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Intouchables : 10 jours après la sortie – le lobbying commence

Par Stephane Zibi

Intouchables : 10 jours après la sortie – le lobbying commenceIntouchables, le film de @ToledanoNakache, j'en ai déjà parlé, je ne ferai pas de résumé du film (allez y ce sera mieux), ni un récapitulatif des critiques (souvent excellentes mise à part un ou deux coincés jamais contents), ni des réactions des spectateurs (toutes quasi sans exception sont dithyrambiques) mais en lisant sur Twitter deux réactions une de DavidAbiker et @Bruce_Toussaint sur le fait qu'Omar Sy devait avoir le César du Meilleur Acteur j'ai pensé à l'influence sur le public d'une part mais aussi sur les professionnels de la profession des réseaux sociaux sur un fil. Au delà du cas particulier de la bataille pour un César, si bataille il doit avoir,  ne sera pas simple face à des concurrents comme Denis Podalydes dans la Conquête, Jean Dujardin dans The Artist, Vincent Lindon dans Toutes Nos Envies voire même Joey Starr dans Polisse ou François Cluzet son partenaire à l'écran, Intouchables n'est pas vraiment en général le type de film primé ces dernières années dans les festivals et autres cérémonies.

Mais pour une fois, il y a quelques raisons de penser que les choses pourraient changer. Peut être qu'Intouchables sera en effet tout simplement le film qui profitera à tous les points de vue des réseaux sociaux.

Intouchables : 10 jours après la sortie – le lobbying commence
La qualité du film aidant, il est fréquent en sortant de la salle d'avoir envie de partager et de faire connaître. Le bouche à oreille, pour celui ci est purement incroyable. Près de 270 000 sources d'informations différentes ont été publiées depuis la sortie le 2 novembre dernier. Les mots toujours élogieux.

Les conséquences premières sont les chiffres. 500 copies en première semaines, plus de 600 en deuxième et il est prévu que cela continue ainsi en troisième ce qui est plutôt rare. Les 4 millions de spectateurs ont été atteints le 11 novembre après les 2 premiers millions de la première semaine. Les salles restent complètes même dans certains cinémas où près de 10 séances sont proposées (au lieu de 5 ou 6 par jour).

Bienvenue Chez les Ch'tis avait fait un démarrage moins fort. On ne va pas faire de comparaison à ce stade dès la 2ème semaine mais je serai curieux de suivre les chiffres des 5/6 premières semaines. Malgré les 20 millions de spectateurs, le film avait été boudé par les prix.

Maintenant là où Facebook et un degré moindre Twitter permettent de diffuser voire d'amplifier cet enthousiasme populaire, les journalistes, cinéastes, acteurs, producteurs s'expriment exclusivement sur Twitter.

Les tweets de David Abiker et Bruce Toussaint, suivant ceux de Laurent Ruquier où il évoquait que ce film serait le Tchao Pantin d'Omar ainsi que les nombreux témoignages de "professionnels de la profession" dans le même sens, peuvent laisser penser que le lobbying pour les Césars a d'ores et déjà commencé.

Avant il fallait avoir un bon film et avoir si possible aussi rencontré un bon voire très bon succès populaire (Le Vieux Fusil, Le Dernier Métro, La Balance, Trois Hommes et un Couffin, Les Ripoux...). Depuis les années 2000, le microcosme cinématographique donnait ses principaux prix à des films ayant réussi à faire "leur comm". Je me souviens à l'époque, je travaillais à ARTE; les éditions de DVD de Vénus Beauté Institut avaient été largement distribuées aux votants. Le résultat aux Césars fut parait il dû en grande partie en raison de ces envois. Sans remettre en cause la qualité de Séraphin, L'Esquive ou de La Graine et le Mulet, le bouche à oreille professionnel permet à certains films d'être des lauréats ce que le box office finalement ne le permettait plus.

Aujourd'hui nous avons peut être avec ce film une forme de retour aux sources... Qu'un succès populaire pouvait aller de paire avec un succès critique jusqu'à recevoir les plus grandes distinctions qui elles resteront.


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