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«Ce qui ne peut plus durer» ou quand la gauche prône la rigueur

Publié le 09 novembre 2011 par Lecriducontribuable
les gracques ce qui ne peut plus durer

«Ce qui ne peut plus durer» est le dernier manifeste du think tank « Les Gracques », proche du Parti socialiste. Les Gracques prônent des réformes choc afin d’éviter la faillite de la France.«Ce qui ne peut plus durer» c’est « le manque d’exemplarité des élites, les parti-pris erronés ou hypocrites s’agissant d’imposition et de redistribution, les approches conservatrices qui restreignent la croissance ».

Nombre des thèses défendues dans cet ouvrage sont éminemment contestables du point de vue du contribuable et du citoyen. Nous n’en parlerons pas ici.

Nous avons préférons pointer les propositions, qui, parce qu’elles vont vers moins d’Etat et de dépenses publiques, sont pour nous dignes d’intérêt. Des propos iconoclastes pour des tenants de la gauche et du système, qui font écho aux 10 propositions de réforme de l’association Contribuables Associés. Extraits.

. « La croissance durable n’est pas construite par l’Etat mais entraînée par les entreprises. La croissance ne vient que de l’innovation et des efforts de productivité.  Les relances par la consommation ne fonctionnent plus : les ménages savent que l’Etat leur reprendra demain ce qu’il leur donne aujourd’hui ; ils mettent donc de l’argent de côté.

. Il n’est pas immoral de vouloir s’enrichir. L’argent que gagnent les riches n’est pas en général pris aux autres, mais créé par l’ingéniosité ou le risque.

. En voulant nous assurer au maximum contre les licenciements, nous en sommes venus, par l’accumulation de garde-fous, à dissuader les entreprises d’embaucher. Il est vain de se focaliser sur les emplois détruits et il est néfaste de ralentir les cessations d’activités dépassées par la compétition ou les progrès de la productivité. L’essentiel c’est qu’il se crée plus d’emplois qu’il ne s’en détruit. Pour lutter contre le chômage, il faut à la fois détruire plus d’emplois et en créer encore davantage. Le développement d’Internet a  détruit 500 000 emplois mais il en a créé 1,2 million.

. Pour la France, le choix n’est pas entre la rigueur, le défaut ou la sortie de l’euro. Il est entre la rigueur sans défaut ou le défaut suivi par l’extrême rigueur.

. L’effort à accomplir, en quelques années si l’Etat reste crédible, tout de suite en cas de crise de confiance, est de 3,5 % du PIB, soit 70 milliards d’euros. C’est le minimum.

. La hausse des impôts ne pourra pas tout faire. Si les nouvelles recettes fiscales représentent la moitié du chemin, c’est-à-dire 35 milliards, le taux de prélèvements obligatoires augmentera d’un peu moins de 2 points, vers 45 %, le niveau le plus élevé que la France ait jamais expérimenté.

. Notre système fiscal devrait cesser de favoriser, à travers le quotient familial, l’inactivité des femmes. Les avantages fiscaux au titre du quotient familial sont ciblés sur les 40 % de la population la plus aisée.

. Le crédit d’impôt-recherche comporte des effets d’aubaine dans la mesure où il permet de défiscaliser des investissements qui auraient eu lieu de toute façon.

. La taxation du loyer fictif des propriétaires occupant leur logement est totalement irréaliste. Alléger la note des 90 % les moins aisés en accroissant l’impôt de seulement 2 ou 3 % de la population serait un mensonge.

. Les dépenses ce sont d’abord des salaires de fonctionnaires, des transferts sociaux et des interventions des collectivités locales. Economiser 35 milliards en net sur trois à cinq ans est possible. L’effort est presque modéré comparé à ce que font nos voisins. Redonner sa dignité à une haute fonction publique et à un personnel politique… qui donneront l’exemple en réduisant leur rémunération.

. Les plus hauts fonctionnaires doivent être recrutés en CDI ou sur des contrats de dix ans.

