François Hollande a donc choisi de faire preuve d'autorité, de faire mentir tous ceux qui l'accusent de mollesse. Premières victimes : les écologistes. Loin de céder à leurs demandes, il refuse d'abandonner l'EPR, position de bon sens dans un pays qui a fait le choix du nucléaire et n'a pas tant d'industries de pointe sur lesquelles construire son avenir. Les écologistes n'ayant guère d'autre choix que de voter pour lui au second tour et de trouver un accord s'ils veulent des places gagnables aux prochaines législatives, il joue sur du velours.
Deuxième chantier : l'affaire Guérini que la droite agite comme un chiffon rouge chaque fois qu'elle en a l'occasion (hier encore à l'Assemblée contre Vauzelle). Hollande tient là une occasion de s'imposer dans l'opinion et dans le parti. Il lui suffirait de tenir, à l'occasion d'une prochaine interview, un langage simple, de distinguer le temps long du juridique qui en permettra de savoir si Guérini est innocent ou coupable que dans plusieurs mois et incite donc à se garder de tout jugement et le temps court du politique qui exige des mesures rapides.. Inutile d'exclure Guérini du PS (d'autres, à commencer par Juppé ont été condamnés et continuent de faire de la politique au plus haut niveau), il suffirait de le contraindre à abandonner la Présidence du Conseil général et la direction du PS dans les Bouches du Rhône. Là encore, Hollande a tout à gagner (une image plus ferme, un signe à Montebourg, une prise d'autorité sur Aubry) et rien à perdre : la fidélité des électeurs socialistes à Guérini n'ira pas jusqu'à les faire voter pour la droite lors des prochaines élections.
Il s'en trouvera d'autres dans les mois qui viennent. L'important dans cet entre-deux est de fiare évoluer son image pour faire taire les critiques de la droite sur sa personnalité.