Le jeu dangereux de la planète…

Des chercheurs des Instituts Max Planck de biologie évolutive et de météorologie se sont posés la question suivante : comment les hommes peuvent-ils être incités à lutter ensemble activement contre le changement climatique? Pour y répondre, ils ont simulé le “dilemme social” - dû à la divergence des intérêts particuliers et collectifs - auquel les hommes se trouvent confrontés dans le cadre du changement climatique. Leurs travaux ont mis en évidence qu’un objectif commun de protection du climat ne pouvait être atteint que si chaque personne était convaincue que, sans action, elle serait très probablement personnellement touchée par les répercussions du changement climatique.

Les chercheurs ont simulés la situation de la manière suivante: chacun des membres de groupes de 6 personnes reçoivent 40 euros. A chaque tour du jeu, elles décident individuellement et sans connaître le choix des autres, de mettre de l’argent dans un pot commun. Elles ne peuvent “miser” que trois montant différents 4, 2 ou 0 euros. Il y a dix tours de jeux et à la fin de chaque tour, la mise de chaque joueur est révélée aux autres. Après le 10ème tour, si il y a 120 euros dans le “pot”, chacun conserve l’argent qui lui reste. Si la somme est inférieure à 120 euros, la probabilité qu’ils perdent TOUT leur argent est soit de 10, soit de 50, soit de 90 pourcents.

Le résultat fait assez peur. Même dans le cas où le risque de perdre tout est de 90%, il n’y a que 50% des groupes qui ont atteints la somme de 120 euros ! Les deux facteurs qui font baisser ce résultat sont d’une part la baisse du risque de tout perdre (à 50% aucun groupe n’atteint les 120 euros) et d’autre part, la taille des groupes. Je n’ose par cauchemarder ce que cela donne lorsque le groupe atteint les 150 participants (les gouvernements réunis au sein de l’ONU) ou 7 milliards de participants (la population humaine).

Conclusion: si l’on veut mettre en place des politiques qui seront décisives pour la survie de la planète, il vaut mieux que les “très grands” pays (genre G8) décident ensemble, d’investir massivement pour atteindre la masse critique (les 120 euros du jeu).