Quand Big Apple est Rouge Tomate la cuisine devient Diét-éthique

Par Amicalementvin @Amicalement_vin

Si vous vous rendez à New York, c’est que vous aimez les expériences et la découverte. Alors ne passez pas à côté du restaurant Rouge Tomate (E 60th. et 5th av.)

Plantons tout de suite le décor : au pays des concepts, Rouge Tomate en est un… mais c’est surtout bien plus que ça !

Manger chez Rouge Tomate, c’est d’abord manger local puisque la majeure partie des produits vient des alentours de New York (ou au pire de Californie ou de Floride) et là vous découvrez un autre visage des Etats-Unis : celui d’un pays qui possède lui aussi des producteurs qui proposent de beaux produits bio. Manger chez Rouge Tomate c’est aussi manger équilibré puisque les plats sont élaborés avec une nutritionniste employée à plein temps au restaurant. Leur menu découverte par exemple, ne dépasse pas les 1 000 calories ! Les plats sont élaborés avec le soucis d’une utilisation minimale du gras, préférant la cuisson sous vide ou la plancha.

Mais attention, ne vous attendez pas à une cuisine aseptisée, clinique ou froide… Jeremy Bearman, passé chez Joël Robuchon et Daniel Boulud, offre plutôt une cuisine inventive, fraiche, réinventant sans cesse des accords classiques. Une explosion de saveur, un vrai travail de composition dans les arômes et les textures. En fait un vrai travail de chef mais avec le soucis de la diét-éthique en plus !

Et puis côté vin la cuisine est admirablement accompagnée par une jeune sommelière française bourrée de talent : Pascaline Lepeletier. Elle a su monter une carte orientée vers les vins bios et biodynamiques mêlant les valeurs sûres, les jeunes talents et surtout (remember the concept) des vins ricains qui valent carrément le détour (eux aussi en bio pour certains) !

Pour ma part je me suis laissé guider par Pascaline et j’ai découvert de très, très jolis vins born in the USA  que je vous livre ici :

Chenin – Paumanok Winery – North Fork of Long Island (difficile de faire plus local comme Chenin) – 2010
Un style plutôt sur le côté variétal du Chenin et assez exotique, une expression pas forcément habituelle. Mais malgré cela le vin présente une belle fraicheur et beaucoup de précision : un joli Chenin à l’autre bout de l’atlantique.

Viogner – Bedell Cellars Winery – North Fork of Long Island – 2010
Pas mon cépage préféré mais j’ai bien apprécié sa fraicheur et le fait qu’il évite la caricature du Viognier sur la pêche et l’abricot. Le style était plus floral, mais un poil entêtant.

Riesling – Jermann J. Wiemer – Finger Lakes – 2009
Ma claque de la soirée, un peu variétal au nez où le pétrole s’exprime sans retenue, il est un modèle d’équilibre et de précision en bouche. Porté par une superbe acidité dès l’attaque, il ne laisse apparaitre ses 12g de SR qu’à la finale dans une superbe harmonie… what else ?

Zinfandel – Coturri Winery – Sonoma Mountains – 2006
Première rencontre avec du Zinfandel qui pour ce premier rouge de la soirée ne me tartine pas la bouche comme celui bu la veille au soir (un bon point). ici le vin est plutôt dans un registre fruit noir, épices, élevage doux, préservation de l’acidité et donc belle buvabilité.

Cabernet Sauvignon – Cathy Corison – Napa Valley – 2003
Enchanté par ce Cabernet Sauvignon travaillé avec beaucoup de finesse. Une belle évolution en bouteille rend le vin mature, homogène et cohérent. Un vin bien nait qui offre de beaux arômes de fruits et d’épices. Un très beau vin.

Zinfandel Blend – Ridge Vineyards – Alexander Valley – 2009
Belle claque pour finir avec ce Zinfandel en vendanges tardives. Beau sucre à montrer du côté de Maury tant il porte en lui beaucoup de grâce et d’élégance. Une belle expression sur la cerise noire mûre, croquante et juteuse. M’a fait un peu penser au vin muté de Tannat du domaine d’Aydie.