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Time Out, un film d'Andrew Niccol

Par Evenusia @Evenusia

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Synopsis :

Bienvenue dans un monde où le temps a remplacé l'argent. Génétiquement modifiés, les hommes ne vieillissent plus après 25 ans. Mais à partir de cet âge, il faut "gagner" du temps pour rester en vie. Alors que les riches, jeunes et beaux pour l’éternité, accumulent le temps par dizaines d'années, les autres mendient, volent et empruntent les quelques heures qui leur permettront d'échapper à la mort. Un homme, Will Salas (Justin Timberlake), accusé à tort de meurtre, prend la fuite avec une otage, Sylvia (Amanda Seyfried), qui deviendra son alliée. Plus que jamais, chaque minute compte.

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Attention, cette critique vous coûtera 5 minutes de votre vie !

Mon avis :

Andrew Niccol signe ici un très bon film de science-fiction au rythme haletant mais qui manque malheureusement d’un peu d’ambition pour accéder au rang des films cultes.

Ce qui frappe immédiatement dans Time Out c’est l’esthétisme soigné de l’univers imaginé par Andrew Niccol. Le décor oscille entre une banlieue ghettoïsée de l’Ohio et une riche mégalopole imaginaire nommée New Greenwich. Ici, pas d’éléments trop futuristes qui viennent polluer le paysage : nous sommes dans un future proche. L’empreinte esthétique du film réside également dans ce compte à rebours  vert fluo tatoué sur l’avant-bras des personnages qui scintille dans le noir et qui symbolise la brièveté de la vie, du temps. Et il faut bien l’avouer : l’idée directrice du film est tout simplement géniale !

Le temps est totalement monétisé dans ce polar fantastique. Prendre un café, se déplacer en transports vous coûtera du temps au sens propre et vous rapprochera un peu plus de la mort. Tandis que les jours paraissent une éternité pour les riches, les plus pauvres doivent économiser leurs précieuses minutes pour espérer vivre jusqu’au lendemain : un carpe diem forcé en somme. « Le temps, c’est de l’argent » ne pouvait rêver meilleure interprétation ! Le film fourmille ainsi de très bonnes idées en rapport avec le champ lexical et l’iconographie du temps.

On regrettera peut-être le choix de ne pas replacer l’intrigue dans un environnement réel : cette science-fiction aurait gagné en vraisemblance. Heureusement, on  s’attache au personnage interprété par Justin Timberlake, parfait dans ce rôle de bad boy robin des bois du futur. Oui Justin chante, danse et joue la comédie avec brio. Rappelons que c’est sa 3ème apparition au cinéma cette année après « Sexe entre amis » et « Bad teacher ». Il apporte à Time Out toute la crédibilité qui manque au scénario, pas assez abouti à mon sens.

En effet, on note une progression du film assez floue avec des allers retours entre le ghetto et la city qui ne font pas avancer l’intrigue à grands pas. Certaines pistes scénaristiques passent même à la trappe (le passé du père du héros à peine évoquer par exemple). On sent bien que l’intrigue a été simplifiée au profit d’une meilleure compréhension du spectateur. Ceci a l’avantage de garder un rythme soutenu tout le long du film. Nous sommes tenus en haleine par l’action. On ne note aucun temps mort ! Malheureusement, les ambitions limitées du film sonnent comme une déception pour le spectateur qui s’imaginait un champ des possibles infini avec une aussi bonne idée de départ.

Time Out aborde néanmoins intelligemment les thèmes de l’immortalité, l’éternelle jeunesse, la concentration des richesses, la sélection naturelle selon Darwin, etc… Ceux-ci traduisent à la fois les inquiétudes de nos sociétés d’aujourd’hui et anticipent les fléaux de nos sociétés de demain !  Le film est pour ainsi dire une métaphore des déboires de la finance mondiale actuelle et de la lutte des classes. On retrouve bien le cynisme et les thèmes sociaux des précédents films d’Andrew Niccol (réalisateur de « Bienvenue à Gattaca » et scénariste de « The Truman show », tous deux excellents).

On retiendra  le très beau duo constitué de Justin Timberlake et de la charmante Amanda Seyfried à la beauté froide et intrigante : les Bonnie and Clyde des temps modernes.  A cela s’ajoutent deux ou trois scènes sublimes dans lesquelles les personnages courent après le temps qui fuit sur une bande-originale discrète mais puissante composée par Craig Armstrong : un lyrisme indescriptible ! Enfin, n’oublions pas la morale du film qui vient nous remettre les pendules à l’heure : il faut vivre pleinement le jour présent comme si c’était le dernier…

Chronique de Vladimir pour Les Chroniques d'Evenusia


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