L'Intrigante des Parfums d'Orsay, voluptueuse séduction

Les répetitions de la pièce s'étaient bien passées.L'ambiance dans la troupe était bonne. La première était prévue demain dans ce petit théatre à l'italienne du 2 ème arrondissement de Paris .
Les rôles avaient été rapidement distribués. Seul le libertin Octave avait suscité un léger débat.   La costumière avait très bien travaillé et ses costumes d'époques ne dépareillaient pas avec le velours rouge des décors de ce théatre. Ce véritable écrin de la littératiure francaise accueillait Alfred de Musset pour quelques représentations exceptionnelles. Ses Caprices de Marianne, seraient un succès.
Octave doit entrer en scène. C'est à lui. Il ravale sa salive et respire un grand coup. Il allait passer de l'ombre à la lumière. Son coeur battait la chamade. Faire face à ce grand espace noir doté d'une vie, tel un monstre qui pouvait surgir d'une profonde cavité, pouvait en terroriser plus d'un et même des acteurs chevronnés.
Mais le plus troublant c'est qu'Octave, le libertin, aime Marianne. Dans la vie, beaucoup plus que dans la pièce. Il a un trouble certain à se montrer distant et manipulateur, alors qu'il ne désire qu'une chose, lui avouer ses sincères sentiments. Si Musset l'avait doté lui le libertin d'une morale, dans la vie il ne souhaitait pas laisser son rôle à un autre.
Il entre en scène:
Droit devant lui, au milieu de la scène et des projecteurs, face à la belle Marianne, il déclame son texte avec autant de conviction, qu'il se sent poussé par une force vive. Il veut lui plaire.
OCTAVE.—  La sage nourrice s’est contentée de lui faire boire d’un certain lait que la vôtre vous a versé sans doute, et généreusement ; vous en avez encore sur les lèvres une goutte qui se mêle à toutes vos paroles.
MARIANNE.—  Comment s’appelle ce lait merveilleux ?
OCTAVE.—  L’indifférence. Vous ne pouvez aimer ni haïr, et vous êtes comme les roses du Bengale, Marianne, sans épines et sans parfum.
En prononçant ce texte de Musset, il se déplaça légérement, s'approchant d'elle, se glissant juste derrière son dos, regardant son cou fin et gracile. Il se rapprocha et son parfum d'intrigante, qui laissait un sillage chypré musqué résolument sensuel, le saisit. Marianne ne le portait que les jours de représentation. C'était un parfum fétiche pour elle.
Sa fragrance captivante et légèrement hypnotique allait parfaitement avec sa taille fine, sa longue robe de satin et les ors de ce vieux théatre. Il eu envie de se rapprocher encore plus, poser un  délicat baiser sur sa joue, mettre un bras autour de sa taille. Mais Musset n'avait rien prévu de tel. Octave devait composer. Avec les caprices de Marianne comme avec le charme envoutant de cette eau de parfum voluptueuse, dont l'effluve florale épicée rendait Marianne encore plus belle et désirable.
L'intrigante est une fragrance des Parfums D'Orsay. Elle émane d'elle, un sillage chypré musqué. Résolument sensuel, l'intrigante s'ouvre sur une dualité de charnel et de froideur. Mélé aux notes florales épicées de l'osmanthus, son fond de daim, et de vanille livre une eau de parfum voluptueuse.
Note de tête : Eclat de Musc, Genièvre baies, Myrrhe, Poivre noir
Note de coeur : Camélla, Rose rouge, Oeillet du poête, Fleur d'oranger
Notes de fond : Vanille, patchouli, Musc Blanc, Santal, Daim
Les Parfums d'Orsay ont été crée en 1830 par le Chevalier d'Orsay. C'est Marie Huet qui a relancé cette marque historique en 2007, en préservant une respectable philosophie, permettant de faire perdurer ses produits d'une rare élégance qui gardent toute leur magie d'antan. Disponible notamment à La Belle Parfumerie au Printemps.