Magazine Séries

Critique Ciné : Contagion, paranoïa d'un virus d'anticipation

Publié le 12 novembre 2011 par Delromainzika @cabreakingnews

19802301.jpg

Contagion // De Steven Soderbergh. Avec Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne et Jude Law.


Film d'anticipation, anti-hypocondriaque, bactériologiquement contagieux. Derrière ce grand film réaliste, parfois même sur-réaliste - car nous plongeant dans un univers qui ne s'est jamais encore produit à notre époque -, on a une histoire d'une crédibilité à vous glacer le sang, et surtout à vous faire peur d'aller vous tenir sur la barre du métro ou encore de vous toucher le visage plus de 2000 fois dans la journée. En plus d'être un film, c'est presque un guide du comment vivre alors qu'un virus est dehors et attaque notre population. Filmé de façon très sobre, tel un reportage sur un monde qui vacille, qui perd pied arrive à nous prendre aux tripes. Car Contagion c'est aussi un film qui est là pour sensibiliser les gens, sur le fait qu'il faut faire attention car un virus c'est très contagieux. Le côté anxiogène du film, notamment rythmé par un musique de fond unique tout au long du film, et une réalisation très alerte, et à vif. On est donc comme plonger dans un spectacle dont on est témoin. Soderbergh, après s'être pendant un bon bout de temps égaré au cinéma, retrouve ici ses armes pour le meilleur.
Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on "cache la vérité" à la population…
Soderbergh à qui l'on doit notamment les suites indigestes Ocean's Twelve ou encore la purge Thirteen, mais aussi le biopic sans intérêt et insipide Che, arrive ici à surprend son public. Tel un film concept, Contagion se veut le film de la vérité. Il n'hésite pas à tuer un enfant. Certes c'est un virus mais la cruauté est là. On ne recule devant rien pour montrer à quel point cette menace est réelle. Cela passera aussi par un père qui se retrouve seul avec sa fille, un agent du CDC impuissant face à ce qui se passe dehors et qui va tenter de sauver les siens, un journaliste qui tente de ridiculiser le gouvernement et son vaccin, ou une bactériologiste du CDC incarnée par l'excellente Kate Winslet que l'on va voir mourir petit à petit et finir dans une fosse commune. Personne est donc épargnée, même Gwyneth Paltrow à qui l'on devra le premier mort du film. Derrière ce portrait ultra-réaliste il y a donc un casting, parfait, d'une Marion Cotillard touchante en épidémiologiste ou encore Matt Damon qui avec des kilos en plus est toujours plus sympa en tant qu'acteur que quand il n'a plus que la peau sur les os.
Astucieusement le scénario du film accentue la paranoïa. Il va notamment parler du fait que Les Dents de la Mer avait lors de sa sortie fait fuir les gens des plages. Le tout en faisant un parallèle avec les images sur les paquets de cigarettes qui n'ont aucun effet. Et justement, Soderbergh avait plaisanter sur son film en affirmant que Contagion c'était un peu Les Dents de la Mer niveau syndrome post-visionnage. Au final, alors qu'il y a seulement quelques années on était envahi par le H1N1, mutation de la grippe saisonnière, ou encore le H5N1 en passant par le Srars alors MEV-1 passe pour le virus qui pourrait prendre la relève de la grippe espagnole en début du siècle dernier. Contagion est un bon pot pourri de ce que les virus peuvent faire de dévastateur, de divers points de vue ce cinéma est réussi. Soderbergh film comme si il filmait la réalité.
Note : 8/10. En bref, plongée réaliste dans un sujet d'anticipation plutôt réussi.


Retour à La Une de Logo Paperblog