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Vers le Grand-Paris avec un métro, deux métros, et même trois de retard, ou quand la droite parisienne n’a pas peur du ridicule

Publié le 29 février 2008 par Jean-Paul Chapon

albanelpanafieukaroutchi.1204292256.jpgAinsi donc, avant-hier, l’UMP a tenu à Paris ses premières assises du Grand-Paris. L’occasion de « rassembler les élus de droite de Paris et de la banlieue sous la bannière de la rivale de Bertrand Delanoë » écrit Métro, un des rares médias à relever l’événement. Bide médiatique pour bide politique. Car ce rassemblement de dernière heure dans une campagne électorale qui se cherche paraît à en lire les rares échos particulièrement pathétique, comme si les appels urgents à un Grand-Paris lancés par Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris et Roger Karoutchi UMP régional, à la position à géométrie variable sur le sujet, n’avaient pour seul et unique but que de démolir la Conférence Métropolitaine et au passage son initiateur le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Même le Figaro souligne dans son édition du 29 février que « l’ambiance était plutôt au meeting de campagne – avec le soutien du ministre de la Culture Christine Albanel, ou de l’ancien ministre Jean-François Lamour – qu’au groupe de travail susceptible de faire émerger des idées nouvelles sur les points clés du transport, des logements ou de la réduction des inégalités entre les communes. »

Bref, après avoir fièrement boycotté la Conférence Métropolitaine pendant près de deux ans, à part quelques élus plus lucides et libres que les godillots UMP parisiens, Françoise de Panafieu découvre les vertus de la concertation entre élus parisiens et représentants de la banlieue. Le jugement de Claude Goasguen sur la Conférence métropolitaine tel que Métro le rapporte tient du sommet de la mauvaise foi, déclarant « ces conférences ont été crées pour empêcher les débats. C’est un habillage pour cacher la discussion classique entre Paris et les communes de gauche. » A croire que le boycott mené par l’UMP n’avait pour but que de pouvoir sortir ce genre d’argument spécieux. Quant aux maires de communes de droite ou du centre, comme ceux de Vanves et de Sceaux, pourtant parmi les fondateurs de la Conférence Métropolitaine, ou celui de Nogent sur Marne ou des Pavillons-sous-bois, ils apprécieront certainement ce discours tout en finesse et en ouverture d’esprit…

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Bref que ressort-il de ces assises ? Qu’il faut un plan Marshall pour les transports publics, qu’il faut plus de logements, qu’il faut un pôle d’affaires à l’Est… C’est amusant, on dirait les conclusions des différentes sessions de la Conférence métropolitaine, mais avec un métro de retard. Et d’appeler à la création d’un Grand-Paris qui nécessitera une loi, sans oublier au passage le geste architectural qui relancera Paris, référence Sarkozienne obligatoire, comme s’il suffisait d’une nouvelle Tour Eiffel, pour faire un nouveau Paris.

Vraiment pathétique cette course contre la montre et contre le vide à laquelle se livre l’UMP parisienne. La Conférence Métropolitaine appelait à des assises de l’agglomération parisienne après les municipales. Pour exister (mais visiblement c’est raté), l’UMP parisienne essaie de lui couper l’herbe sous le pieds en lançant ses assises à la sauvette. Le Grand-Paris et les grand-parisiens méritent mieux. Ce serait risible, si ce n’était affligeant.

Et que les grincheux habituels ne me taxent pas d’anti-droite primaire, car une fois de plus la solution qui me paraît la plus intéressante aujourd’hui sur le Grand-Paris – même si je la trouve trop limitée notamment d’un point de vue géographique - est celle proposée par l’UMP Philippe Dallier, sénateur du 93 chargé d’un rapport sur le Grand-Paris pour l’observatoire de la décentralisation du Sénat…

Jean-Paul Chapon


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