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Un peu de patience, avec des nerfs.

Publié le 05 octobre 2011 par Chapitre5.com

Volatilité extrême sur les indices actions: le Dow et les SPII peuvent monter ou baisser de 4% en 45 minutes (ex: les 03 et 04/10, en fin de séance). Volumes médiocres à Paris : les investisseurs finaux sont absents. Toute puissance du flash trading qui rend les marchés inefficients pour pricer les valeurs. Valorisations très basses de la plupart des  titres qui font penser que:

Soit une dépression « fin du monde » est en vue. Si oui, rien ne vaut rien et réciproquement;

Soit, des OPA devraient intervenir pour en profiter et des épargnants avisés aussi.

1er cas: insensé. Le monde ne s’est pas arrêté de tourner, la croissance des émergents continue, nous devons investir et nous moderniser pour améliorer notre productivité.  De la sueur, sans doute mais ni sang ni larmes. Nous n’ avons que des problèmes de remise en ordre de nos finances publiques après des années de « creative acconting » à la Enron. Ce n’est pas électoral ? Mais l’opinion publique longtemps  désinformée par la corruption médiatique commence peut-être à le comprendre. C’est l’utilité pédagogique de la destruction créatrice de Schumpeter. D’ailleurs, peu importe la couleur du gouvernement. Cette contrainte s’imposera indépendamment de sa posture politique, comme chez les grecs ou en Italie. Plus on attend, plus ça coûte cher mais le résultat final est le même. En tout cas chez les entreprises internationales pour qui le marché français est devenu aussi marginal que celui de la Suisse pour Nestlé…

Cette hypothèse de fin du monde peut donc être négligée. On ne peut pas la jouer. Moins encore s’en protéger: autant se protéger d’une bombe atomique par un abri individuel, comme les Suisses en ont construit dans les années 1960 ! De l’argent gaspillé.

2nd cas: comme toujours la crise financière trouve sa fin. Par le désendettement des ménages et des Etats. Pour les ménages, c’est en cours avec la baisse des encours de crédit à la consommation et, aux USA, celle des crédits immobiliers. Ce deleveraging devrait continuer encore quelques années. D’autant plus que l’ application des règles prudentielles de Bâle3 oblige les banques à réduire la voilure. Il  se conclura par le retour à des taux d’épargne raisonnables selon les critères historiques. Quant aux Etats, ou plutôt, aux élus, ils n’ont plus le choix. Les marchés ne prêtent plus: pourquoi le gérant d’une caisse de retraite au Canada ou en Australie achèterait-il des bons du trésor d’Etats  européens quand il voit l’attitude de leurs …responsables? La contrainte des marchés ne relève pas de la théorie du complot diplomatique; elle relève du bon sens. Qui souscrirait les émissions de Mugabé?  Donc Sarkozy ou Hollande, ce sera bonnet blanc et blanc bonnet. Le risque tient seulement à un retard dû à des postures médiatiques avec grèves indignées; coûteuses, mais aussi inutiles qu’en Grèce. La gauche pourrait peut-être  gérer ce risque mieux que la droite, comme en 1936: les cours de Paris doublèrent en 26 mois de front populaire ! 

La seule hypothèse stratégique à jouer: la fin de la crise. Ainsi les alliés en 1943 se partageaient déjà le monde parce que le rapport des forces en leur faveur était imparable, même si beaucoup de souffrances étaient encore à craindre. L’analyse économique classique suggère une date: vers 2016, après 9 années de dépression. La bourse l’ anticipera comme en 1976 qui marque le creux de la déprime boursière liée à la dépression 1968 à 1981 (le Dow à 1000 en 1968, et en 1984, après un plongeon et un $ dévalué de 50%/DM et au JPY.).

Le timing ? impossible à prévoir. Car la rivalité économique pollue la prise en compte des nouveaux rapports de force entre Europe, Asie/Pacifique et USA. La classe politique des USA ne diffère guère de la nôtre par sa prescience. Mais dans les démocraties, les fondamentaux l’emportent tôt ou tard. Les optimistes sont alors récompensés. Si l’expérience économique se répète, il y aura de la volatilité jusque vers 2014. Et de bonnes affaires à faire entre temps. Surtout avec les taux bas annoncés par la Fed jusqu’en 2013.

En attendant, les entreprises internationales regorgent de cash, leurs chiffres d’affaires demeurent en hausse, leurs PER sont proches de ceux des sorties de crise entre 7 et 10, leurs décotes sur leurs actifs et leurs fonds propres sont géantes, leurs dividendes  et primes de risque inégalés. Renault cote moins que la seule valeur de sa participation dans Nissan, en comptant celles dans Volvo, Daimler, Dacia, Samsung et la maison mère pour rien. Alcatel ou St Gobain augmentent leurs parts de marché et valent moins que leur trésorerie, Vivendi distribue 10% etc. Et la fin de Dexia était programmée depuis la crise des subprimes américains dont ils étaient le principal porteur comme l’a révélé la publication (sur injonction de la justice US) du recours aux guichets du TARP en 2009: ils furent les principaux emprunteurs pour refinancer leur portefeuille principalement toxique.  Et dont personne ne veut, bien sur.

Rien n’exclue un nouveau krach, sur le Nasdaq comme sur le CAC. Mais commencer à  investir une partie de son capital dans des actions aussi décotées, surtout bancaires,  est sans doute moins risqué que d’acheter des obligations d’Etat.

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