En Turquie, la t° s'amuse à faire le grand écart : ça chauffe beaucoup en été (Soso peine à avancer sous le cagnard) et ça caille trop en hiver (SoSo est frileuse). Alors viser fin octobre pour faire une semaine de trek en famille en Cappadoce (sur une carte du pays c'est à peu près vers le milieu) c'est vraiment l'idéal. Fin de saison, donc tranquillos en prime.
Via Tikipam "voyager autrement" (c'est là), une agence créée par une collègue de mon homme, nous avons réservé un circuit avec guide et chauffeur. Le deal est plutôt sympa : la jeune Özlem nous emmènera crapahuter dans des coins fantastiques, avec juste le minimum vital dans les sacs à dos, et Mehmet nous conduira sur chaque point de départ, nous récupérera à l'arrivée et transfèrera le gros des bagages d'une pension à l'autre. Tous les deux sont employés par l'agence locale Aventouria "l'aventure en Turquie à la carte" (c'est ici). Bises à tous les 2, vous étiez vraiment extra !Au programme, et en résumé : Arrivée à l'aéroport de Kayseri - Vallée d’Ihlara - Eglise Rouge - Lac de Cratère - Ville souterraine de Derinkuyu - Vallée de Çat - Vallée Blanche - Vallée des Pigeonniers - Goreme - Vallée Rouge - Kizilçukur – Gulludere – Musée en plein air de Zelve - Caravansérail de Saruhan. Je ne vous présenterai ici qu'un aperçu incomplet de ce voyage, juste de quoi vous donner envie d'aller faire un petit tour là-bas à votre tour ! Plus de détails, voir spécifiquement cette page là, si vous y tenez.
Allez, on y va ?...
Des excroissances insolites
Dommage pour les cars qui s'arrêtent en bordure de site naturel, les touristes ratent 99% du spectacle. Vallée blanche, vallée rose, vallée des pigeons, vallée de l'amour (devinez à quelle photo celle-ci correspond... ! alors ?), etc., il faut vraiment les parcourir à pied.
Par contre, c'est vrai qu'avec l'option trekking en pleine nature, on rencontre du coup moins d'échoppes de à souvenirs. Mais franchement, à choisir, je préfère marcher pendant quelques heures plutôt que de rapporter une boule à neige avec Derviche tourneur intégré. Mais comme dirait l'autre, "c'est vous qui voyez" !
Les excroissances en hauteur de formes diverses portent le joli nom de cheminée des fées. Certaines sont creusées et ces trous ne sont pas naturels. Il y a loukoum sous roche sur ce coup-là...
Dissimulés derrière la roche
Beaucoup de roches sont creusées de fenêtres, parfois peintes. Ce sont des pigeonniers. Le but étant de récupérer les déjections pour qu'elles servent d'engrais. Bonne idée, mais il ne faut pas avoir le vertige pour aller faire la récolte !
Si on remonte dans le temps, fabriquer des maisons troglodytes n'était pas une lubie d'architecte fana de design original. Non, c'était une question de survie, car ça ne rigolait pas côté attaques sanguinaires.
Comme les cathos n'étaient pas vraiment bien vus non plus à une époque, certains ont carrément construit des églises troglodytes. Confort rustique mais richement décorées. Et planquée dans ce qui semble être une simple falaise percée de pigeonniers, carrément une cathédrale ! Hallucinant !
Et si ce n'était "que" ça...
En l'air ou sous terre
La spécialité de la région, c'est le vol en montgolfière. Ben non, nous n'avons pas testé : 150 euros par tête et on est 5, entassés comme des sardines à une vingtaine dans la nacelle plus haute que les yeux des gamins, et le côté un peu limite des rase-mottes et atterrissages, ça calme les ardeurs. Chaque personne rencontrée qui l'a fait semblait pourtant être ravie de l'expérience, paysages à couper le souffle. A faire une autre fois ? Bon, de toute façon, en grimpant à droite à gauche, nous avons eu nous aussi des vues superbes ! Et c'est tellement beau ces vols de montgolfières qui passent juste devant nos fenêtres lorsqu'on ouvre un oeil le matin !
Quelque chose de vraiment bluffant à ne pas rater, la visite d'une ville souterraine. Toujours une question de survie, on se planque pour échapper à l'ennemi. C'était du pur Indiana Jones : dédales, portes en forme de roue, église, etc. Prévenus depuis Jérusalem par un système de feux de bois de l'invasion des musulmans, les gars de planquaient là 6 mois, avec le bétail en prime. Bas de plafond et pas de lumière du jour directe, le cauchemar des claustros.
Et sinon, on mange bien dans le coin ?...
Miam !
La cuisine turque c'est plutôt sympa. Soupe, petite salade composée, plats colorés et épices, tout ce que j'aime. Bien sûr le fameux kebab. Sans oublier les litres de thé (mais je vous en reparlerai une autre fois, patience...) Je suis moins fan par contre de l'espèce de saucisson genre cervelas. Surtout au petit dej' !
