien l'affaire.

snorounanne - Écoute. Ce n'est pas parce que ta fille exploite des sujets délicats à la télé comme la dépendance à l'alcool que le fait d'acheter de la bière fera de nous, des dépendantes, hen? Et ce n'est pas parce que j'anime à la télé des émissions d'actualités qui faudra se surveiller vis-à-vis du commérage des gens. (déposais la caisse de 12 dans le chariot)

madame d'Humour - Ah... excuse-moi. Je ne cherchais pas à te vexer.

snorounanne - J'éprouve de l'affection pour elle. Mais je ne saurais dire si c'est de l'amour. Si c'est cela que tu veux savoir, eh bien, voilà, c'est dit. (vérifiais la liste) Merde... on a oublié de la confiture aux framboises. Il faut retourner.

madame d'Humour - Allons-y. 


Ma mère est une des personnes que je ne peux garder pour moi seule, ces contrariétés quotidiennes. La seule chose qu'elle critiquerait, ce serait que je passe beaucoup de temps à écrire sur mon ordinateur. Pas tort mais... j'ai un fort besoin d'écrire.

Nous gagnions la maison un peu avant le dîner, débarrassions ces sacs d'épicerie, rangions le tout et commencions le repas. Il faisait beau soleil par moments et plus frais qu'hier comme température. Puis, un bruit de moteur d'auto. Je me rendais au salon, tirais le rideau et apercevais une autre jolie dame.

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 Docteure Pouliot... avais-je mis en oubli un certain rendez-vous?

snorounanne - Maman! On va avoir de la visite! (allais à la porte d'entrée et l'ouvrais)

Docteure Pouliot - (au seuil du balcon) Bonjour! Je sais, je me pointe à l'heure des repas, j'en suis navrée. Je n'ai pas remarqué l'heure. (elle entrait)

snorounanne - C'est plutôt à moi d'être navrée. Avions-nous...

Docteure Pouliot - Rendez-vous?

 

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Encore le rouge... vous remarquez? Cela provoque une excitation chez moi.

snorounanne - Approchez et... (au salon, je lui montrais le fauteuil) asseyez-vous.

docteure Pouliot - Je ne dérange pas, j'espère? Vous étiez peut-être à table.

madame d'Humour - (entrait au salon) Bonjour.

snorounanne - Laissez-moi faire les présentations. Maman, voici docteure Pouliot. Elle est parapsychologue. Je t'en avais parlée. Docteure Pouliot, ma mère. (les deux se serraient la main)

docteure Pouliot - Amanda pour les connaissances. Enchantée madame d'Humour.

madame d'Humour - Crème de poulet et des petits pains ronds, je prépare le dîner. Vous allez rester?

docteure Pouliot - Je ne veux surtout pas vous accaparer de ma présence.

madame d'Humour - Vous ne nous accaparez pas. Y a de la soupe pour tout le monde. Vous aimez la crème de poulet?

docteure Pouliot - Je me sens un peu mal d'arriver au moment que vous mangez. J'aurais dû téléphoner.

madame d'Humour - Ne vous sentez pas mal à l'aise. Vous êtes la bienvenue. Je servirai la soupe dans 10 minutes. (quittait le salon pour aller à la cuisine)

snorounanne - (m'asseyais dans l'autre fauteuil) Rafraîchissez-moi la mémoire. Vous et moi... on devait sortir?

docteure Pouliot - C'est flatteur de l'entendre dire. Mais négatif. Nous étions convenues de se revoir dans une semaine pour le test, le formulaire à remplir.

snorounanne - Le formulaire... (cherchais dans ma mémoire de quel formulaire il s'agissait)

docteure Pouliot - Vous ne l'avez pas fait à ce que je vois.

snorounanne - (le formulaire me frappait l'esprit) Ah! Le test pour savoir si on est victime d'enlèvement extraterrestre? Ce formulaire de 58 questions.

