La Haute Autorité de Santé confirme son avis favorable au remplacement de valve cardiaque par voie transcutanée au terme de la réévaluation des indications et des conditions de prise en charge de cette technique innovante. Disponible depuis 2009 pour les malades atteints de rétrécissements aortiques symptomatiques sévères pour lesquels la chirurgie à cœur ouvert est contre-indiquée, l'implantation de valves par voie transcutanées obtient un taux de survie à un an chez ces patients de près de 70%, comparé à 50 % pour le traitement médical seul. « Normalement », la prise en charge financière par l'assurance maladie de la technique était prise en charge jusqu'au 31 décembre 2011. Il est donc fort probable qu'elle sera poursuivie au-delà de la fin de l'année, dans les conditions actuelles.
Dès 2007, la Haute Autorité de Santé a mis en place, avant même l'obtention du marquage CE, une évaluation anticipée de l'implantation des valves aortiques transcutanées afin de ne pas retarder la mise à disposition de ces dispositifs. Cette technique était une véritable innovation car elle apportait une solution pour les patients atteints de rétrécissements aortiques sévères pour lesquels la chirurgie était contre-indiquée.
Aujourd'hui 33 centres sont habilités à pratiquer l'intervention, avec prise en charge de l'Assurance maladie, et jusqu'au 31 décembre 2011. Chaque patient receveur est ensuite suivi sur cinq ans pour garantir les conditions de sécurité suffisantes.
La technique reste réservée aux patients pour lesquels la chirurgie est contre-indiquée: Au terme de son évaluation, la HAS rappelle que le remplacement valvulaire aortique chirurgical reste le traitement de référence. Elle souligne que l'implantation des valves par voie transcutanée doit être réservée aux patients pour lesquels la chirurgie est contre-indiquée après évaluation des scores de risque opératoire et des comorbidités par une réunion multidisciplinaire.
Pour la HAS, il reste important de maintenir l'accès à cette technique pour certains patients car le taux de survie à un an prouve qu'elle représente un réel progrès pour eux. Il est donc fort probable que la prise en charge de l'implantation des valves par voie transcutanée reste prise en charge par l'Assurance maladie, au-delà de la date initiale du 31 décembre 2011. Mais attention aux implantations effectuées en dehors des indications recommandées initialement: La HAS rappelle que cet acte ne doit pas être réalisé à titre compassionnel chez les patients ayant une espérance de vie inférieure à 1 an, ni chez les patients refusant la chirurgie alors qu'ils y sont éligibles.
Une prochaine réévaluation est prévue en 2014.
Source: Communiqué HAS, Rapport (Schéma FFC)
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