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Artiste

Publié le 11 novembre 2011 par Lilioto

Artiste et les élections, programmes politiques, action culturelle...

On commence à trouver un peu partout des articles, dossier, revue avec numéro spécial sur les artistes, nos pensées, notre devenir, nos réalités. Ce que disent les artistes ou ce que nous pensons… L'artiste ? artiste ou Artiste avec un grand A ? Un grand A comme Amour ou un grand A comme Abusé  ou " des abusés " ?

Il va de soi qu’à la veille de l’élection présidentielle les manœuvres ont déjà commencé, et des opportunistes, manipulateurs, opportunistes, politiciens à trois francs six sous vont prendre comme à chaque élection notre droit de parole. Ils vont nous voler ce droit de s’exprimer au nom d’artistes qu’ils ne sont pas et qu’ils ne représentent pas. Bien sûr c’est ceux qui ont le plus à perdre qui le feront, des élus adossés et soutenus par des artistes subventionnés ou institutionnalisés. Des artistes qui vivent de la générosité des bons réseaux du ministère de la culture, des collectivités territoriales, des régions, des départements, des mairies, des élus et de généreux collectionneurs d’art qui se sont engrossés sur le dos de la population grâce à la crise économique, grâce aux niches fiscales ou l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux. " Ce que pensent les artistes " ne peut en aucun se réduire en une parole globale ou universelle, d’un statut commun avec des réalités partagées. C’est un non sens, et surtout un gros canular.

Dans l’art contemporain, être artiste c’est pour quelques exceptions : bien vivre de son activité, posséder un atelier d’artiste, exposer dans les grandes manifestations internationales, fréquenter la diaspora. Pour 99% des artistes plasticiens c’est la misère, la précarité, pour un très grand nombre ne pas disposer d’atelier, ne plus pouvoir exposer et pratiquer son activité artistique dans des conditions scandaleuses dans un pays riche. Une réalité nauséabonde, écœurante, suffocante que beaucoup de candidats politiques à l’élection présidentielle dissimuleront pour embellir leurs bilans politiques. Aujourd’hui, nous, " artiste ", nous n’avons plus les moyens de mener à bien nos objectifs vitaux, vivre sur les pâturages de notre propre expérience esthétique. Jamais notre activité artistique n’a été aussi sinistrée, détériorée et pressurée. Il faut remonter à plusieurs siècles pour trouver une telle censure aussi sournoise et une telle interdiction d’exercer son activité artistique.

Des locaux vides appartenant aux collectivités, aux ministères, vous en trouvez plein les villes, mais les élus refusent de les prêter, de les mettre à la disposition de la créativité, de la singularité et si vous vous amusez à les squatter vous vous retrouver devant un arsenal de lois qui font de vous un vulgaire délinquant, un voyou, un voleur et un malpropre. La pratique de l’art est de plus en plus réservée aux riches ou aux salariés qui ont des revenus suffisants pour payer des loyers d’atelier. Sinon vous pouvez vous rendre chez les mamies dans des clubs de poterie, de peinture, de sculpture qui, elles, elles ont les largesses des élus, aussi bien à l’UMP qu’au parti socialiste car dans les deux cas le clientélisme politique est roi. Il va de soi que je ne suis pas opposé à ces mamies et leurs activités, elles partagent le même point de vue que nous sur la question et elles trouvent injustifié, injuste cette politique culturelle qui étouffe, asphyxie les artistes peintres, sculpteurs, performers, plasticiens, vidéastes. Ces mamies venaient dans nos expositions et elles s’aperçoivent aujourd’hui que nous n’avons plus notre place dans la cité. Nous donner des moyens de pratiquer artistiquement, ce n’est pas élaborer des programmes politiques sonnants pour un marketing populiste. Nos donner les moyens de pratiquer sans être dans l’arbitraire du pouvoir de quelques élus ou dirigeants institutionnels ou administratifs locaux, c’est une décision au jour le jour et non un argument de campagne politique.

Doit-on imposer aux élus des quotas : un atelier d’artiste pour 300 habitants, un ouvrier pour 3 élus, un chômeur au parlement pour 4 parlementaires, un locataire pour deux députés et pour deux ministres… Doit-on imposer la transparence financière des institutions, la transparence de leur gestion comme celle de la sélection des artistes, de leurs dirigeants ? Dans une démocratie, normalement NON ! Alors où en sommes-nous ? Dans quel régime politique vivons-nous ? Nous allons voter l’année prochaine en aveugle car partout en France tout est opaque. Les faiseurs de pouvoir ont fait le nécessaire pour voiler notre société, l’égorger, la dissocier puis la structurer en une oligarchie haineuse de tout sentiment humain, malfaisante pour la collectivité et venimeuse pour toute notion d’équité des biens publics, communs et partagés. Ils cumulent les mandats, ils ne partagent rien avec leurs propres militants même pas les mandats politiques. Comment voulez-vous qu’il partage quoi que ce soit avec nous ? Certainement pas nos souffrances, les plaies d’une crise économique qui ne cesse pas de nous saigner à vif, dans les tripes comme dans nos cœurs, dans les familles comme dans notre jeunesse.

Que construisons-nous pour nos enfants ? Ces décideurs vivent dans le déni de réalité. Ils se voient tous comme des pachas, des petits monarques à trente deux milles euros la chambre pour une nuitée au G20, leurs sommeils comme leurs parties de cul ne sont sereins que cousu de fil d’or. Nous, nos jours sont décousus par ce nouvel ordre mondial néolibéral s’amplifiant et s’exemplifiant. Ils nous somment de subir une paralysie totale du vivant. Ils nous imposent de réduire nos vies en une vie désossée de tout sentiment. Ils nous mentent et ils nous méprisent ouvertement. Il serait temps que la population réapprenne à se faire respecter, respecter le sens et les valeurs de son humanité.

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Artiste et la pratique artistique

dans un pays maudit pour les artistes

dans l'art contemporain


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