♥♥♥ top (très bien)
♥ bof (pas de billet sur Plumeacide)
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♥♥♥ top (très bien)
♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)
♥♥♥♥♥♥ des comme ça y en a qu'un par siècle
Un film réaliste qui décrit les grandeurs et les servitudes volontaires d’un homme d’Etat, dans un gouvernement de basses œuvres dominé par deux impératifs : la promptitude de la réaction et la stratégie de communication.
Comme celui qui préside à notre actuelle destinée.
Le « film est ainsi cadré : montrer comment et à quel prix s'exerce aujourd'hui le service de l'Etat, dans une situation où les politiques se doivent d'incarner un pouvoir qui leur échappe autant qu'il les dévore, et dont ils doivent pourtant incarner l'image en dépit de la défiance et de la colère dont ils sont désormais l'objet. Le film cerne au plus juste la part de démagogie et de dévouement, de trahison et de fidélité nécessaires à la gestion de cette image.(…)
Il « est servi par un sens du récit et de la mise en scène remarquables, par une crédibilité d'autant plus grande qu'elle s'autorise le romanesque, par des acteurs qui confèrent une réelle profondeur à leurs personnages. » (source : Le Monde)
L’Exercice de l’Etat m’inspire le dégoût de la politique telle qu’elle se pratique au sommet de l’Etat, le nez dans le guidon.
J’ai dit
Plume Solidaire
L'exercice de l'État (Pierre Schoeller, Cannes... par
cinemaddict
Source : Libération
«L’Exercice de l’Etat», haut en couleuvres
Par Didier PÉRON
Les compromissions d’un centriste dans un gouvernement libéral.
Après la Conquête (palme du pschitt) et Pater, voici l’Exercice de l’Etat, l’autre film sur le monde politique français, coproduit par Denis Freyd et les Dardenne. Le récit se focalise sur une courte période de la vie d’un ministre des Transports, Bertrand Saint-Jean (Olivier Gourmet), centriste dans un gouvernement qu’on devine de droite libérale. Bercy lui lance dans les pattes un projet de privatisation des gares, auquel il se dit fermement opposé. Puis, de luttes intestines entre ministères et ambitieux de tous poils, Saint-Jean doit retourner sa veste et porter cette «politique de modernisation» censée endiguer une part des dépenses publiques somptuaires d’un pays soi-disant usé jusqu’à la corde. «Le cœur du film, c’est le costume, la charge ministérielle vécue au plus près de la chair : la libido, la tension, l’insomnie, l’ivresse, les rituels et les passions que se vouent les grands serviteurs de l’Etat.» Le film dépeint un univers de gens qui semblent ne plus savoir ce qu’ils font dès lors que l’emprise sur la réalité du pays passe par l’organisation byzantine de relais et courts-circuits successifs : études commandées pour gagner du temps, communiqués balancés pour griller le voisin, prendre l’opinion de vitesse… «Cinquante personnes sur une tête d’épingle», dit Woessner (Didier Bezace) pour décrire cet Etat dont le pouvoir n’a eu de cesse de se rétracter sur une scène toujours plus étriquée. Le tempo des coups de théâtre ministériels bat la chamade, tout advient sous la forme du fracas, de l’accident, du coup de gueule, et la méthode est toujours celle du savonnage de planche et de la promotion piégée.
A un moment donné, le ministre, qui ne quitte jamais l’appendice de son smartphone, fait défiler son annuaire : «4 000 contacts et aucun ami à qui parler.» L’ami justement, le seul, est en fait un allié, Gilles (Michel Blanc, parfait en homme de l’ombre), et sa constance maniaque dans l’art de piloter les réformes fout les jetons. Pierre Schoeller a écrit et réalisé cet Exercice de l’Etat qu’il a voulu très romanesque et, en même temps, ancré dans une expérience précise de l’action gouvernementale (1). Le film a quelque chose d’impérieux et de survolté (inhabituel dans le cinéma français), opérant une synthèse rare entre excitation narrative pure et regard critique sans pitié. Il nous met en contact avec un désir de puissance, qui est aussi un trip de junkie, une recherche passionnée de la poussée d’adrénaline qui ne connaît plus de limite dès lors que la drogue est engendrée par le système lui-même. L’actualité nous le prouve tous les jours.
(1) Parmi les conseillers au scénario, on trouve Grégoire Biseau, rédacteur en chef adjoint à «Libération».