docteure Pouliot - Exact. Vous l'avez rempli?

snorounanne - Non, pas encore.

docteure Pouliot - Vous êtes une petite indisciplinée. Je devrais vous punir.

snorounanne - (sourire taquin) Quel châtiment me réservez-vous? (le téléphone sonnait) Excusez-moi. (me levais du fauteuil et décrochais l'appareil) Allô? Oui? Ah... c'est toi, Dédé. Non, je ne suis pas en train de manger. (le temps qu'il m'explique, ma mère appelait pour la soupe) Faut-il vraiment? Est-ce que ça vaut la peine de s'y rendre? Bon... entendu. Oui, oui, je serai prête. C'est cela, à tout à l'heure. (raccrochais le téléphone)

docteure Pouliot - Peut-être serait-il préférable que je repasse plus tard?

snorounanne - Et vous décevrez ma mère? Non, vous restez.

 

Nous prenions la crème de poulet et les petits pains chauds avec appétit. Laissez-moi vous dire qu'à l'intérieur de mon esprit, de mon corps, j'étais fière de partager ce dîner, ce repas à la bonne franquette avec la docteure Pouliot. J'étais toujours fière et j'avais toujours une satisfaction d'avoir à la maison, une femme que j'admirais, qui me plaisait. Pourquoi? Parce que... parce que je dirais en toute franchise, c'était ma visite.

Elle repartait de chez nous, le sourire très épanoui. J'avais, entre temps, répondu au formulaire, ce test pouvant nous identifier comme étant une victime d'enlèvement extraterrestre. Elle posait son regard sur la formule et sifflait en signe d'étonnement.

docteure Pouliot - C'est... c'est remarquable. Sur 58 questions, vous en avez tiré 38 affirmatives.

snorounanne - Ce n'est que de la théorie.

docteure Pouliot - Bien au contraire. Et, je ne suis pas le professeur Maxwell. (ouvrait la portière) Vous aimez les fictions?

snorounanne - Vous voulez dire, les films?

docteure Pouliot - Oui.

snorounanne - J'aime.

docteure Pouliot - Si vous êtes toujours enviée d'aller au cinéma, appelez-moi sur mon cellulaire, jeudi soir. Pour confirmer. (me donnait sa carte d'affaires)

snorounanne - Je... J'y penserai. Au revoir, docteure Pouliot.

docteure Pouliot - (à l'intérieur de la voiture) Amanda. (souriait) À vendredi donc. (démarrait l'auto, reculait et de sa main, me saluait)

 

J'entrais chez nous, un peu désarçonnée. Devais-je comprendre qu'elle était... qu'elle était... homosexuelle? (le klaxon me fit sursauter)

snorounanne - Maman! Je dois partir! Dédé est arrivé. On se revoit ce soir, bisous!

Je ne refuse pas l'amour. Je refuse d'en être blessée. Je refuse d'être aimée tandis qu'un amour a déjà été fondé. Pourquoi ne lui dirais-je pas ces mots doux et tendres que mon âme ressent? Ce "je t'aime, Emily". Et... je ne veux pas m'aventurer. Je ne suis nullement une aventurière.

Emily, est-ce toi qui es forte ou moi qui suis faible?

Sur ce, vous appuierez sur le bouton "jouer" de l'audio et écouterez chanter Melyssa Etheridge au piano. Le titre de la chanson: The weakness in me. Avez-vous eu de ces faiblesses pour quelqu'un d'autre? Si oui, laissez-vous balader par cette chanson en visionnant cette image et visualisez la vôtre.

Merci encore de lire ces chroniques, ces éditoriaux. Et d'apprendre au fur et à mesure des lectures que nous ne sommes pas seuls, ici. Bonne fin de la semaine et bon début de novembre! Bisous!

Blog de snorounanne : Mon Éditorial, Dépendance à l'alcool (article 125)

 Peut-elle me sentir au travers la distance qui nous sépare?


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