Spéciale dédicace à la méga pizza turque à rallonge sur laquelle on rajoute de la garniture au coup par coup selon son envie. Les gamins (et les parents) ont adoré ! (restaurant Konyali Ömer Usta - Nevşehir) C'est là que j'ai testé l'Ayran, une sorte de yaourt salé dilué qui mousse. Pas mauvais même si je ne pense pas récidiver, mais là-bas c'est du grand classique.
J'ai testé aussi la jujube toute fraîche cueillie de l'arbre, bizarre, ça ressemble à du coton légèrement sucré qui part en poudre. Mouais.
Côté people...
Des rencontres et des sourires
Visiblement, les gens ne roulent pas sur l'or dans la région. Beaucoup de villages en semi-ruines.
Par contre des sourires, des conversations qui s'engagent par l'intermédiaire d'Özlem (on sait compter jusqu'à 10 et dire bonjour et merci, mais c'est un peu léger pour discuter!), joie d'être pris en photo (certains nous le réclame !).
Un papy insiste pour partager une poire avec nous, c'est mort pour les consignes "faut bien laver tous les fruits" (mais comment refuser ?!). Pas de bobo au final.
Côté culturel, sympa aussi... :
Musique traditionnelle et Derviches Tourneurs
Arriver en fin de journée dans une pension et enchaîner de suite avec un bon thé chaud en musique, le pied non ? Ambiance chaleureuse et détendue, avec quelques touristes de passage et des occidentaux installés 6 mois de l'année dans le coin qui viennent en amis. Présentation de divers instruments à cordes, ceux qui savent gratouiller se lancent dans des impros, j'ai même le droit à une initiation de danse !
On zappe la proposition de "dîner - spectacle de danse", rien que l'affiche nous donne la nausée. Le bidule calibré pour les Jap' en car, avec extraits de danses tradi, ce n'est pas notre trip !
Mais alors le Semâ des Derviche Tourneurs dans un Caravansérail historique, ex-tra-or-di-naire ! Pourtant, voir des guss tourner n'a rien de folichon à la base. Et bien non, halte aux idées reçues ! Décor de rêve, lumières tamisées, explications de la symbolique et des étapes du déroulement via un tract très bien foutu que l'on peut lire avant. Interdiction de filmer et photographier pendant la cérémonie (la photo du montage est extraite du site internet ici), normal l'ambiance est au recueillement et au silence absolu imposé pour l'assistance. D'ailleurs les loulous de moins de 10 ans sont interdits ici (SoSo a dû batailler ferme pour faire accepter son petit dernier de 9 ans et 7 mois !) Un moment hors du temps ! (Caravansérail Sahuran - Avanos, Nevşehir).
Un extrait chant et guitare turque :
Musicien turc, propriétaire de la pension Kaya à... par testsdesophie
Après tout ceci, envie de rapporter un bout de Turquie dans ses bagages...
Onyx, bijoux et tapis
Un petit tour dans un centre d'art (Hanem Art Center - Uçhisar Kasabası Nevşehir c'est là) pour découvrir le travail de l'Onyx, et les bijoux (argent, or, turquoise...). On est loin du petit atelier populaire caché au fin fond d'un vieux village, c'est la grosse artillerie à touristes tout de même. Mais au moins, on y trouve des réalisations de qualité contrairement aux boutiques autour des sites remarquables !
Idem pour l'école de tapis (j'essaie de retrouver le nom et les coordonnées...), la démo est surtout prétexte à présenter ensuite un "feu d'artifice" (tiens, déjà entendu et vu le procédé en Tunisie !) de tapis que l'on déroule devant nous. Mais là encore, l'idée est de choisir un bel objet certifié.
A savoir : les Turcs sont plus durs en affaire que les Tunisiens pour la négo !
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Bonus n°1
Pension et/ou restaurant, nos 2 coups de coeurs... :
Incontournable, la Pension Kaya (à Uchisar Kasabasi Tekelli Mahallesi - Üçhisar, c'est ici). Un pur bonheur ! Lieux d'un charme fou, avec vue plongeante sur la vallée et ses vols de montgolfière au petit matin, un petit déjeuner très copieux et varié en buffet, des chambres adorables, et un accueil très chaleureux par le proprio qui n'hésite pas à improviser un mini-concert pour ses hôtes certains soirs. Que demander de plus ?
Manger un bon repas, c'est bien. Quand en plus le cadre est original et franchement chouette, c'est vraiment sympa ! le Restaurant Aslan (vallée d'Ihlara, village de Belisirma je crois bien) avec des espaces posés sur l'eau du torrent, ouhaou ! On accède à notre "table" par une passerelle branlante, puis on s'assoie sur des coussins après avoir enlevé ses chaussures. Ensuite, un exemple de tous les plats principaux dispos est présenté sur un grand plateau, il n'y a plus qu'à choisir.
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Bonus n°2
Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de signalisation routière, alors... :
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Bonus n°3
En exclue top-mondial, SoSo prenant son 1er cours de danse turque ! C'est laborieux, la tenue de "trekkeuse" n'est pas des plus sensuelles, et en plus le film est trop long. Je ne vous en voudrai pas si vous zappez... ! :
Musicien turc, propriétaire de la pension à... par testsdesophie