J'ai été (ré)formée

Mon tout petit ordi était en train de me sauver la vie. Comme dans la vie, on dit, que lorsque l'on sait jouer d'un instrument, on n'est plus jamais seul.

Quand on a un mini-ordi, dans une réunion insupportable, il reste toujours la possibilité d'être en train d'écrire pour un blog.

Mais la voix, la voix de la formatrice m'empêchait de penser néanmoins. Je voulais être capable de réagir brillamment si je devais être sollicitée. J'avais pas encore intégré la légèreté du mauvais élève, capable de s'abstraire entièrement de ce qui se disait autour de lui. J'avais envie aussi d'utiliser ce blog pour la dénoncer, la pire formatrice au monde, à quoi servait le web s'il était toujours impossible de repérer les chirurgiens bouchers, les généralistes indolents, les avocats incompétents et les formatrices crispantes ? On les payait à l'aveugle. Moi, je rêvais d'un système de type l'Equipe, avec notation sévère, inflexible, toi tu vaux, formatrice, 2 sur 7.

Entretemps, j'ai dû me lever, faire un exercice devant 9 personnes, c'était passable, je ne devrais pas craindre de m'exposer devant des chauffagistes, mais pourtant si, on a vu, tous, que je ne savais pas très bien faire des exposés DEBOUT. Que je me mettais derrière la chaise en croisant les mains et ça c'est la pire chose à faire.

Incident a suivi. Me suis fait avoir, j'ai bien réagi. Elle sait que j'écris autre chose sur le booknet, pas ce qu'elle débite. Incompétente et fine mouche. Va souvent ensemble. Elle a voulu que je lise ce que j'écrivais. J'ai rusé. J'ai fait semblant de lire des trucs dont je me souvenais qu'elle les avait dites. Elle a su que je mentais. Elle savait que je savais qu'elle savait que je mentais. Elle a renoncé à ramasser ma copie - mon ordi - se rappelant à temps qu'elle n'était pas institutrice.

Ouf.

J'ai préféré être personal shoppée plutôt que formée.