Gel du point d’indice : 2 milliards d’économies ; aligner les régimes d’indexation de la retraite des fonctionnaires sur le secteur privé ; réduire de 10 % sur trois ans les subventions : 2 milliards ; mettre sous conditions de ressources plus sévères un certain nombre d’allocations notamment de logement : 2 milliards ; suppression d’investissements de la Défense (M 51 ; Rafale) ; réduire les dépenses de l’enseignement secondaire, très excessives comparées à l’ensemble des pays occidentaux : 9 milliards ; réduire les dépenses d’investissement : 4 milliards, les dépenses des collectivités (10 milliards en trois ans), les dépenses de gestion de la Sécurité sociale (quelques milliards sur 85) et des hôpitaux.

. Les pays qui sont mieux placés que nous dans les tests PISA (évaluation de l’enseignement) dépensent moins que nous, notamment pour le lycée. Il faut réduire le nombre d’enseignants dans le secondaire, particulièrement dans les lycées.

. Pour les policiers il faut échanger de substantielles revalorisations salariales contre des augmentations d’heures effectives de travail.

. Est-il normal qu’un cadre au chômage puisse recevoir jusqu’à plus de 6 000 euros par mois ? Les 20 ou 30 % des Français les mieux rémunérés ont-ils besoin des allocations familiales pour avoir des enfants ? (économies de 4 à 5  milliards). Dépendance : la question de la récupération sur succession mérite d’être posée.

. Mettons fin d’urgence au tout-TGV et tout-TER. Développons donc le transport en autocars.

. Il faut un référendum supprimant les départements.

. Les banquiers d’affaires devront être responsabilisés sur leurs biens personnels.

. Le temps est venu d’en finir avec le cumul des mandats…Trop souvent le cumul des mandats n’est là que pour assurer celui des rémunérations.

. L’engagement durable en politique (d’un haut fonctionnaire) doit s’accompagner de sa démission de la fonction publique.

. Les entreprises allemandes concluent, en cas de baisse d’activité, des accords avec leurs syndicats sur la modération salariale ou le chômage partiel plus rapidement et simplement que nous le faisons. La France doit faire enfin confiance au dialogue social et au droit négocié, plutôt qu’au juge et à la règle centralisée. Il revient aux partenaires sociaux de définir, au niveau de chaque branche, de chaque entreprise, ce que doit être le cadre juridique.

. La retraite à points offre la souplesse et la transparence d’un  régime par capitalisation.

. La loi SRU (relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ndlr) dont le fameux article 55 impose aux communes de plus de 3 500 habitants de se doter de 20 % de logements sociaux fait l’objet d’un bilan pour le moins décevant.

. Il faut supprimer les lois Galland et Raffarin pour l’hôtellerie et le commerce.

. Il n’y a pas de raison que les responsables de médias privés soient nommés par des sous-traitants de l’Etat, qu’ils soient marchands d’eau, de béton ou d’armes.

. Ouvrir la voie au référendum d’initiative populaire ».

« Ce qui ne peut plus durer ». Les Gracques, Albin Michel ; septembre 2011 – 19 euros.

Les Gracques sont un groupe de « réflexion et de pression » qui veut que la gauche garde une culture de gouvernement. Fondé en 2007 par d’anciens membres des cabinets Mitterrand, Rocard et Jospin, il s’est depuis ouvert à des intellectuels, des chercheurs, des avocats, des chefs d’entreprise, qui partagent les mêmes orientations : pour un rassemblement autour d’une gauche réformiste.

Débat des Gracques, ce soir 9 novembre à 19h15 en amphi Chapsal dans les locaux de Sciences Po (27 rue St-Guillaume, Paris VIIe), entre Guillaume Hannezo (Inspecteur des finances, membre fondateur des Gracques) et Charles Gave (Institut Turgot), en partenariat avec l’association Jeune République. Thème : « Dette : la France peut-elle échapper à la crise ? »

Nous avons préférons pointer les propositions, qui, parce qu’elles vont vers moins d’Etat et de dépenses publiques, sont pour nous dignes d’intérêt. Des propos iconoclastes pour des tenants de la gauche et du système.

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