Entre la « mal viande » et les risques de carence faute de consommation de viande, de bœuf en particulier, il convient de faire la part des idées reçues et d'une campagne de dénigrement qui occulte impunément l'apport de la viande bovine à la santé. C'est la raison pour laquelle l'Académie nationale de médecine et l'Académie d'agriculture de France ont choisi « la viande bovine » comme thème de leur récente séance commune annuelle, du 15 novembre, afin de faire le point sur le rapport bénéfice/risque pour la santé humaine de la consommation de viande de bœuf, arguments scientifiques et médicaux à l'appui.
La consommation de viande de bœuf diminue régulièrement et fait l'objet d'attaques récurrentes au nom de la protection à la fois de la santé et de l'environnement. Accusée de tous les maux – cancer, obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, risques de contamination -, la viande bovine est remise en question au nom d'un changement structurel de nos modes de consommation. Les deux Académies font le point et,
· rappellent que l'équilibre nutritionnel dépend d'une alimentation variée où tous les aliments doivent avoir leur place,
· mettent en garde les consommateurs contre le risque de carences qu'ils encourent en proscrivant la viande de bœuf de leur régime alimentaire,
· préconisent toutefois une consommation modérée (80g par jour, soit 4 steacks par semaine) dans le cadre d'un régime alimentaire équilibré et préventif, en accord avec les recommandations du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer sur le cancer colorectal,
· rappellent que c'est un secteur où la sécurité sanitaire est particulièrement bien contrôlée,
· insistentsur l'importance, des qualités organoleptiques (tendreté, jutosité, flaveur….).
Les académies estiment enfin que les bonnes dispositions pour la santé de l'homme et de la planète ne consistent pas à éliminer purement et simplement les protéines animales de notre alimentation.
La consommation française de viande bovine n'est pas excessive :Avec 30 g de consommation quotidienne de viande bovine en moyenne, elle reste même notablement inférieure aux limites de consommations préconisées dans le cadre de la prévention de certaines pathologies chroniques, de la couverture des besoins nutritionnels pour les personnes les plus à risque, telles les adolescentes, certains sportifs, les sujets âgés, les femmes en âge de procréer, enceintes, et surtout avant la ménopause, du fait d'une carence en fer qui est un véritable problème de santé publique.
En France, la viande bovine est une viande maigre : La teneur en graisses des viandes a été longtemps surévaluée par référence à des compositions qui concernent la viande bovine américaine, environ deux fois plus grasse que la française. En effet, la part de la viande de bœuf dans les apports totaux en graisses de notre alimentation représente moins de 4%* (Une part de quiche de 100 g apporte 26,2 g de lipides pour 11,6 g de protéines, quand 100 g de rosbif apportent au total 3,4 g de lipides pour 26 g de protéines) Les morceaux de bœuf couramment consommés. contiennent moins de 10%, voire moins de 5% de lipides, sachant qu'il convient de distinguer les effets en fonction du type d'acide gras saturé (myristique, palmitique et stéarique) et insister sur la présence d'acide oléique, acide gras mono-insaturé qui diminue le cholestérol total et les LDL et augmente en même temps le taux de bon cholestérol (HDL). Enfin, les nouvelles techniques de production limitent encore sa teneur en matières grasse.
La viande a des propriétés nutritionnelles indispensables : La viande de bœuf permet de valoriser la qualité nutritionnelle des autres aliments et, surtout, de prévenir de graves carences. Une ration de 100 g de viande de bœuf cuite apporte environ 25 g de protéines. Les protéines animales sont reconnues comme ayant la meilleure digestibilité et la meilleure valeur biologique.
La viande renforce l'absorption du fer des végétaux consommés au cours du même repas et, alors que près des trois-quarts des Françaises manquent de fer, il n'est pas raisonnable de proscrire la consommation de viande de bœuf. Enfin, c'est une source essentielle de zinc et de vitamines du groupe B (B1, B2, B3 ou PP, B5, B6) et plus particulièrement la B12, qui contribue à la constitution des globules rouges. Une portion de 100 g de bœuf couvre au moins 50 % des apports recommandés en vitamine B12.
Source :Communiqué Académie nationale de médecine / Académie d'agriculture de France 15 novembre 2011 (Visuels CIV)
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